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  • Ottawa annonce 5 M$ pour une société minière à 100 % dénée

    La nouvelle a été reçue avec applaudissements pendant le Forum économique des dirigeants autochtones des TNO. Texte par Cristiano Pereira Reportage audio par Daniel Birru Le député des Territoires du Nord-Ouest, Michael V. McLeod, a annoncé un investissement de cinq millions $ pour la Denendeh Exploration and Mining Company (DEMCo), une société minière à 100 % dénée. L’annonce a été faite lors du forum économique des dirigeants autochtones des TNO, qui s’est tenu les 10 et 11 avril à l’hôtel Explorer de Yellowknife. « Ce financement permettra d’établir des partenariats significatifs avec les populations autochtones et permettra le développement d’un projet innovant en matière de ressources naturelles pour les générations à venir aux TNO », a déclaré le député. « Nous avons besoin d’une collaboration réfléchie entre l’industrie, les dirigeants autochtones et tous les gouvernements si nous voulons réaliser notre plein potentiel, si nous voulons créer des centaines de milliers d’emplois et la prospérité économique qui est tout à fait à notre portée », a-t-il ajouté. Au cours de son intervention, M. McLeod a également signalé que la transition énergétique mondiale vers un avenir à faible teneur en carbone présente à la fois des impératifs environnementaux et des occasions favorables économiques. Il a souligné que le Canada, avec ses abondants minéraux critiques, a une opportunité économique de contribuer de manière significative à cette transformation. Le député a rappelé que, pour atteindre les objectifs climatiques, le monde aura besoin de plus de minéraux essentiels pour les technologies et les sources d’énergie propres. Selon lui, la stratégie canadienne sur les minéraux essentiels vise à accélérer le développement de ces minéraux et des chaines d’approvisionnement associées, en favorisant la croissance économique, la compétitivité et les partenariats autochtones. M. McLeod a souligné l’importance de l’engagement actif des collectivités autochtones et des partenariats pour saisir ces occasions économiques. Il a insisté sur le fait que les collectivités autochtones doivent tirer des avantages durables et à long terme de l’exploitation responsable des ressources du Canada. (Photo : Cristiano Pereira) Après une salve d’applaudissements, le député a donné la parole à Darrell Beaulieu, le président de la compagnie minière Dene DEMCo Ltd, qui a remercié l’annonce de McLeod et exprimé sa gratitude à l’égard des anciens chefs autochtones, reconnaissant la sagesse avec laquelle ils ont reconnu que la planète était essentielle à la subsistance et au développement : « Ils disaient toujours que la Terre est notre banque. Elle nous nourrit. Elle nous loge. Et nous étions probablement les premiers mineurs. » Le président de la DEMCo Ltd a également mis l’accent sur l’importance du développement durable et de la gestion de l’environnement, suggérant que les sociétés d’exploration et d’exploitation minière autochtones pourraient jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. M. Beaulieu a conclu en faisant un appel à un développement équilibré et durable des ressources, soulignant l’importance de la propriété autochtone et du développement des minéraux essentiels pour la réconciliation économique et les besoins du Canada.

  • Une chorale de 120 chanteurs en concert ce samedi à Yellowknife

    Aurora Chorealis présente Connections : un voyage musical à travers les relations humaines. La chorale qui a enchanté Yellowknife avec le Messie en décembre 2023 revient sur scène avec un nouveau spectacle intitulé Connections. Cette fois, 120 chanteurs se réunissent pour interpréter des chansons explorant le thème des relations humaines. Les représentations auront lieu au Northern Arts and Cultural Centre le samedi 13 avril à 14 h et à 19 h 30. Aurora Chorealis et Fireweed Children’s Chorus vont monter sur scène avec 40 chanteurs d’Òran, l’une des meilleures chorales d’Edmonton. Ensemble, ils offriront un répertoire varié, comprenant des chants apaisants, humoristiques et harmonieux, visant à rapprocher les gens dans ce monde divisé. Le spectacle sera chanté en cinq langues, dont l’ojibwé et l’isiZulu (zoulou). Munya Mataruse, musicien zimbabwéen basé à Yellowknife, interprètera pour la première fois une chanson qu’il a spécialement composée pour Aurora Chorealis. Le spectacle sera chanté en cinq langues, dont l’ojibwé et l’isiZulu. (Photo : Cristiano Pereira) « Nos pièces ont une histoire, une culture et une inspiration très différentes, mais elles sont profondément liées et, lorsque nous chantons tous ensemble sur scène, nous vivons cette connexion », explique Margo Nightingale, chef de la chorale Aurora Chorealis. Les membres de la chorale travaillent depuis janvier pour ce spectacle. Patrice Tremblay, l’un des chanteurs, en dévoile un peu plus sur ce à quoi le public peut s’attendre : « On parle d’environ 120 chanteurs sur la scène, parfois tous en même temps, des fois séparés. On va se partager la scène, il va y avoir du mouvement, des fois nous, des fois eux, des fois tout le monde ensemble ». Le chanteur salue l’esprit de collaboration entre les chorales. « On a pratiqué les morceaux chacun de notre côté, chez eux et nous ici, mais là on va se jumeler pour présenter ça », il affirme. Quelque 120 chanteurs partageront la scène, parfois tous en même temps. (Photo : Cristiano Pereira) Patrice souligne aussi que, fidèle à son habitude, Aurora Chorealis aime bien se présenter comme étant multiculturelle et multilingue. « On essaie toujours de chanter dans plusieurs langues.
Évidemment, l’anglais étant habituellement la langue de prédilection ici, mais il y a toujours du français dans nos chansons, on parle aussi d’un peu de latin et de deux autres langues. »

  • Une étude au long cours pour étudier les conséquences du trafic maritime et du réchauffement climatique sur la biodiversité marine

    Jackie Dawson, professeur et titulaire de la chaire de recherche du Canada à l’université d’Ottawa et directrice scientifique d’ArcticNet, a débuté un nouveau projet de recherche dans l’Arctique canadien grâce au financement du programme national Killam. Les bourses Dorothy Killam, créées en 2022, appuient les chercheurs de compétence exceptionnelle en leur permettant de se consacrer à des projets de recherche de grande envergure et d’intérêt général. Jackie Dawson, qui n’en est pas à sa première mission d’étude en Arctique, va maintenant étudier les répercussions et les risques du transport maritime dans l’Arctique canadien. Alors que le trafic maritime dans l’océan arctique augmente de façon continue, la fonte des glaces prolonge la saison du transport maritime d’environ deux semaines toutes les décennies, constate Jackie Dawson. Dans le cadre de son nouveau projet de recherche dont le financement court jusqu’en 2030, la chercheuse évaluera donc les conséquences de l’augmentation du trafic maritime, en particulier dans le passage du Nord-Ouest, sur les populations humaines et sur les populations d'oiseaux et de mammifères marins à proximité. Elle tâchera aussi d’anticiper les conditions futures afin de proposer des stratégies d’atténuation des risques. Pour ce faire, elle a articulé ses recherches autour de quatre grands axes : les futures routes de navigation, la pollution sonore sous-marine, les contaminants et les espèces envahissantes. « Ça a peut-être du bon pour le développement économique, mais l’augmentation de la circulation commerciale peut se traduire par l’arrivée d’espèces envahissantes. Les mammifères marins comme les baleines boréales et les narvals sont aussi davantage perturbés par le bruit. Les conséquences sont par ailleurs majeures du côté des communautés inuites et autochtones dans ces régions, » pense-t-elle. Les conséquences des contaminants sur les oiseaux marins En partenariat avec Jennifer Provencher, chercheuse scientifique au sein d’Environnement et Changement climatique Canada, des données sur les polluants émanant des navires, y compris le mazout et la peinture des coques, seront collectées. En mesurant l’influence de ces polluants sur les oiseaux marins, les deux chercheuses vont comparer des échantillons d’eau prélevés dans des voies navigables à forte et à faible circulation et analyser les concentrations de toxines dans les œufs d’oiseaux marins, dont plusieurs espèces d’oies comme les Oies de Ross et les Oies des neiges. « Nous allons collecter des œufs d’oiseaux pour comprendre dans quelle mesure ces produits chimiques ainsi que (les particules de) plastiques se frayent un chemin dans la chaine alimentaire et l’écosystème. Ces contaminants ont une signature sur les œufs d’oiseaux et lorsque nous les analyserons, nous pourrons commencer à comprendre les niveaux changeants de contaminants pour les différentes espèces à différents endroits, » explique Mme Dawson. Ces collectes auront lieu dans les communautés d’Arviat et de Pond Inlet. Comme d'autres espèces d'oiseaux de l'Arctique, la mouette tridactyle dans la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis est exposée à des polluants en lien avec le trafic maritime. (Photo : Nelly Guidici) Plusieurs décennies d’études Deux études publiées depuis 2020 et co-dirigées par Jennifer Provencher montrent que les oiseaux marins de l’Arctique sont exposés à divers polluants environnementaux dans l’Arctique. Si la persistance, la bioaccumulation et la toxicité de certains groupes de contaminants ont été bien étudiées chez les oiseaux de mer depuis les années 1970, on en sait moins sur les composés aromatiques polycycliques (CAP). « Avec l’augmentation du trafic maritime et l’exploitation potentielle du pétrole et du gaz dans la région arctique, il est nécessaire de comprendre l’exposition actuelle des PAC dans le biote afin de pouvoir comparer les effets potentiels de l’augmentation prévue des PAC dans la région marine, » peut-on lire dans l’étude appelée « Différences décennales dans les concentrations de composés aromatiques polycycliques (PAC) chez deux espèces d’oiseaux de mer dans l’Arctique canadien » publiée le 20 juin 2022. De plus, les suintements naturels de pétrole et de gaz au large de l’ile de Baffin contribuent aux concentrations de PAC chez les oiseaux de mer. Des composés aromatiques polycycliques (PAC) pétrogènes et pyrogènes ont été détectés chez 4 espèces d’oiseaux de mer d’après une autre étude publiée le 20 novembre 2020 et co-dirigée par Jennifer Provencher. Le guillemot à miroir, le guillemot de Brünnich, la mouette tridactyle, et le fulmar boréal dans la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis dans les océans Atlantique Nord-Ouest et Arctique sont exposés à ces polluants. « Notre étude montre cependant que les espèces vivant dans les régions arctiques faiblement industrialisées, où le trafic maritime, la densité portuaire et l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz sont faibles, peuvent être exposées aux PAC d’origine à la fois anthropique et naturelle. Il est important de noter que nous présentons également les concentrations de PAC dans une région relativement éloignée, avant que des développements majeurs ne soient entrepris. Ces informations sont essentielles pour comprendre les conséquences potentielles des déversements aigus de pétrole et de gaz dans le cadre de l’aménagement du territoire et des mesures d’intervention d’urgence en cas de déversement, » peut-on lire en conclusion de l’étude. Jackie Dawson, professeure et titulaire de la chaire de recherche du Canada à l'Université d'Ottawa et directrice scientifique d'ArcticNet, a débuté un nouveau projet de recherche au long cours dans l’Arctique canadien sur les effets du trafic maritime et du réchauffement climatique sur la biodiversité. (Courtoisie) Mesurer la nocivité des peintures Les peintures qui enduisent les coques se détachent au fur et à mesure que les navires se déplacent. Ces peintures érodantes qui s’effritent avec le temps empêchent la prolifération d’algues et de coquillages sur les coques. Cependant, comme ce type de peinture se détache, il y a des risques de contamination de l’écosystème marin arctique et ce sujet est encore peu étudié et compris. Documenter ce phénomène est important pour Jackie Dawson, car le trafic maritime augmente de façon indéniable. « Même s’il n’y a pas beaucoup de navires dans l’Arctique canadien, c’est quelque chose que nous devons comprendre et surveiller au fur et à mesure que nous avançons parce qu’il y aura de plus en plus de navires dans l’Arctique canadien et le déglaçage en particulier provoque une augmentation de l’intensité de l’ablation de la peinture de la coque, » précise Mme Dawson. Une science collaborative Devant l’envergure et la complexité des conséquences du réchauffement climatique en Arctique, Mme Dawson privilégie la collaboration avec des scientifiques et des responsables inuits de la région, des partenaires de l’industrie et des membres de la communauté de recherche d’autres universités canadiennes. Selon elle, la diversité des savoirs et des points de vue est nécessaire. « La seule façon de résoudre un problème de l’ampleur des changements climatiques, c’est de rassembler toutes sortes de gens, de points de vue, de cultures et de sciences. C’est là que réside la magie, lorsque l’on réunit des perspectives et des compétences diverses, et je pense que la réconciliation est un processus continu. » Ces résultats de recherche permettront aux gouvernements, aux communautés du Nunavut d’adapter et de créer de nouvelles politiques de gestion et de développement de l’infrastructure marine, en plus de favoriser une meilleure collaboration entre les industries marines, les communautés et le monde universitaire. « La plupart de la population canadienne ne réalise pas que 40 % de la masse continentale de notre pays est considérée comme faisant partie de l’Arctique, et qu’il s’agit de l’un des endroits les plus vulnérables aux changements climatiques dans le monde, fait remarquer la professeure Dawson. En tant que scientifiques, mais aussi en tant que pays, nous avons l’extrême responsabilité de comprendre les répercussions qu’un plus important trafic maritime aura sur les écosystèmes fragiles de l’Arctique canadien. » Même si les scientifiques n’ont pas le pouvoir de changer les choses, ils doivent cependant partager leurs connaissances et leurs analyses avec les organisations, les gouvernements afin qu’ils puissent prendre les décisions qui s’imposent estime-t-elle.

  • Une nouvelle flotte pour assurer la souveraineté du Canada en Arctique?

    Chantier Davie Canada Inc. et le gouvernement fédéral ont annoncé, le 26 mars 2024, la signature d’un premier contrat dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN) pour la conception de la nouvelle flotte de six brise-glaces. La Garde côtière canadienne sera équipée d’une nouvelle génération de navires « parmi les plus avancés, les plus durables et les mieux adaptés aux environnements les plus difficiles du monde » selon Jean-Yves Duclos, ministre canadien des Services publics et Approvisionnement. L’échéancier de construction n’a pas encore été dévoilé, mais ce contrat prévoit la construction de six brise-glaces de programmes, un brise-glace polaire et deux grands traversiers. Marcel Poulin, directeur des affaires externes et de la participation industrielle à Chantier Davie Canada Inc, précise cependant que la première phase du contrat concerne l’étape initiale de la conception de la flotte des six brise-glaces de programme. « Les navires que nous sommes appelés à construire constitueront la prochaine génération de brise-glaces spécialisés pour le Canada. Ce ne sont pas des actifs superflus, ce sont des actifs indispensables et urgents, tant pour le Canada que pour ses alliés. Dans le cadre de la SNCN, Davie livrera la plus grande flotte de brise-glaces du monde occidental pour répondre aux priorités commerciales, environnementales et géopolitiques du Canada, » a-t-il indiqué dans un courriel adressé à Médias ténois. Le navire de la Garde côtière canadienne Amundsen a été mis en service en 1979. (Photo : Nelly Guidici) Les futurs brise-glaces seront notamment dotés d’une motorisation hybride adaptée aux conditions météorologiques les plus rudes du monde. La liste finale des technologies sélectionnées par le Canada sera définie lors de la phase ultérieure de conception détaillée, indique M. Poulin. La flotte actuelle de brise-glaces canadiens est vieillissante. Les navires de la Garde côtière canadienne les plus anciens sont le Pierre Radisson qui a été mis en service en 1978, l’Amundsen date de 1979 et le Des Groseilliers a été mis en service en 1982. La plupart des bâtiments de la garde-côtière qui peuvent naviguer au moins pendant l’été dans l’Arctique sont quand même assez vieux, rappelle Frédéric Lasserre, professeur au département de géographie de l’Université Laval et directeur du Centre québécois d’Études géopolitiques. Pour M. Lasserre, la signature de ce contrat est un effet d’annonce qui ne change en rien la position du Canada en Arctique. « Je pense que c’est juste un effet d’annonce pour souligner que, grâce à ces contrats (le Canada) va pouvoir assurer la pérennité de la présence de brise-glaces dans l’Arctique et que le drapeau continuera [de flotter]. Je ne pense pas que ça traduise un changement dans la stratégie de présence de la garde-côtière » pense-t-il. M. Lasserre s’attend à ce qu’il y ait une mise en service progressive des nouveaux navires, car il ne pense pas que six navires seront opérationnels d’ici 2027. Il y a quinze ans, le retrait imminent du NGCC Louis S. St-Laurent qui navigue depuis 1969 avait été annoncé. Aujourd’hui le plus gros brise-glace de la Garde côtière canadienne est toujours en service. Il devait être remplacé par le Diefenbaker, qui n’a finalement jamais été construit. Un peu sceptique à la suite de l’annonce du 26 mars 2024, M. Lasserre qui se remémore les « nombreux rebondissements dans la saga de la construction des brise-glaces » indique qu’il y croira lorsque les chantiers auront commencé.

  • Changement de direction à l’école Allain St-Cyr : l’ère Mathieu Gagnon

    Un regard sur les enjeux et les perspectives du nouveau pilote de l’établissement scolaire francophone à Yellowknife. Après avoir tenu la barre de la direction d’Allain St-Cyr pendant six ans, Sylvie Larose s’oriente vers de nouveaux horizons professionnels, et Mathieu Gagnon prend les rênes de l’école francophone. Lors d’un échange avec Médias ténois, M. Gagnon révèle sa passion pour l’éducation, ancrée dans ses racines familiales et son expérience diversifiée. Il affirme que sa formation en psychopédagogie lui permet de saisir pleinement les enjeux de l’inclusion scolaire, un aspect crucial de son rôle actuel. Il met également en avant les défis particuliers liés à la vie et au travail dans le Nord, ainsi que l’importance de maintenir une équipe d’enseignantes et d’enseignants qualifiés. Son objectif pour l’école est de favoriser une croissance soutenue et de mettre en avant la culture francophone, en s’appuyant sur une collaboration forte avec les parents et la communauté. Médias ténois : Pourriez-vous décrire votre expérience professionnelle et nous dire en quoi cela vous qualifie pour être un excellent directeur d’école? Mathieu Gagnon : J’ai toujours été en éducation. Je viens d’une famille d’éducateurs et j’ai toujours travaillé dans les écoles. Et puis, ça fait quinze ans que je suis au TNO. J’ai travaillé à Norman Wells en arrivant et ça fait quatorze ans que je suis à la commission scolaire francophone à Yellowknife. Je suis un enseignant de formation, ensuite je me suis spécialisé pour devenir orthopédagogue : c’est le travail qui se fait avec les élèves qui auraient des besoins particuliers. J’ai fait ça pendant plusieurs années, et c’est le travail que je fais ici, je m’occupe de coordonner les services d’inclusion scolaire. Et là, bien, voilà, ça fait 20 ans que je suis dans l’enseignement, c’est donc un peu un mouvement naturel pour moi d’accéder à ce poste-là. L'objectif du nouveau directeur d'Allain St-Cyr est de favoriser une croissance soutenue et de mettre en avant la culture francophone. (Courtoisie) Mt : Qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre une carrière dans le domaine de l’éducation? MG : C’est vraiment en moi, profondément ancré dans moi. Comme je l’ai dit, je viens d’une famille d’éducateurs. Donc, chez nous, j’ai toujours été impliqué dans le coaching. J’ai entrainé les jeunes au sport quand j’étais plus jeune. J’ai travaillé dans les écoles, dans les services de garde scolaire. Après, je suis devenu enseignant. C’est naturel pour moi. Ma mère avait un service de garde à la maison. J’ai toujours été dans le milieu de l’éducation. Mt : En quoi votre maitrise en psychopédagogie influence-t-elle votre approche en tant que directeur? MG : C’est une très bonne question. L’éclairage que ça donne sur ce nouveau poste-là, c’est que j’ai une connaissance approfondie de l’inclusion scolaire. Donc, quand j’ai terminé ma maitrise, j’ai écrit mon mémoire de maitrise. Cette mémoire de maitrise parlait du développement professionnel des enseignants dans des contextes d’inclusion scolaire. J’ai ainsi creusé la question quand j’ai fait ma maitrise à savoir comment on fait pour devenir d’excellents enseignants. Parce que, maintenant, on est ici au Canada et aux TNO, on est dans un contexte d’inclusion scolaire à 100 %. Notre clientèle est ainsi très variée, puis, moi, j’étais très curieux de savoir comment on fait pour être efficace dans une école inclusive. Et c’est pour ça que j’ai fait ma maitrise sur ce sujet-là. Et comment ça m’aide? Ça m’aide parce que j’ai cette connaissance approfondie, puis j’ai une expérience aussi approfondie de ce qu’est la difficulté scolaire, de ce que les enfants peuvent vivre lorsqu’ils ont des difficultés à l’école. Je pense que ça va apporter un éclairage différent de quelqu’un qui aurait un parcours, par exemple, plus classique en administration scolaire. Moi, j’arrive avec un bagage vraiment centré sur ça. Ça va surement être un atout pour moi et j’ai hâte de voir comment ça va se traduire dans la réalité. Je vois beaucoup de positif qui s’en vient. Je pense que c’est une bonne chose. Mt : Quels sont les principaux défis que vous anticipez dans votre nouveau rôle de directeur? MG : Ce sont les défis de l’école moderne […], de toutes les écoles canadiennes en 2024. Le grand nombre d’élèves avec des besoins particuliers. Et puis, les défis de l’école canadienne en ce moment et particulièrement d’ici dans le Nord : de garder nos enseignants, de trouver de bons enseignants qualifiés qui veulent travailler avec nous et qui restent avec nous. Je pense que ce sont les défis les plus importants. Mathieu Gagnon estime l'aide aux élèves avec des besoins particuliers et la rétention de main d'oeuvre comme les défis principaux des écoles modernes, incluant Allain St-Cyr. (Photo : Cristiano Pereira) Mt : À votre avis, quelle est la raison pour laquelle il est si difficile de garder sa main-d’œuvre, ici, dans le Nord? MG : La pénurie d’enseignants, elle se vit partout au Canada en ce moment, pas seulement ici. On sait que vivre en région éloignée, ce n’est pas pour tout le monde. Nous vivons ce que tout le monde vit au Sud, mais c’est amplifié par le fait qu’on est au Nord. Puis ici, la réalité, c’est qu’il y a des pénuries dans tous les domaines d’emploi en ce moment. On vit ce que tout le monde vit, mais en version accentuée, avec les défis du Grand Nord. Mt : Comment envisagez-vous d’impliquer les parents et la communauté dans la vie scolaire? MG : Les parents, pour moi, ça fait partie de l’école. Il y a des élèves parce qu’il y a des parents, donc c’est un partenariat qui est essentiel. J’ai vraiment hâte de travailler avec les parents parce qu’on a tous quelque chose en commun. On a tous le désir de vivre ici et de faire grandir notre communauté francophone. Puis, je suis un membre actif de la communauté depuis près de quinze ans. J’ai une connaissance de la communauté francophone et j’ai l’impression que c’est une des parties du travail pour laquelle j’ai bien hâte de voir cette nouvelle relation s’établir. Mt : Quelle importance accordez-vous à la préservation et à la promotion de la langue française dans un contexte majoritairement anglophone? MG : C’est une grande importance. C’est pour ça qu’on est là. Et quand je suis arrivé ici, on avait une école qui était plus petite. Et là, notre école grandit d’année en année. Alors, on voit que, le travail qu’on fait porte ses fruits parce que l’école continue de grandir. Puis avec les avancées qu’on a faites, dans les dernières années, au niveau juridique; cette importance de garder notre culture francophone, elle est encore plus importante parce que maintenant, on a des outils pour la rendre vivante et la rendre de plus en plus grande. Alors, oui, c’est important parce que mes enfants sont des francophones, puis pour nous, la francophonie. Ça fait partie de nous, on veut que ça vive à travers nos enfants et à travers leurs amis, à travers tous les membres de notre communauté. Mt : Quelle est votre vision pour l’école Allain St-Cyr à court et à long terme? MG : C’est de continuer de la faire grandir, cette belle école, et de lui donner un peu ma couleur, parce que ce sera moi le directeur. Avec chaque direction, on change de couleur. On peut changer de philosophie un peu aussi, donc j’aurai à y mettre de la mienne; j’ai bien hâte de faire ça. J’ai juste le gout de la voir continuer, de la voir grandir en santé, puis continuer de servir les familles qui viennent vivre ici. Je pense que c’est ça, le plus important, que ça reste en santé, que ça vive longtemps, puis que ça continue de grandir.

  • Seul face à la nature : l’aventure de Calem Watson à travers les TNO

    Rencontres sauvages et solidarité humaine; l’histoire d’un aventurier moderne. Reportage. L’été dernier, un aventurier de 24 ans a traversé les TNO, seul, en canoë. Parti le 18 mai de Fort Smith, Calem Watson a terminé son périple 122 jours plus tard, soit le 16 septembre, à Tuktoyaktuk, dans l’océan Arctique, après 3 000 km et plus de 60 portages. Il prépare à présent un livre et un film pour raconter son aventure. Dans une entrevue accordée à Médias ténois, l’aventurier fait part des défis qu’il a dû relever au cours de son voyage, notamment des journées de solitude et des rencontres avec des animaux sauvages. « Le plus grand défi a surement été de passer tout ce temps seul, car, lorsque nous nous lançons en solo, il y a beaucoup à faire. Et ça peut être un peu plus effrayant. Mais en même temps, le fait d’être en solo est probablement la partie la plus intéressante de tout ça, donc je pense que la solitude est une sorte d’épée à double tranchant », raconte-t-il. Calem Watson a grandi à Regina, en Saskatchewan, mais, depuis son plus jeune âge, il nourrit une passion pour les activités en plein air, le canoë et la pêche. Il a déjà travaillé comme guide de pêche dans le nord de la Saskatchewan et du Manitoba. Traverser les TNO en canoë était un rêve qui l’habitait depuis un certain temps. Calem Watson a grandi à Regina, en Saskatchewan, mais, depuis son plus jeune âge, il nourrit une passion pour les activités en plein air, le canoë et la pêche. (Courtoisie) Passer des journées entières à ramer, à pêcher et à camper sans autre compagnie que ses pensées et la nature peut susciter des sentiments intenses. « C’était quelque chose que je voulais vraiment vivre : avoir beaucoup de temps pour l’introspection, la paix et la tranquillité », dit-il. Calem admet avoir eu des moments de solitude profonde lors de son expédition, surtout après avoir passé deux semaines. « Mais c’était aussi appréciable », nuance M. Watson. Rencontre avec la faune Parfois, les animaux étaient sa seule compagnie. Il a pu observer plusieurs ours noirs et plusieurs orignaux. Il a été émerveillé par les quatre bœufs musqués qu’il a également rencontrés. « C’était la première fois que je voyais ça », ajoute l’aventurier. Mais la rencontre la plus marquante semble avoir été avec un loup. « J’étais au Grand lac de l’Ours et il y avait du vent, alors j’attendais que le vent se calme. J’étais assis sur la rive, en train de déjeuner, et j’ai entendu un petit bruissement. J’ai regardé à ma droite et j’ai vu un grand loup blanc à une quinzaine de mètres de moi. Il était accroupi, presque à l’affut, et me regardait droit dans les yeux. Alors je me suis levé, j’ai crié et je me suis élancé vers lui pour essayer de le faire fuir. Et il s’est enfui », raconte l’aventurier. « Si j’avais été dans un groupe, je ne l’aurais pas fait fuir et je le regarderais simplement. Mais comme j’étais seul et que le loup était probablement aussi grand que moi, je me suis dit que le mieux serait de le faire partir », ajoute-t-il. Ces moments de rencontre avec les animaux sauvages ont été remarquables, mais le canoéiste souligne que les rencontres les plus touchantes ont été précisément celles faites avec les humains. (Courtoisie) « Je dirais que les gens ont été le plus grand souvenir de l’expédition, ce qui est assez ironique pour un long voyage en solitaire, dit-il en riant. J’ai rencontré des gens formidables. Dans presque toutes les communautés où je suis passé, j’ai toujours trouvé quelqu’un, ou quelqu’un m’a trouvé, prêt à m’aider dans mon voyage ». L’une de ces rencontres est due à un problème de santé qu’il a rencontré à mi-parcours. Pendant le trajet entre le lac Hottah et le Grand lac de l’Ours, il a dû effectuer l’un des plus longs portages de l’expédition, soit une vingtaine de kilomètres. Marchant dans des bottes trempées et trop serrées, il a commencé à perdre la circulation du sang dans ses pieds. À la fin de la journée, il s’est rendu compte qu’il ne sentait plus ses pieds et qu’ils prenaient une couleur étrange. « Peu de temps après, je me suis réveillé un matin et j’avais un peu de pus sous les ongles et ils étaient assez douloureux, j’avais donc une infection », constate M. Watson, qui aura vite fait de contacter son père – par téléphone satellite – qui contacte lui-même, à son tour, la collectivité de Délı̨nę. Quelques jours plus tard, l’aventurier, loin de tout, a reçu sur son téléphone satellite un message d’un numéro inconnu. « Je reçois un message sur mon Garmin d’un parfait inconnu nommé Bruce Kenny de Délı̨nę. Il me dit simplement : “Hé, nous allons venir vous aider”. » Calem Watson (à gauche) avec Bruce Kenny, de Délı̨nę, qui a parcouru 300 kilomètres en bateau pour apporter des médicaments à l’aventurier. (Courtoisie) Dans les jours qui ont suivi, Bruce Kenny est arrivé par bateau, avec deux autres personnes et des médicaments. « Ils ont parcouru près de 300 kilomètres en bateau pour m’apporter du matériel de premiers secours. Ça m’a réchauffé le cœur de recevoir ce genre d’aide de la part d’un parfait inconnu, affirme Calem Watson. Partout où je suis allé aux TNO, des inconnus m’ont aidé. » Maintenant, l’aventurier écrit un livre et prépare un film qui racontera toute l’histoire de l’expédition. C’est un type de littérature qu’il apprécie : « Je lis toujours des livres sur d’autres aventures en canoë et j’ai tenu un journal pendant toute la durée de mon voyage. » Aujourd’hui, avec un peu de recul, lorsqu’il repense à cette expérience, il n’hésite pas à dire quelle a été la plus grande leçon qu’il a tirée de cette aventure : apprécier les gens. « Le fait d’être éloigné de mes amis et de ma famille pendant si longtemps me permet de les apprécier d’autant plus et de réaliser l’importance des relations dans la vie et leur importance pour le bonheur », explique-t-il avant de conclure sur une note optimiste pour la suite : « L’incroyable hospitalité des habitants des TNO nous rappelle que, même si notre monde semble fou, il y a plus de bonnes personnes que de mauvaises. » Dans quelques jours, les 28 et 29 avril, l’explorateur donnera une conférence en ligne qui lui permettra de parler en détail de cette expédition, de partager diverses images et de répondre aux questions du public. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire en suivant le lien prévu à cet effet.

  • L'Édito de la rédaction : Fumée posttraumatique

    Ce vendredi 12 avril marque la dernière journée pour remplir le questionnaire de KPMG dans le cadre de l’évaluation de la gestion de l’évacuation de l’année dernière, lors des feux de forêt. En ce printemps qui s’affirme de plus en plus, avec des températures, au-dessus de zéro, le paysage sec refait son apparition, et avec lui son cortège de souvenirs préhivernaux. Ces souvenirs d’avant l’hiver, aux TNO, saison rude qui, paradoxalement, venait donner quelque répit quant à l’idée – ou plutôt quant à la menace – des feux de forêt qui occupent tant les esprits. Cette menace occupera certainement de plus de plus de place, tant dans nos têtes que dans les conversations mondaines, mais aussi dans les communications gouvernementales et médiatiques. Quelque odeur de fumée aura vite fait de plonger les Ténoises et Ténois dans des souvenirs olfactifs peu plaisants, entre observation quotidienne d’indice de fumée et préparation au pire scénario. Car, audit il y a, évaluation il y aura, mais que cela signifie-t-il réellement si la Ville et les TNO plus largement n’ont ni les ressources ni les épaules pour mettre en œuvre les mesures qui y seront suggérées?

  • La Colonne du 12 avril : Déclin linguistique des Premières Nations territoriales

    Selon un récent sondage de Statistique Canada, à l’échelle du pays, le nombre de membres des Premières Nations des territoires pouvant parler leur langue a chuté au cours des cinq dernières années. Colonne par Denis Lord En 2021, 25,5 % des 19 430 membres des Premières Nations des territoires pouvaient parler leur langue, une baisse de 23,4 % – soit 1 510 locuteurs – par rapport à 2017. Il s’agit de la plus forte baisse proportionnelle à l’échelle nationale. Cependant, les membres des Premières Nations ténoises demeurent les plus susceptibles de parler une langue autochtone; plus du tiers des répondants (34,3 %; 4 230 locuteurs) a déclaré parler une langue autochtone. Au Yukon, le nombre de locuteurs de langues autochtones se situe à 9,6 %. Au Nunavut, 50 membres des Premières Nations pouvaient parler une langue autochtone, mais il s’agit majoritairement de l’inuktitut. Plus les personnes sont âgées, plus les chances sont élevées pour qu’elles parlent une langue autochtone. En 2021, 71,4 % des membres des Premières Nations âgés de 65 ans aux TNO et 24,5 % de leurs homologues au Yukon pouvaient parler une langue autochtone. Les chiffres diminuent respectivement à 15,8 % (TNO) et à 4,6 % (Yukon) chez les quatorze ans et moins. Aux TNO dans 22,2 % des cas, les membres des Premières Nations parlant une langue autochtone n’ont pas celle-ci comme langue maternelle, une statistique qui grimpe jusqu’à 49,6 % au Yukon.

  • L’aube du modernisme dans la musique classique 10

    Dans l’opéra Rusalka, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la musique classique, créé à l’aube du modernisme, la beauté des voix solistes ou chorales, des mélodies et des harmonies, toutes composées par Antonin Dvořák en 1901, se marie à la profondeur émotionnelle du livret écrit par Jaroslav Kvapil. Le thème central de l’amour, à la fois transcendantal et humainement passionné, se déploie tout au long de l’opéra, tissant différents contextes fantastiques aristocratiques où évoluent Rusalka et le prince. Divisé en trois actes, l’opéra dévoile une histoire complexe et émouvante. Dans le premier acte, Rusalka, l’une des filles d’un Vodník, vit dans un palais sous-marin près d’un château où réside un prince. Tombée amoureuse du prince qu’elle observe lors de ses baignades, Rusalka exprime un jour son désir de devenir humaine pour partager sa vie. Son père, craignant pour elle, tente de la dissuader, mais Rusalka persiste. Elle implore alors la lune de réaliser son vœu, puis demande l’aide de la sorcière Ježibaba pour devenir humaine, au prix de perdre l’usage de la parole. Dans le deuxième acte, le prince rencontre Rusalka au bord du lac et se laisse séduire par sa beauté, malgré son mutisme. Leur amour grandit, et le prince décide de l’épouser. Cependant, lors d’un bal organisé pour célébrer leurs fiançailles, le prince est ensorcelé par une autre princesse et succombe à son charme. Délaissée et désespérée, Rusalka quitte le palais, réalisant la douleur de l’amour non partagé. Rusalka revient auprès de son père, brisée par la trahison du prince. Elle supplie son père de la transformer en créature des eaux une fois de plus, car elle ne peut supporter la souffrance de l’amour non réciproque. Dans un dernier acte d’amour désespéré, le prince la retrouve et la supplie de le tuer pour mettre fin à sa douleur. Déchirée, Rusalka accepte, sachant que seule sa mort pourra les libérer de leur tourment. Ainsi, Rusalka offre un voyage émotionnel intense à travers les méandres de l’amour et du sacrifice, transcendé par la puissance de la musique et du chant.

  • Le journal mythique de Whitehorse ferme ses portes après 124 ans de publications

    Pour certains c’est une triste nouvelle, pour d’autres c’est une tragédie. C’est sans aucun doute la fin d’une époque. Le Whitehorse Star a annoncé le 5 avril 2024, la cessation définitive de son activité. La dernière publication est prévue le vendredi 17 mai. Fondé en 1900 dans le contexte de la ruée vers l'or du Klondike, il fait partie de l'histoire du territoire. Apres 124 ans de publications, le journal Whitehorse Star cessera définitivement de publier le 17 mai 2024. (Photo : Nelly Guidici) Faisant face à plusieurs difficultés et après avoir exploré plusieurs solutions, cette décision de fermeture n’a pas été prise à la légère, mais plusieurs facteurs ont contribué à cette triste issue. Dans sa publication du 5 avril 2024, l’équipe éditoriale indique « qu’il n’est pas surprenant que l’industrie de la presse ait été confrontée à d’importants défis ces dernières années, notamment une baisse de la diffusion. En outre, de plus en plus de clients ont transféré leur publicité vers les médias sociaux, et continuent de le faire. Il est devenu pratiquement impossible de rivaliser avec cette tendance. » Ernie Bourassa, maire de Whitehorse de 2000 à 2006, s’est dit attristé par cette nouvelle. L’arrêt des publications est une grande perte pour la communauté et pour le Yukon en général selon lui. « Le Star m’a toujours traité avec respect et honnêteté pendant mes deux mandats de maire de la ville de Whitehorse et je lui en suis très reconnaissant, » a-t-il commenté.

  • Les Jeux d’hiver de l’Arctique s’engagent dans la réconciliation

    Le 13 mars dernier, trois jours après la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de l’Arctique dans la vallée Mat-Su en Alaska, le Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique (Arctic Winter Game International Committee – AWGIC) a fait une annonce importante et significative. Alors que les prochains Jeux auront lieu à Whitehorse au Yukon en 2026, le comité a annoncé s’engager à respecter l’appel à l’action no 91 du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. L’appel à l’action no 91 invite les responsables et les pays hôtes d’évènements sportifs internationaux à veiller à ce que les protocoles territoriaux des peuples autochtones soient respectés, ainsi qu’à ce que les collectivités autochtones locales participent à tous les aspects de la planification et de la participation à de tels évènements. Cette décision a été prise avant la tenue des Jeux d’hiver de l’Arctique 2024 à Mat-Su, et souligne la volonté de l’AWIG de promouvoir la réconciliation, la compréhension et le respect au sein de l’organisation des Jeux d’hiver de l’Arctique dans le futur. « Les Jeux d’hiver de l’Arctique ont toujours eu pour but de rassembler les communautés par le biais du sport et des échanges culturels, a déclaré John Flynn, ancien président de l’AWIG. Nous reconnaissons le riche héritage culturel et les contributions des peuples autochtones aux Jeux et au nord circumpolaire dans son ensemble. Il est impératif que nous intégrions les principes de réconciliation dans tous les aspects de notre planification afin de garantir que les Jeux continuent à servir de plateforme pour l’unité et la compréhension, » poursuit-il. Le Comité international des Jeux d'hiver de l’Arctique a intégré l'appel a l'action 91 du rapport final de la Commission de la Vérité et la Réconciliation. (Photo : Nelly Guidici) Dans cette optique, « les perspectives, les connaissances et les pratiques autochtones seront intégrées dans la planification et l’exécution des futurs évènements des Jeux d’hiver de l’Arctique. » La Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique 2026 est en train d’élaborer un plan d’ensemble de l’évènement. Dans le cadre de ce processus, elle a déjà entamé un dialogue constructif avec divers gouvernements et organisations des Premières Nations, telles que le Conseil des Premières Nations du Yukon, la Première Nation de Kwanlin Dün et le gouvernement du Conseil des Ta'an Kwäch’än. « [Nous nous] engageons à faire en sorte que les perspectives, les voix et le riche patrimoine culturel des autochtones soient non seulement reconnus, mais aussi activement intégrés à chaque étape de la planification et de l’exécution, depuis la phase actuelle de planification jusqu’à l’apogée des Jeux, » explique Elizabeth Priest, coordinatrice intérimaire du marketing et de la communication au sein de l’AWIG. La ville de Whitehorse est située sur les territoires traditionnels du Conseil des Ta'an Kwäch'än et de la Première Nation de Kwanlin Dün.

  • Neuf cinéastes de l’Arctique circumpolaire documentent le réchauffement climatique

    Le Fonds du film autochtone de l’Arctique (Arctic Indigenous Film Fund — AIFF) et Téléfilm Canada ont annoncé la sélection de neuf cinéastes autochtones de l’Arctique pour participer à la deuxième ronde du programme de formation en cinéma. Quatre femmes cinéastes du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest font partie de cette nouvelle cohorte. Ce programme appelé Witness a pour objectif de mettre en lumière les perspectives des communautés arctiques afin de créer des courts-métrages percutants sur les effets des changements climatiques.Le programme pilote comptait cinq cinéastes en 2023, l’année de sa création. Pour cette deuxième édition, six projets menés par neuf cinéastes, en début ou milieu de carrières et venant de l’Alaska, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Groenland, de la Norvège et de la Suède bénéficieront d’un programme de mentorat. Des ateliers sur la cinématographie et l’activisme climatique, encadrés par deux cinéastes autochtones canadiens renommés ainsi que de bourses de formation pour les aider à produire leurs films sont également prévus. « Le programme Witness est dédié au soutien de la production cinématographique autochtone, à l’encouragement des jeunes à s’engager dans l’industrie des médias à partir de leurs propres communautés, et à la promotion de la collaboration entre les peuples autochtones du monde entier. Avec le soutien de Téléfilm Canada, notre partenaire actuel, le programme pilote a connu un succès l’année dernière, » explique la coordinatrice du programme Witness, Amee Le. Carmen Kuptana, de Tuktoyaktuk, travaille actuellement sur un court-métrage qui documentera l'érosion côtière dans sa communauté et les nombreux impacts sur la santé mentale. (Courtoisie) Le tournage des documentaires est prévu au printemps et à l’été 2024. Ashley Qilavaq-Savard et Jennifer Kilabuk d’Iqaluit ainsi que Eriel Lugt et Carmen Kuptana de Tuktoyaktuk font partie de cette cohorte et sont les quatre représentantes des communautés inuites du Canada cette année. L’activisme de génération en génération Ashley Qilavaq-Savard et Jennifer Kilabuk sont sœurs et l’activisme climatique est une histoire de famille. Leur documentaire appelé « Activisme climatique intergénérationnel » revient sur le parcours de leur grand-père aujourd’hui décédé qui, au début des années 2000, a parlé des changements qui se produisaient sur le territoire. « Il faisait de l’activisme sur le changement climatique et il partageait ses préoccupations sur les choses qu’il voyait. Nous voulions en quelque sorte fusionner notre travail ensemble et l’honorer de cette façon, » indique Jennifer Kilabuk qui siège aujourd’hui au comité consultatif des jeunes sur le changement climatique du Nunavut. L’activisme climatique peut prendre plusieurs formes et ce sont les variétés des voix et des actions autochtones en Arctique que les deux sœurs souhaitent aussi mettre de l’avant. Alors que l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du monde, il est urgent pour Jennifer Kilabuk que les communautés inuites qui subissent ces effets du réchauffement, alors même qu’elles n’en sont pas responsables, partagent leurs points de vue avec le reste du monde. C’est la justice climatique qui entre en jeu selon elle. « Ce sujet est très important pour moi pour des raisons de justice climatique. Nous, dans le Nord, subissons beaucoup d’impacts du changement climatique qui ont des répercussions sur notre vie quotidienne et nos moyens de subsistance, et ce, de nombreuses façons différentes. (Il y a des) impacts sur nos infrastructures et nos services, des impacts sur notre culture, sur notre santé y compris notre santé mentale, sur la sécurité alimentaire et sur l’accès au territoire, » pense-t-elle. Jennifer Kilabuk et Ashley Qilavaq-Savard sont originaires d’Iqaluit. Leur documentaire appelé "Activisme climatique intergénérationnel" explore les multiples voies de l'activisme climatique chez les Inuits. (Courtoisie) Pour Carmen Kuptana dont le documentaire porte sur l’érosion côtière dans la communauté de Tuktoyaktuk, le réchauffement climatique a aussi de nombreux impacts sur la santé mentale des habitants. « Nous voulons montrer comment le changement climatique provoque l’érosion côtière, mais aussi comment il a un impact sur la santé mentale et sur notre culture. C’est vraiment injuste parce qu’il y a tellement de pollution dans le monde et c’est comme si nous recevions une gifle pour quelque chose dont nous ne sommes pas responsables, » dénonce-t-elle. Les gardiens du territoire L’activisme climatique et la surveillance du territoire sont des valeurs ancrées profondément dans la culture inuite d’après Jennifer Kilabuk. La relation étroite et le savoir acquis de génération en génération font aujourd’hui des Inuits, les gardiens du territoire aux premières loges pour parler du réchauffement climatique en Arctique. « L’activisme climatique est ancré dans nos valeurs inuites. Depuis des temps immémoriaux, nous (sommes les gardiens du) territoire. Nos ancêtres, nos grands-pères étaient des activistes climatiques, ils ont géré le territoire et en ont pris soin comme ils l’entendaient, comme les peuples autochtones le font depuis la nuit des temps. Ce que nous essayons de montrer, c’est qu’en renforçant notre relation avec la terre et notre culture, nous faisons de l’activisme climatique. En gérant notre terre, en renforçant notre relation avec la terre, nous remplissons notre mission de gérance. » Le peuple inuit a toujours su s’adapter et faire preuve de résilience, rappelle Carmen Kuptana. « Mon peuple s’adapte au territoire, nous ne le changeons pas pour notre bien et c’est ce que mon père m’a toujours dit, il faut s’adapter au changement et s’y habituer parce que notre peuple était déjà un peuple de voyageurs, car nous suivions la migration des animaux. » Des projections en avant-première en Finlande L’ensemble des courts-métrages allant de trois à cinq minutes sera présenté en avant-première au Festival du film autochtone Skábmagovat qui aura lieu à Inari, en Finlande, en janvier 2025. Un calendrier de projection au Canada n’a pour le moment pas été dévoilé.

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