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  • La sécurité et l’urgence climatique au centre des discussions d’une conférence en Alaska  

    Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, a fait part de son point de vue sur les enjeux de l’Arctique lors du symposium Arctic Encounter, qui a eu lieu du 10 au 12 avril 2024 à Anchorage en Alaska. Cette conférence rassemble chaque année plus de 1 000 participants venant de 25 pays d’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie. Des dirigeants autochtones comme le chef Bill Erasmus de la Nation dénée et M. Edward Alexander du Conseil International Gwich'in, mais aussi des scientifiques, des représentants de gouvernements et des chefs d’entreprise étaient présents. L’évènement permet non seulement de renforcer les liens entre le Canada, les États-Unis et d’autres pays circumpolaires, mais aussi de discuter des différentes perspectives sur les nombreux enjeux en Arctique comme la sécurité ou encore le réchauffement climatique. Cette année, l’importance du leadeurship autochtone inuit et iñupiat en Alaska, dans le développement de nouveaux projets d’infrastructures, a été abordée dès le premier jour du symposium. Lors du dernier symposium Arctic Encounter, le ministre Dan Vandal a pu échanger son point de vue avec des intervenants du Groenland, de l'Islande, de la Norvège et des États–Unis. (Photo : Kyle Allen – Affaires du Nord) L’augmentation de la fréquence des incendies de forêt dans le Nord est aussi un sujet majeur de préoccupation et a fait l’objet d’une discussion lors de laquelle M. Edward Alexander, coprésident du Conseil international Gwich'in basé à Yellowknife a partagé son point de vue aux côtés de Morten Høglund, à la tête de la présidence norvégienne du Conseil de l’Arctique et ambassadeur norvégien pour l’Arctique. Pour Dan Vandal, les discussions ont été positives et productives dans un contexte arctique évoluant rapidement. « Dans un contexte où l’Arctique devient un environnement géopolitique de plus en plus complexe, je suis fier d’avoir participé aux importantes discussions tenues lors du symposium Arctic Encounter. Le Canada a élaboré le Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord, qui définit sa vision à long terme pour le Nord et l’Arctique, conjointement avec des représentants autochtones et six gouvernements territoriaux et provinciaux. Les dialogues constructifs de ce genre sont conformes à l’engagement pris par le Canada et ses alliés circumpolaires de faire en sorte que l’Arctique reste une région de paix et de stabilité, » a-t-il déclaré le 15 avril 2024. Ranj Pillai, premier ministre du Yukon, a de son côté, participé à une séance plénière portant sur l’investissement et les possibilités de croissance et de développement dans l’Arctique. M. Pillai et le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy, ont ensuite tenu une table ronde pour discuter de leur engagement renouvelé envers la coopération entre le Yukon et l’Alaska, et ont souligné les retombées de la visite du gouverneur à Whitehorse en février dernier. « Nous sommes déterminés à renforcer nos relations avec l’Alaska et ce symposium a été l’occasion idéale de le faire, de nous concentrer sur les débouchés économiques dans le Nord et de prendre part à des conversations cruciales sur les enjeux communs aux administrations nordiques », estime M. Pillai qui a constaté un renforcement des liens et une meilleure collaboration entre l’Alaska et le Yukon.

  • Activité volcanique dans le Nord : les risques sont faibles au Yukon 

    Environ 300 volcans ont récemment été actifs au Yukon et en Colombie-Britannique. Très éloignés des communautés et difficiles d’accès, les volcans du Yukon ont une activité relativement faible en comparaison des volcans de la CB. « Les activités volcaniques au Yukon et en Colombie-Britannique sont très différentes malgré qu’elles soient reliées au même grand ensemble de volcans que l’on appelle la ceinture de feu du Pacifique, dans l’ouest du Canada » explique Yannick Le Moigne, volcanologue à la Commission géologique du Canada au bureau de Vancouver. La ceinture de feu du Pacifique est un ensemble de chaines de volcans qui s’étendent des Philippines au Japon, en Alaska jusqu’aux États-Unis en passant par le Canada. Les 452 volcans de cet ensemble représentent 75 % des volcans actifs et inactifs de la planète. Le volcanologue Yannick Le Moigne travaille actuellement, en collaboration avec les Premières Nations et les autorités locales d'urgence, sur un projet de réduction des risques volcaniques au Canada. (Photo : Ressources naturelles Canada) Une activité faible au Yukon La Commission géologique du Canada dispose de peu d’informations sur les volcans du Yukon, car ils sont difficiles d’accès et éloignés des communautés, rappelle M. Le Moigne. Cependant, l’activité volcanique est très faible contrairement à la province voisine de la Colombie-Britannique. Il y a eu au moins 49 éruptions volcaniques en Colombie-Britannique et au Yukon au cours des 10 000 dernières années. « Les forces qui ont produit ces volcans sont toujours actives, et certains d’entre eux feront irruption de nouveau, bien que nous ne sachions pas à quel moment » indique Ressources naturelles Canada sur son site Internet. Un suivi constant en Alaska Du côté de l’Alaska, où on compte plus de 130 volcans et champs volcaniques dont plus de 50 ont été actifs depuis 1760, l’observatoire des volcans de l’Alaska basé à Anchorage, surveille les nuages de cendres en cours de dispersion à l’aide de la télédétection par satellite et en collaboration avec les services météorologiques locaux et le Centre d’avis sur les cendres volcaniques. Au Canada, le Centre d’avis sur les cendres volcaniques de Montréal (VAAC) est chargé de fournir des avertissements au secteur de l’aviation canadien. « Les cendres peuvent être dispersées dans le monde entier, c’est pourquoi le suivi des nuages de cendres est très important pour le secteur de l’aviation, » rappelle Kristi L. Wallace, géologiste à l’observatoire des volcans de l’Alaska et spécialiste dans la recherche sur les cendres volcaniques et la réponse aux éruptions. Les risques liés aux cendres volcaniques sont considérables, car ces cendres sont abrasives, légèrement corrosives, conduisent l’électricité lorsqu’elles sont mouillées et ne se dissolvent pas dans l’eau. Il y a 2000 ans, des cendres d'une éruption volcanique en Alaska, à la frontière avec le Canada, se sont déposées sur le site actuel de la ville de Whitehorse. (Photo : Nelly Guidici) Les plans d’urgence en place Un plan d’urgence efficace existe en Alaska, car il incombe à l’observatoire des volcans d’Alaska de surveiller et de mener des recherches scientifiques pour évaluer la nature, le calendrier et la probabilité des éruptions volcaniques, mais aussi d’évaluer les risques volcaniques associés aux éruptions prévues, y compris les types d’évènements, leurs effets et les zones à risque. L’observatoire publie aussi des avertissements d’activité dangereuse imminente aux autorités locales, étatiques et fédérales ainsi qu’au grand public. M. Le Moigne estime que, même si le Canada est sur la bonne voie, il y a encore du travail à faire pour mettre en place de tels plans. Le volcanologue travaille actuellement, en collaboration avec les Premières Nations et les autorités locales d’urgence, sur un projet qui s’appelle « Réduction des risques volcaniques au Canada ». « Pour l’instant, les plans d’évacuation, en cas de risque volcanique, ne sont pas à 100 % établis, » précise-t-il. La dernière éruption a eu lieu il y a environ 150 ans, dans une région très reculée à la frontière de l’Alaska en Colombie-Britannique. Cette éruption n’a pas été observée et il n’y a pas eu d’éruption volcanique de mémoire vivante, rappelle M. Le Moigne. C’est pour cette raison que le risque volcanique est moins bien perçu au Canada qu’aux États-Unis selon lui. « La perceptibilité d’une éruption volcanique au Canada est très faible et c’est pour ça que les études volcaniques au Canada manquent (alors que ce sujet) est crucial, » admet-il. Dans la région de Vancouver, il y a une dizaine de volcanologues, en comptant les professeurs et les étudiants des universités Simon Fraser et UBC qui travaillent en partenariat avec la Commission géologique du Canada. « Ce chiffre n’est pas énorme, vu le nombre de volcans. Donc il y a encore du travail à faire, même si on est dans la bonne direction, pour les étudier davantage et mettre en place des plans d’évacuation pour la sécurité des habitants » conclut le volcanologue.

  • Yellowknife célèbre la Semaine de la Terre

    De l’art recyclé aux débats sur la résilience climatique, Ecology North propose plusieurs initiatives locales. Texte par Cristiano Pereira Reportage audio par Daniel Birru Du 21 au 28 avril, Yellowknife célèbrera la Semaine de la Terre 2024 avec une multitude d’évènements gratuits visant à promouvoir la durabilité et la sensibilisation à l’environnement. Organisé par Ecology North avec la contribution de députés locaux et d’entreprises, ce festival d’une semaine promet des activités pour tous les âges, mettant l’accent sur la participation communautaire et l’éducation environnementale. Hannah Ascough, responsable du projet de sensibilisation du public à Ecology North, explique que la semaine « est l’occasion de se rapprocher de la nature, une opportunité de sortir, de rencontrer de nouvelles personnes et de passer du temps avec sa famille et ses amis. Enfin, il s’agit d’une grande célébration de notre planète et de nos communautés ». La semaine débute le dimanche par une Marche médicinale autour du lac Frame, dirigée par Lila Fraser Erasmus, où les participants peuvent découvrir les médecines traditionnelles et conclure par une boisson chaude. Cela donne le ton à une semaine remplie d’activités qui allient éducation et action environnementale. Art et climat Un moment phare de la semaine est l’évènement Reclaiming Art avec le réseau Northern Mosaic, où l’artiste Diane Boudreau guidera les participants dans la peinture d’oiseaux sur des morceaux de contreplaqué récupérés, tout en discutant du processus. Tous les matériaux seront fournis, permettant aux participants de s’engager pleinement sans barrières. Un autre évènement familial, La promenade des contes : le Lorax sur le sentier de Niven Lake, encourage la littératie environnementale en combinant une promenade pittoresque avec la lecture du conte classique de Dr Seuss. (Photos : Minan – Pexels) Pour les familles et les jeunes, Le merveilleux monde des vers à la bibliothèque publique de Yellowknife propose une heure enchantée de contes sur les vers, suivie d’activités liées aux vers avec Ecology North. Un autre évènement familial, La promenade des contes : le Lorax sur le sentier de Niven Lake, encourage la littératie environnementale en combinant une promenade pittoresque avec la lecture du conte classique de Dr Seuss. Les participants sont invités à envoyer une photo pour recevoir un livre gratuit, renforçant ainsi l’engagement communautaire. Les passionnés de transport et de technologie apprécieront l’évènement EV Lunch and Learn, au cours duquel la coopérative YK Car Share présentera Sparky, l’une de ses voitures électriques. Cet évènement fait partie d’un effort plus large pour promouvoir des options de transport plus propres, comme en témoignent la Critical Mass Bike Ride et une session d’amélioration de bicyclette (Bike Tune-Up) animée par des experts bénévoles du Makerspace, Bikespace et Communities in Motion. L’un des évènements caractéristiques est Le jardin suspendu de bouteilles (Bottle Hanging Garden), où les participants peuvent créer des jardins d’intérieur à l’aide de matériaux recyclés, promouvant ainsi des pratiques durables. « L’objectif est de réfléchir à la manière de combiner le début de la saison de plantation, qui commence maintenant, avec la réduction des déchets. Nous voulons donc que les gens apportent leurs boites de conserve ou leurs bouteilles en pot et qu’ils aient la possibilité de créer un jardin d’intérieur. Il s’agit essentiellement d’une jardinière à faire soi-même, mais, en partenariat avec Northern Mosaic, nous allons également parler et penser que ces jardins suspendus sont de petits écosystèmes et que les relations peuvent également être une forme d’écosystème personnel », explique Hannah Ascough. La Semaine aborde également d’autres questions environnementales de premier plan avec des discussions telles que « Les effets de la fumée sur la santé » présentées par Dr Courtney Howard au Collège Aurora, qui se concentre sur un sujet qui est de plus en plus d’actualité et qui préoccupe beaucoup la population locale. À cela s’ajoute la session Climate Resiliency Projects Happening in the NWT au Tree of Peace Friendship Centre, où les participants découvriront les efforts locaux visant à renforcer la résilience face au changement climatique. Un esprit communautaire L’esprit communautaire sera mis à l’honneur lors de l’évènement Community Litter Pick-Up et de la session Communicating the Future à l’auditorium NUP, qui comprendra une projection du film Guardians of Eternity et des discussions sur la transmission de l’héritage environnemental aux générations futures. Les esprits créatifs trouveront réconfort dans la session Creative Climate Writing avec l’auteur local Laurie Sarkadi, qui vise à canaliser les angoisses liées au climat dans l’écriture créative. En outre, l’atelier participatif Something Seedy invite les participants à fabriquer leurs propres bombes de graines, s’initiant ainsi à la restauration des écosystèmes. La semaine s’achève par le rassemblement Earth Appreciation au Somba K'e Civic Plaza, où les membres de la communauté peuvent partager nourriture et histoires, célébrant leur lien avec la terre et les uns avec les autres. Chaque évènement étant gratuit et ouvert au public – bien que les dons sont appréciés – la Semaine de la Terre 2024 à Yellowknife s’annonce comme une expérience communautaire profonde, éducative et inspirante en faveur d’un avenir plus durable.

  • Réaction du GTNO au budget fédéral : un appel à l’action concertée

    Le premier ministre Simpson souligne l’importance de la collaboration pour adresser les enjeux clés du Nord Après que le gouvernement fédéral a présenté son budget pour l’année 2024, le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest (TNO), R. J. Simpson, a réagi en mettant en avant son engagement envers la collaboration et les résidents du territoire. Le premier ministre Simpson a dit que la participation des TNO au processus budgétaire fédéral de cette année s’est avérée différente de celle de l’année dernière « car notre gouvernement vivait une période de transition liée aux élections ». Il souligne qu’il est conscient des priorités des habitants de TNO. « Les Ténois nous ont clairement indiqué que s’occuper des enjeux de logement, renforcer les fondements de l’économie des TNO, accroitre les interventions en lien avec les catastrophes naturelles et combler les lacunes en matière d’infrastructures territoriales sont pour eux des enjeux d’une importance primordiale », dit-il. Aucun financement spécifique pour la construction de logements aux TNO n’est inclus dans le dernier budget malgré la crise de logement que connait le territoire. Récemment, en octobre dernier, Trudeau est venu à Yellowknife pour annoncer un engagement financier de 20,8 millions $ pour ériger 50 logements abordables à Yellowknife. En soulignant que « des logements accessibles et abordables en nombre suffisant sont essentiels pour bâtir des collectivités sures », R.J. Simpson semble optimiste quant à l’annonce par Ottawa de futurs investissements dans le logement des TNO. Et il a déclaré : « Nous sommes confiants quant aux annonces relatives au Fonds pour accélérer la construction de logements du Canada. Nous avons hâte de travailler avec les gouvernements autochtones et le gouvernement du Canada pour améliorer les possibilités de logement pour les résidents des TNO. » (Photo : Médias ténois – Archives) L’un des points du budget fédéral a été l’annonce d’investissements significatifs dans la sécurité de l’Arctique. Le premier ministre a souligné l’importance de ces mesures pour garantir que les communautés les plus isolées bénéficient d’infrastructures robustes. « La collaboration avec le gouvernement fédéral pour combler nos lacunes en matière d’infrastructures nous permettra de nous assurer que nos efforts pour protéger l’Arctique sont holistiques, durables et efficaces », a-t-il précisé. Face à l’augmentation des catastrophes naturelles telles que les inondations et les incendies, le premier ministre a insisté sur la nécessité de prioriser la sécurité publique et d’améliorer les mesures de préparation aux situations d’urgence. « Nous devons également avoir à l’esprit que les programmes et les mesures de soutien que nous élaborons pour les urgences liées au changement climatique doivent être adaptées sur le plan culturel et respectueux des connaissances, des traditions et des valeurs autochtones et guidées par celles-ci », a-t-il ajouté. Pour cela, M. Simpson a exprimé sa détermination à faire entendre la voix des Ténois à Ottawa : « Nous continuerons de plaider en faveur du soutien nécessaire pour tenir compte de la réalité des urgences liées au changement climatique dans les collectivités des TNO, soutien qui renforce la résilience et favorise la confiance et la collaboration. » La santé mentale reste une priorité majeure pour le gouvernement des TNO, avec un accent particulier sur la jeunesse. « Investir dans la jeunesse, c’est investir dans l’avenir de notre nation », a-t-il souligné, en saluant l’engagement du gouvernement fédéral envers la santé mentale des jeunes : « Nous saluons cette approche proactive et espérons en constater les effets aux TNO. » Le développement économique via le secteur minier a également été abordé. M. Simpson a laissé une mention spéciale pour l’investissement de 5 millions $ dans la Denendeh Development Corporation, une société minière à 100 % dénée, une nouvelle que nous avons publiée la semaine dernière. « Je me réjouis de l’annonce récente », lance-t-il, en notant que « pour que le secteur minier réponde aux besoins uniques des résidents et des collectivités des TNO, la collaboration avec les gouvernements autochtones est cruciale. » Le premier ministre a aussi évoqué un investissement de 5,2 millions $ dans le centre Dechinta pour les deux prochaines années, reflétant ainsi une approche proactive vers l’éducation et la formation professionnelle. « Je crois aussi comprendre qu’il pourrait y avoir d’autres possibilités d’investissement dans les bourses d’études des TNO, mais il nous reste des choses à apprendre à ce sujet », a-t-il ajouté. En conclusion, le premier ministre Simpson a réaffirmé l’engagement des TNO à collaborer étroitement avec le gouvernement fédéral et les partenaires autochtones pour répondre aux besoins spécifiques du territoire. « Nous nous réjouissons de travailler avec le Canada pour assurer la sécurité et la prospérité des TNO pour les générations à venir », a-t-il dit. M. Simpson a aussi dit que le gouvernement territorial est conscient que « la définition des priorités et la prise de décisions financières responsables, axées sur la stabilité et la viabilité à long terme, sont des tâches complexes ». Il a noté que le gouvernement territorial reconnait son rôle parmi les nombreuses voix de la nation. Elle a mis en avant l’importance de défendre les qualités uniques et la diversité du Nord ainsi que les circonstances opportunes qu’il offre, soulignant la nécessité de veiller à ce que ces caractéristiques soient reconnues et valorisées au niveau national. « Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest continuera de travailler d’arrachepied pour renforcer ses relations avec le gouvernement fédéral, aux côtés des gouvernements autochtones et des partenaires communautaires. Nous nous réjouissons de travailler avec le Canada pour répondre aux besoins particuliers des TNO afin d’assurer la sécurité et la prospérité du territoire pour les générations à venir », a conclu M. Simpson.

  • Skies of Wonder: l’expérience immersive des aurores boréales à Yellowknife

    Un nouvel espace dédié aux merveilles du ciel nordique et à l’éducation touristique voit le jour dans la capitale ténoise. Le Centre d’information touristique de Yellowknife, dispose désormais d’un espace dédié aux aurores boréales : Skies of Wonder propose des sessions vidéos immersives en 3D avec des images d’aurores captées dans la région. De plus, un espace d’exposition a été installé à côté avec plusieurs photographies du phénomène naturel également prises dans la région de la capitale ténoise. « Cette exposition, cet effort, vise en fait à poursuivre le travail d’Astronomy North, qui est axé sur l’éducation et la sensibilisation », a déclaré James Pugsley, l’un des responsables de l’initiative et président d’Astronomy North, une société à but non lucratif dédiée à l’éducation et à la sensibilisation au ciel nordique. Ces nouvelles fonctionnalités du centre d’accueil ont pour but d’aider et d’éduquer les touristes qui viennent assister à ce phénomène naturel. (Photo : Cristiano Pereira) M. Pugsley a rappelé que nous traversons actuellement le point culminant du cycle solaire. Chaque cycle solaire dure onze ans, pendant lesquels l’intensité du champ magnétique du Soleil et le nombre de tâches à sa surface varient – et en 2024 et 2025, les aurores devraient être plus fréquentes et plus intenses. Cela pourrait avoir un effet positif pour le tourisme à Yellowknife, étant donné que la capitale ténoise est considérée comme l’une des meilleures destinations au monde pour l’observation des aurores boréales. Le président d’Astronomy North a expliqué que cela est dû à la situation géographique de la ville, juste en dessous de l’aurore ovale. « En termes de tourisme, cela nous donne un avantage concurrentiel par rapport à d’autres destinations dans le monde », a-t-il estimé. L’astronome a souligné que Yellowknife est si bien placée pour les aurores qu’il est possible de voir des aurores presque toutes les nuits et c’est en partie pour cela que AuroraMax, l’observatoire en ligne, a été installé ici. Pugsley est d’ailleurs l’un des mentors du projet Auroramax, aux côtés de l’Université de Calgary et de la Ville de Yellowknife. Mardi matin, il a noté que le projet AuroraMax a permis de confirmer cette fréquence exceptionnelle d’aurores dans le ciel de la capitale ténoise. « Dans toutes les nuits de ciel dégagé depuis 2010, nous pouvons compter sur les doigts d’une main les nuits où nous n’avons pas eu d’aurores », a-t-il dit. Ces nouvelles fonctionnalités du centre d’accueil ont pour but d’aider et d’éduquer les touristes qui viennent assister à ce phénomène naturel. James Pugsley a également indiqué qu’une nouvelle version du système d’alerte en temps réel est en cours de préparation, en lien avec le service Auroramax. Il a assuré que la population pourra bientôt profiter d’une nouvelle version améliorée du Northern Lighthouse. La Ville encourage les résidents à visiter l’exposition pendant les heures d’ouverture du centre d’information des visiteurs, qui sont de 10 h à 18 h tous les jours.

  • Nouveau budget de la défense : quelles retombées économiques pour les TNO?

    La méthode pour maximiser les retombées économiques des 81 milliards de dollars d’investissement militaire annoncés par le fédéral dans Notre Nord, fort et libre deviendra surement un sujet de conservation privilégié aux Territoires du Nord-Ouest à la rentrée parlementaire et bien au-delà. La majeure des sommes annoncées sera investie pour la fabrication et la mise à jour d’équipements, dans le Sud donc, forcément. Ce qui reste pour le Nord, et qui devrait générer des emplois et des retombées directes et indirectes, ce sont les nouveaux carrefours de soutien opérationnel du Nord, la future station terrestre de satellites dans l’Arctique et la modernisation des emplacements d’opérations du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) à Yellowknife, Inuvik. Iqaluit et Goose Bay. Cependant, le ministère de la Défense n’a pas précisé l’agenda pour déterminer où seront situés ces carrefours et la station terrestre de satellites, ni le nombre de militaires et de civils qui y travailleront. Valoriser les TNO Le Secrétariat du Sahtu n’a pas tardé à prendre l’initiative pour tirer profit des milliards annoncés, dont la dépense s’étendra sur 20 ans. Il a rendu publique le 8 avril dernier une étude qui prouverait que terminer la route de la vallée du Mackenzie (de Wrigley à Inuvik) aiderait à établir la pleine souveraineté du Canada sur le Nord. Pour cette occasion, le Secrétariat a même créé une application et un vidéo. Le député de Range Lake, Kieron Testart avance quant à lui que les Territoires du Nord-Ouest doivent promouvoir auprès du ministère de la Défense le positionnement de ses ports et l’expertise et les infrastructures satellitaires d’Inuvik, pour qu’elle devienne l’hôtesse de la nouvelle station satellitaire, où seront investis 222 M$. « Les gens que ça va emmener et l’activité économique générée sont très importants pour nos objectifs économiques, précise M. Testart. […] Les gens du Nord savent que l’Arctique a depuis longtemps besoin d’investissement. Les gouvernements nationaux nous ont laissé tomber. Et maintenant, nous voyons un nouveau plan qui peut nous rassembler. » Pour le député Kieron Testart, Inuvik, qui possède déjà une station-relais pour satellites, serait l'endroit désigné pour la future station terrestre de satellites annoncée dans le nouveau budget de la défense. (Courtoisie) Coopération Le député de Range Lake préconise la création de logements pour les éventuels nouveaux arrivants, civils et militaires. « Il faut travailler avec les forces armées et la Défense sur des projets de logements, avance-t-il, rendre de nouveaux terrains disponibles pour ces projets. » Il valorise également la création aux Territoires du Nord-Ouest d’un comité semblable au Conseil consultatif yukonnais sur la sécurité dans l’Arctique, créé au début de l’année pour « s’assurer que les particularités et les besoins de son territoire seront pris en compte dans les décisions fédérales sur la sécurité dans l’Arctique. » « Un tel organisme pourrait faire en sorte que le gouvernement fédéral prenne plus au sérieux nos conseils et notre implication », avance Kieron Testart. « Nous devons travailler avec les autres juridictions nordiques pour nous assurer que ces infrastructures nordiques soient mises à la bonne place, ajoute-t-il […] pour garder les résidents du Nord et les Canadiens en sécurité. Nous devrions tous être à la même table. » Un jour nouveau Pour maximiser les retombées économiques aux Territoires du Nord-Ouest, c’est aussi la création d’un groupe de travail que prône un ancien sous-ministre adjoint aux Affaires autochtones et du Nord Canada, Stephen Van Dine. Un tel groupe réunirait des représentants du fédéral, des gouvernements ténois et autochtones. « Il y a deux niveaux d’intérêt, précise le consultant de la firme Arctic Unlimited. D’une part pour faciliter les communications, la planification et la coordination. Ça pourrait aider pour les formations et les contrats de service pour les nouvelles infrastructures. Combien et à qui va l’argent est certainement une question importante, mais comment cet argent est dépensé l’est aussi. Il faut s’assurer que l’intérêt à long terme du Nord est pris en considération. » Sur un autre plan, selon l’analyse de M. Van Dine, la politique et le budget énoncés dans Notre Nord, fort et libre mettent une emphase inédite sur le Nord. Pour le spécialiste de l'Arctique Stephen Van Dine, les citoyens et les gouvernements du Nord devront s'habituer à composer avec une présence militaire accrue. (Courtoisie) « Le Canada dit au monde que l’Arctique est une priorité, explicite-t-il. Qu’est-ce que ça veut dire pour les citoyens, pour les gouvernements territoriaux et autochtones dans une perspective de sécurité? La sécurité nationale est maintenant rendue dans leur cour. […] Une augmentation de la présence militaire a des implications au quotidien. C’est une nouvelle étape. » NORAD La nouvelle politique de défense arctique inclut les 38,6 G$ annoncés en 2022 pour moderniser le Commandement de NORAD, dont ses emplacements d’opérations à Inuvik, Yellowknife et Iqaluit, ainsi que de la base des Forces armées à Goose Bay. Le ministère de la Défense nationale rappelle que dans ce contexte, il a mené des consultations avec ses partenaires territoriaux, municipaux et autochtones et qu’une collaboration se poursuivra pour maximiser les « avantages des investissements dans la défense lorsque possible ». « Ces partenaires ont expliqué l’insuffisance des infrastructures dans le Nord, le manque d’accès à la large bande, la volonté de contribuer à la recherche et à l’innovation, ainsi que la nécessité de développer des compétences et des possibilités socioéconomiques, écrit une porte-parole du ministère. À mesure que les projets progressent, les engagements deviendront de plus en plus axés sur les projets et localisés. » À noter que Notre Nord, fort et libre ne mentionne pas la Force opérationnelle interarmées du Nord, qui a des détachements à Yellowknife, Whitehorse et Iqaluit. Au moment de l’envoi de l’article, le gouvernement des TNO n’avait pas répondu à nos questions sur ses attentes face aux futures infrastructures de la défense.

  • L’aube du modernisme dans la musique classique 11

    Le troisième acte de l’opéra Rusalka commence avec le retour de Rusalka au palais, et son entrée refusée par ses sœurs, qui deviennent alors des fantômes condamnés à errer aux bords du lac. La sorcière Jezibaba propose de mettre un terme à cette situation en faisant couler le sang du prince avec une dague, ce que Rusalka refuse. L’acte se termine quand le prince, accablé par la souffrance de l’avoir perdu, se rend au lac et demande pardon, l’implorant de lui donner la paix en l’embrassant. Au départ refusé, car cela impliquait la mort du prince, Rusalka cède finalement devant l’amour et la compassion du prince. Après l’avoir embrassé, il meurt, suivi de Rusalka, qui expire en posant sa tête sur la poitrine de son être aimé. Ce chef-d’œuvre est considéré comme le plus beau de ses huit opéras et plus généralement de l’histoire de musique classique. L’œuvre a un lien direct avec un de ses six poèmes symphoniques : Le Gobelin de l’eau, dont le conte est écrit en vers tchèques par Karel Jaromir Erben. Le Gobelin de l’eau a comme personnage principal à Vodnik, un gobelin des eaux régnant dans un lac dans lequel il venait laver les vêtements d’une belle fille. Il tombe amoureux de celle-ci et la capture pour l’emmener vivre dans son royaume sous-marin. La fille devient alors son épouse et les deux ont un enfant, pour qui elle chante des berceuses dont les fins embêtent Vodnik, qui la menace de la changer en poisson. L’épouse répond alors qu’elle préfère être transformée en pierre pour perdre la mémoire, car elle souffre l’absence de sa mère. Cette conversation pousse Vodnik à la laisser visiter sa mère, à condition de revenir à la tombée du jour. La condition n’étant pas respectée au crépuscule, le gobelin décide d’aller chercher sa femme, mais se retrouve rejeté par sa belle-mère. Il essaie trois fois, avec des arguments différents. Le gobelin produit alors une forte tempête et, lorsque sa belle-mère et sa femme se rendent vers l’origine du bruit violent entendu à la porte, elles découvrent l’enfant décapité et ensanglanté.

  • La Colonne du 19 avril

    Retour du marché éphémère du printemps Le marché éphémère du printemps (Spring Pop Up Market) se tiendra à l’hôtel Explorer, dans la salle Katimavik, à Yellowknife. Le rendez-vous est ainsi fixé au samedi 20 avril de 10 h à 16 h. « Divertissements, nourriture délicieuse et créations de vendeurs locaux talentueux sont au programme! » lit-on dans le communiqué. Gestion des feux de forêt Le conseil pour les personnes en situation de handicap des TNO invite toute personne concernée à remplir un formulaire sur l’évacuation de 2023. L’objectif est de récolter des informations sur l’expérience personnelle de la population concernée lors des évacuations qui ont eu lieu en 2023 durant les feux de forêt. Le formulaire est offert en ligne et invite les personnes handicapées à répondre à quelques questions à réponses uniques et à décrire leur expérience en quelques détails. Camp multisport pour les jeunes La Ville de Yellowknife propose un camp de jour multisport incluant du judo pour les enfants de 6 à 12 ans. La Ville propose un camp de jour de judo multisport pour les 6 à 12 ans. « Il n’y a rien de mieux que de s’amuser, et il n’y a pas de meilleure façon de passer sa journée de PP qu’avec des amis, des jeux et des activités », lit-on dans le communiqué posté sur la page Facebook de la Ville. Le camp se tiendra le lundi 6 mai de 8 h à 17 h. Pour plus d’informations sur ce programme ou d’autres offres de la municipalité, veuillez contacter les services municipaux.

  • Ottawa annonce 5 M$ pour une société minière à 100 % dénée

    La nouvelle a été reçue avec applaudissements pendant le Forum économique des dirigeants autochtones des TNO. Texte par Cristiano Pereira Reportage audio par Daniel Birru Le député des Territoires du Nord-Ouest, Michael V. McLeod, a annoncé un investissement de cinq millions $ pour la Denendeh Exploration and Mining Company (DEMCo), une société minière à 100 % dénée. L’annonce a été faite lors du forum économique des dirigeants autochtones des TNO, qui s’est tenu les 10 et 11 avril à l’hôtel Explorer de Yellowknife. « Ce financement permettra d’établir des partenariats significatifs avec les populations autochtones et permettra le développement d’un projet innovant en matière de ressources naturelles pour les générations à venir aux TNO », a déclaré le député. « Nous avons besoin d’une collaboration réfléchie entre l’industrie, les dirigeants autochtones et tous les gouvernements si nous voulons réaliser notre plein potentiel, si nous voulons créer des centaines de milliers d’emplois et la prospérité économique qui est tout à fait à notre portée », a-t-il ajouté. Au cours de son intervention, M. McLeod a également signalé que la transition énergétique mondiale vers un avenir à faible teneur en carbone présente à la fois des impératifs environnementaux et des occasions favorables économiques. Il a souligné que le Canada, avec ses abondants minéraux critiques, a une opportunité économique de contribuer de manière significative à cette transformation. Le député a rappelé que, pour atteindre les objectifs climatiques, le monde aura besoin de plus de minéraux essentiels pour les technologies et les sources d’énergie propres. Selon lui, la stratégie canadienne sur les minéraux essentiels vise à accélérer le développement de ces minéraux et des chaines d’approvisionnement associées, en favorisant la croissance économique, la compétitivité et les partenariats autochtones. M. McLeod a souligné l’importance de l’engagement actif des collectivités autochtones et des partenariats pour saisir ces occasions économiques. Il a insisté sur le fait que les collectivités autochtones doivent tirer des avantages durables et à long terme de l’exploitation responsable des ressources du Canada. (Photo : Cristiano Pereira) Après une salve d’applaudissements, le député a donné la parole à Darrell Beaulieu, le président de la compagnie minière Dene DEMCo Ltd, qui a remercié l’annonce de McLeod et exprimé sa gratitude à l’égard des anciens chefs autochtones, reconnaissant la sagesse avec laquelle ils ont reconnu que la planète était essentielle à la subsistance et au développement : « Ils disaient toujours que la Terre est notre banque. Elle nous nourrit. Elle nous loge. Et nous étions probablement les premiers mineurs. » Le président de la DEMCo Ltd a également mis l’accent sur l’importance du développement durable et de la gestion de l’environnement, suggérant que les sociétés d’exploration et d’exploitation minière autochtones pourraient jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. M. Beaulieu a conclu en faisant un appel à un développement équilibré et durable des ressources, soulignant l’importance de la propriété autochtone et du développement des minéraux essentiels pour la réconciliation économique et les besoins du Canada.

  • Une chorale de 120 chanteurs en concert ce samedi à Yellowknife

    Aurora Chorealis présente Connections : un voyage musical à travers les relations humaines. La chorale qui a enchanté Yellowknife avec le Messie en décembre 2023 revient sur scène avec un nouveau spectacle intitulé Connections. Cette fois, 120 chanteurs se réunissent pour interpréter des chansons explorant le thème des relations humaines. Les représentations auront lieu au Northern Arts and Cultural Centre le samedi 13 avril à 14 h et à 19 h 30. Aurora Chorealis et Fireweed Children’s Chorus vont monter sur scène avec 40 chanteurs d’Òran, l’une des meilleures chorales d’Edmonton. Ensemble, ils offriront un répertoire varié, comprenant des chants apaisants, humoristiques et harmonieux, visant à rapprocher les gens dans ce monde divisé. Le spectacle sera chanté en cinq langues, dont l’ojibwé et l’isiZulu (zoulou). Munya Mataruse, musicien zimbabwéen basé à Yellowknife, interprètera pour la première fois une chanson qu’il a spécialement composée pour Aurora Chorealis. Le spectacle sera chanté en cinq langues, dont l’ojibwé et l’isiZulu. (Photo : Cristiano Pereira) « Nos pièces ont une histoire, une culture et une inspiration très différentes, mais elles sont profondément liées et, lorsque nous chantons tous ensemble sur scène, nous vivons cette connexion », explique Margo Nightingale, chef de la chorale Aurora Chorealis. Les membres de la chorale travaillent depuis janvier pour ce spectacle. Patrice Tremblay, l’un des chanteurs, en dévoile un peu plus sur ce à quoi le public peut s’attendre : « On parle d’environ 120 chanteurs sur la scène, parfois tous en même temps, des fois séparés. On va se partager la scène, il va y avoir du mouvement, des fois nous, des fois eux, des fois tout le monde ensemble ». Le chanteur salue l’esprit de collaboration entre les chorales. « On a pratiqué les morceaux chacun de notre côté, chez eux et nous ici, mais là on va se jumeler pour présenter ça », il affirme. Quelque 120 chanteurs partageront la scène, parfois tous en même temps. (Photo : Cristiano Pereira) Patrice souligne aussi que, fidèle à son habitude, Aurora Chorealis aime bien se présenter comme étant multiculturelle et multilingue. « On essaie toujours de chanter dans plusieurs langues.
Évidemment, l’anglais étant habituellement la langue de prédilection ici, mais il y a toujours du français dans nos chansons, on parle aussi d’un peu de latin et de deux autres langues. »

  • Une étude au long cours pour étudier les conséquences du trafic maritime et du réchauffement climatique sur la biodiversité marine

    Jackie Dawson, professeur et titulaire de la chaire de recherche du Canada à l’université d’Ottawa et directrice scientifique d’ArcticNet, a débuté un nouveau projet de recherche dans l’Arctique canadien grâce au financement du programme national Killam. Les bourses Dorothy Killam, créées en 2022, appuient les chercheurs de compétence exceptionnelle en leur permettant de se consacrer à des projets de recherche de grande envergure et d’intérêt général. Jackie Dawson, qui n’en est pas à sa première mission d’étude en Arctique, va maintenant étudier les répercussions et les risques du transport maritime dans l’Arctique canadien. Alors que le trafic maritime dans l’océan arctique augmente de façon continue, la fonte des glaces prolonge la saison du transport maritime d’environ deux semaines toutes les décennies, constate Jackie Dawson. Dans le cadre de son nouveau projet de recherche dont le financement court jusqu’en 2030, la chercheuse évaluera donc les conséquences de l’augmentation du trafic maritime, en particulier dans le passage du Nord-Ouest, sur les populations humaines et sur les populations d'oiseaux et de mammifères marins à proximité. Elle tâchera aussi d’anticiper les conditions futures afin de proposer des stratégies d’atténuation des risques. Pour ce faire, elle a articulé ses recherches autour de quatre grands axes : les futures routes de navigation, la pollution sonore sous-marine, les contaminants et les espèces envahissantes. « Ça a peut-être du bon pour le développement économique, mais l’augmentation de la circulation commerciale peut se traduire par l’arrivée d’espèces envahissantes. Les mammifères marins comme les baleines boréales et les narvals sont aussi davantage perturbés par le bruit. Les conséquences sont par ailleurs majeures du côté des communautés inuites et autochtones dans ces régions, » pense-t-elle. Les conséquences des contaminants sur les oiseaux marins En partenariat avec Jennifer Provencher, chercheuse scientifique au sein d’Environnement et Changement climatique Canada, des données sur les polluants émanant des navires, y compris le mazout et la peinture des coques, seront collectées. En mesurant l’influence de ces polluants sur les oiseaux marins, les deux chercheuses vont comparer des échantillons d’eau prélevés dans des voies navigables à forte et à faible circulation et analyser les concentrations de toxines dans les œufs d’oiseaux marins, dont plusieurs espèces d’oies comme les Oies de Ross et les Oies des neiges. « Nous allons collecter des œufs d’oiseaux pour comprendre dans quelle mesure ces produits chimiques ainsi que (les particules de) plastiques se frayent un chemin dans la chaine alimentaire et l’écosystème. Ces contaminants ont une signature sur les œufs d’oiseaux et lorsque nous les analyserons, nous pourrons commencer à comprendre les niveaux changeants de contaminants pour les différentes espèces à différents endroits, » explique Mme Dawson. Ces collectes auront lieu dans les communautés d’Arviat et de Pond Inlet. Comme d'autres espèces d'oiseaux de l'Arctique, la mouette tridactyle dans la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis est exposée à des polluants en lien avec le trafic maritime. (Photo : Nelly Guidici) Plusieurs décennies d’études Deux études publiées depuis 2020 et co-dirigées par Jennifer Provencher montrent que les oiseaux marins de l’Arctique sont exposés à divers polluants environnementaux dans l’Arctique. Si la persistance, la bioaccumulation et la toxicité de certains groupes de contaminants ont été bien étudiées chez les oiseaux de mer depuis les années 1970, on en sait moins sur les composés aromatiques polycycliques (CAP). « Avec l’augmentation du trafic maritime et l’exploitation potentielle du pétrole et du gaz dans la région arctique, il est nécessaire de comprendre l’exposition actuelle des PAC dans le biote afin de pouvoir comparer les effets potentiels de l’augmentation prévue des PAC dans la région marine, » peut-on lire dans l’étude appelée « Différences décennales dans les concentrations de composés aromatiques polycycliques (PAC) chez deux espèces d’oiseaux de mer dans l’Arctique canadien » publiée le 20 juin 2022. De plus, les suintements naturels de pétrole et de gaz au large de l’ile de Baffin contribuent aux concentrations de PAC chez les oiseaux de mer. Des composés aromatiques polycycliques (PAC) pétrogènes et pyrogènes ont été détectés chez 4 espèces d’oiseaux de mer d’après une autre étude publiée le 20 novembre 2020 et co-dirigée par Jennifer Provencher. Le guillemot à miroir, le guillemot de Brünnich, la mouette tridactyle, et le fulmar boréal dans la région de la baie de Baffin et du détroit de Davis dans les océans Atlantique Nord-Ouest et Arctique sont exposés à ces polluants. « Notre étude montre cependant que les espèces vivant dans les régions arctiques faiblement industrialisées, où le trafic maritime, la densité portuaire et l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz sont faibles, peuvent être exposées aux PAC d’origine à la fois anthropique et naturelle. Il est important de noter que nous présentons également les concentrations de PAC dans une région relativement éloignée, avant que des développements majeurs ne soient entrepris. Ces informations sont essentielles pour comprendre les conséquences potentielles des déversements aigus de pétrole et de gaz dans le cadre de l’aménagement du territoire et des mesures d’intervention d’urgence en cas de déversement, » peut-on lire en conclusion de l’étude. Jackie Dawson, professeure et titulaire de la chaire de recherche du Canada à l'Université d'Ottawa et directrice scientifique d'ArcticNet, a débuté un nouveau projet de recherche au long cours dans l’Arctique canadien sur les effets du trafic maritime et du réchauffement climatique sur la biodiversité. (Courtoisie) Mesurer la nocivité des peintures Les peintures qui enduisent les coques se détachent au fur et à mesure que les navires se déplacent. Ces peintures érodantes qui s’effritent avec le temps empêchent la prolifération d’algues et de coquillages sur les coques. Cependant, comme ce type de peinture se détache, il y a des risques de contamination de l’écosystème marin arctique et ce sujet est encore peu étudié et compris. Documenter ce phénomène est important pour Jackie Dawson, car le trafic maritime augmente de façon indéniable. « Même s’il n’y a pas beaucoup de navires dans l’Arctique canadien, c’est quelque chose que nous devons comprendre et surveiller au fur et à mesure que nous avançons parce qu’il y aura de plus en plus de navires dans l’Arctique canadien et le déglaçage en particulier provoque une augmentation de l’intensité de l’ablation de la peinture de la coque, » précise Mme Dawson. Une science collaborative Devant l’envergure et la complexité des conséquences du réchauffement climatique en Arctique, Mme Dawson privilégie la collaboration avec des scientifiques et des responsables inuits de la région, des partenaires de l’industrie et des membres de la communauté de recherche d’autres universités canadiennes. Selon elle, la diversité des savoirs et des points de vue est nécessaire. « La seule façon de résoudre un problème de l’ampleur des changements climatiques, c’est de rassembler toutes sortes de gens, de points de vue, de cultures et de sciences. C’est là que réside la magie, lorsque l’on réunit des perspectives et des compétences diverses, et je pense que la réconciliation est un processus continu. » Ces résultats de recherche permettront aux gouvernements, aux communautés du Nunavut d’adapter et de créer de nouvelles politiques de gestion et de développement de l’infrastructure marine, en plus de favoriser une meilleure collaboration entre les industries marines, les communautés et le monde universitaire. « La plupart de la population canadienne ne réalise pas que 40 % de la masse continentale de notre pays est considérée comme faisant partie de l’Arctique, et qu’il s’agit de l’un des endroits les plus vulnérables aux changements climatiques dans le monde, fait remarquer la professeure Dawson. En tant que scientifiques, mais aussi en tant que pays, nous avons l’extrême responsabilité de comprendre les répercussions qu’un plus important trafic maritime aura sur les écosystèmes fragiles de l’Arctique canadien. » Même si les scientifiques n’ont pas le pouvoir de changer les choses, ils doivent cependant partager leurs connaissances et leurs analyses avec les organisations, les gouvernements afin qu’ils puissent prendre les décisions qui s’imposent estime-t-elle.

  • Une nouvelle flotte pour assurer la souveraineté du Canada en Arctique?

    Chantier Davie Canada Inc. et le gouvernement fédéral ont annoncé, le 26 mars 2024, la signature d’un premier contrat dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale (SNCN) pour la conception de la nouvelle flotte de six brise-glaces. La Garde côtière canadienne sera équipée d’une nouvelle génération de navires « parmi les plus avancés, les plus durables et les mieux adaptés aux environnements les plus difficiles du monde » selon Jean-Yves Duclos, ministre canadien des Services publics et Approvisionnement. L’échéancier de construction n’a pas encore été dévoilé, mais ce contrat prévoit la construction de six brise-glaces de programmes, un brise-glace polaire et deux grands traversiers. Marcel Poulin, directeur des affaires externes et de la participation industrielle à Chantier Davie Canada Inc, précise cependant que la première phase du contrat concerne l’étape initiale de la conception de la flotte des six brise-glaces de programme. « Les navires que nous sommes appelés à construire constitueront la prochaine génération de brise-glaces spécialisés pour le Canada. Ce ne sont pas des actifs superflus, ce sont des actifs indispensables et urgents, tant pour le Canada que pour ses alliés. Dans le cadre de la SNCN, Davie livrera la plus grande flotte de brise-glaces du monde occidental pour répondre aux priorités commerciales, environnementales et géopolitiques du Canada, » a-t-il indiqué dans un courriel adressé à Médias ténois. Le navire de la Garde côtière canadienne Amundsen a été mis en service en 1979. (Photo : Nelly Guidici) Les futurs brise-glaces seront notamment dotés d’une motorisation hybride adaptée aux conditions météorologiques les plus rudes du monde. La liste finale des technologies sélectionnées par le Canada sera définie lors de la phase ultérieure de conception détaillée, indique M. Poulin. La flotte actuelle de brise-glaces canadiens est vieillissante. Les navires de la Garde côtière canadienne les plus anciens sont le Pierre Radisson qui a été mis en service en 1978, l’Amundsen date de 1979 et le Des Groseilliers a été mis en service en 1982. La plupart des bâtiments de la garde-côtière qui peuvent naviguer au moins pendant l’été dans l’Arctique sont quand même assez vieux, rappelle Frédéric Lasserre, professeur au département de géographie de l’Université Laval et directeur du Centre québécois d’Études géopolitiques. Pour M. Lasserre, la signature de ce contrat est un effet d’annonce qui ne change en rien la position du Canada en Arctique. « Je pense que c’est juste un effet d’annonce pour souligner que, grâce à ces contrats (le Canada) va pouvoir assurer la pérennité de la présence de brise-glaces dans l’Arctique et que le drapeau continuera [de flotter]. Je ne pense pas que ça traduise un changement dans la stratégie de présence de la garde-côtière » pense-t-il. M. Lasserre s’attend à ce qu’il y ait une mise en service progressive des nouveaux navires, car il ne pense pas que six navires seront opérationnels d’ici 2027. Il y a quinze ans, le retrait imminent du NGCC Louis S. St-Laurent qui navigue depuis 1969 avait été annoncé. Aujourd’hui le plus gros brise-glace de la Garde côtière canadienne est toujours en service. Il devait être remplacé par le Diefenbaker, qui n’a finalement jamais été construit. Un peu sceptique à la suite de l’annonce du 26 mars 2024, M. Lasserre qui se remémore les « nombreux rebondissements dans la saga de la construction des brise-glaces » indique qu’il y croira lorsque les chantiers auront commencé.

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