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Activité volcanique dans le Nord : les risques sont faibles au Yukon 

Environ 300 volcans ont récemment été actifs au Yukon et en Colombie-Britannique. Très éloignés des communautés et difficiles d’accès, les volcans du Yukon ont une activité relativement faible en comparaison des volcans de la CB.


« Les activités volcaniques au Yukon et en Colombie-Britannique sont très différentes malgré qu’elles soient reliées au même grand ensemble de volcans que l’on appelle la ceinture de feu du Pacifique, dans l’ouest du Canada » explique Yannick Le Moigne, volcanologue à la Commission géologique du Canada au bureau de Vancouver.


La ceinture de feu du Pacifique est un ensemble de chaines de volcans qui s’étendent des Philippines au Japon, en Alaska jusqu’aux États-Unis en passant par le Canada. Les 452 volcans de cet ensemble représentent 75 % des volcans actifs et inactifs de la planète.


Le volcanologue Yannick Le Moigne travaille actuellement, en collaboration avec les Premières Nations et les autorités locales d'urgence, sur un projet de réduction des risques volcaniques au Canada.

(Photo : Ressources naturelles Canada)


Une activité faible au Yukon

La Commission géologique du Canada dispose de peu d’informations sur les volcans du Yukon, car ils sont difficiles d’accès et éloignés des communautés, rappelle M. Le Moigne. Cependant, l’activité volcanique est très faible contrairement à la province voisine de la Colombie-Britannique. Il y a eu au moins 49 éruptions volcaniques en Colombie-Britannique et au Yukon au cours des 10 000 dernières années. 

« Les forces qui ont produit ces volcans sont toujours actives, et certains d’entre eux feront irruption de nouveau, bien que nous ne sachions pas à quel moment » indique Ressources naturelles Canada sur son site Internet.


Un suivi constant en Alaska 

Du côté de l’Alaska, où on compte plus de 130 volcans et champs volcaniques dont plus de 50 ont été actifs depuis 1760, l’observatoire des volcans de l’Alaska basé à Anchorage, surveille les nuages de cendres en cours de dispersion à l’aide de la télédétection par satellite et en collaboration avec les services météorologiques locaux et le Centre d’avis sur les cendres volcaniques. 


Au Canada, le Centre d’avis sur les cendres volcaniques de Montréal (VAAC) est chargé de fournir des avertissements au secteur de l’aviation canadien. 

« Les cendres peuvent être dispersées dans le monde entier, c’est pourquoi le suivi des nuages de cendres est très important pour le secteur de l’aviation, » rappelle Kristi L. Wallace, géologiste à l’observatoire des volcans de l’Alaska et spécialiste dans la recherche sur les cendres volcaniques et la réponse aux éruptions. 

Les risques liés aux cendres volcaniques sont considérables, car ces cendres sont abrasives, légèrement corrosives, conduisent l’électricité lorsqu’elles sont mouillées et ne se dissolvent pas dans l’eau.



Il y a 2000 ans, des cendres d'une éruption volcanique en Alaska, à la frontière avec le Canada, se sont déposées sur le site actuel de la ville de Whitehorse. (Photo : Nelly Guidici)


Les plans d’urgence en place

Un plan d’urgence efficace existe en Alaska, car il incombe à l’observatoire des volcans d’Alaska de surveiller et de mener des recherches scientifiques pour évaluer la nature, le calendrier et la probabilité des éruptions volcaniques, mais aussi d’évaluer les risques volcaniques associés aux éruptions prévues, y compris les types d’évènements, leurs effets et les zones à risque. L’observatoire publie aussi des avertissements d’activité dangereuse imminente aux autorités locales, étatiques et fédérales ainsi qu’au grand public. 


M. Le Moigne estime que, même si le Canada est sur la bonne voie, il y a encore du travail à faire pour mettre en place de tels plans. Le volcanologue travaille actuellement, en collaboration avec les Premières Nations et les autorités locales d’urgence, sur un projet qui s’appelle « Réduction des risques volcaniques au Canada ».

« Pour l’instant, les plans d’évacuation, en cas de risque volcanique, ne sont pas à 100 % établis, » précise-t-il.


La dernière éruption a eu lieu il y a environ 150 ans, dans une région très reculée à la frontière de l’Alaska en Colombie-Britannique. Cette éruption n’a pas été observée et il n’y a pas eu d’éruption volcanique de mémoire vivante, rappelle M. Le Moigne. C’est pour cette raison que le risque volcanique est moins bien perçu au Canada qu’aux États-Unis selon lui.


« La perceptibilité d’une éruption volcanique au Canada est très faible et c’est pour ça que les études volcaniques au Canada manquent (alors que ce sujet) est crucial, » admet-il. 

Dans la région de Vancouver, il y a une dizaine de volcanologues, en comptant les professeurs et les étudiants des universités Simon Fraser et UBC qui travaillent en partenariat avec la Commission géologique du Canada.


« Ce chiffre n’est pas énorme, vu le nombre de volcans. Donc il y a encore du travail à faire, même si on est dans la bonne direction, pour les étudier davantage et mettre en place des plans d’évacuation pour la sécurité des habitants » conclut le volcanologue. 


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