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25 millions $ pour le logement : Yellowknife hésite

La municipalité de Yellowknife pourrait soumettre une demande à Ottawa afin d’obtenir un fond de 25 millions $, qui serait voué à la construction de logements abordables permanents dans la capitale. L’administration, qui a présenté cette proposition au conseil municipal le 23 novembre, émet toutefois une importante mise en garde : ce projet imposant aurait le potentiel d’accaparer les employés municipaux et de compromettre d’autres grandes priorités à Yellowknife.


Thomas Ethier - IJL - Territoires du Nord-Ouest


En octobre, Ottawa lançait l’Initiative pour la création rapide de logements, un programme d’un milliard de dollars offert via la Société canadienne d’hypothèques et de logement, voué « à répondre aux besoins urgents en matière de logement des Canadiens vulnérables, surtout dans le contexte de la COVID‑19, grâce à la construction rapide de logements abordables », indique-t-on sur le site web du gouvernement du Canada.


Selon la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, jusqu’à maintenant, seules six municipalités au pays ont obtenu 25 millions $ ou plus.


Un projet « ambitieux »

Comme l’a souligné l’administratrice municipale, Sheila Bassi-Kellett, un projet de cette envergure correspondrait aux priorités de la municipalité, qui cherche à pallier d’importantes lacunes en matière d’accès au logement. Le conseil a adopté en 2017 un plan de lutte à l'itinérance échelonné sur 10 ans, qui inclut les enjeux relatifs au manque de logements abordables.


Bien qu’il s’agisse d’une occasion unique, qui n’engagerait pas les contribuables, ce fond de 25 millions $ viendrait avec des responsabilités majeures. Selon l’administration municipale, la municipalité n’aurait présentement pas tous les détails en main pour s’assurer que ce projet ne devienne pas un fardeau excessif pour les employés municipaux, et qu’ils seront en mesure de le mener à terme sans avoir à sacrifier d’autres priorités établies par le conseil municipal.


« Ça serait ambitieux pour la municipalité si l’ensemble du projet doit être géré par nos employés, a indiqué Mme Bassi-Kellett. Ceci imposerait de revoir d’autres priorités. Si ça devait se trouver au haut de notre liste de priorités, d’autres projets prioritaires pourraient ne pas pouvoir être menés à terme. »


Mme Bassi-Kellett a souligné comme exemples le projet de construction d’un centre aquatique, qui doit aller de l’avant prochainement, ou encore le projet de canalisation sous-marines voué à éviter les inondations.


Une occasion unique

Pour l’instant, les détails doivent encore être déterminés, tels que l’édifice qui sera choisi pour y faire les rénovations, les firmes qui seront embauchées pour gérer les travaux, et l’organisme non gouvernemental qui prendra les rennes du programme de logements abordables au terme de ces travaux. À travers ce programme, Ottawa permet également l’embauche d’un chef de projet contractuel. L’administration de Yellowknife doit faire la demande à Ottawa d’ici le 10 décembre.


Face aux mises en garde de l’administration, certains conseillers ont exprimé leur hésitation à se lancer trop rapidement dans ce projet, sans avoir eu le temps d’en planifier les détails.

« Je veux m’assurer que si nous prenons cet argent, nous aurons d’abord essayé de trouver l’édifice qui est le plus approprié pour les rénovations, qui posera le moins de défis, a indiqué la conseillère Shauna Morgan. Nous manquons de détails techniques. Nous devons résister à la tentation de sauter sur l’argent et d’agir trop rapidement, plutôt que de trouver la solution la plus stratégique, même si, au final, nous ne mettons pas la main sur le maximum d’argent disponible. »


Pour sa part, le conseiller Niels Konge, plaide pour que la municipalité s’empresse d’aller de l’avant, sans hésiter. « La réalité, c’est que nous pourrions avoir 25 millions de dollars pour régler l’un des plus gros problèmes de notre communauté. À mes yeux, ça devient la première priorité. Avec ce montant, il y a des milliers de façons d’agir sans imposer un poids excessif sur l’administration municipale », a avancé le conseiller, lui-même propriétaire d’une entreprise de construction à Yellowknife.

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