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Admissions scolaires : Caroline Cochrane change de ton

Dernière mise à jour : 13 janv. 2020

Bien qu’elle demeure partagée sur la nécessité de permettre l’admission de non ayants-droits à l’école francophone, la ministre sortante de l’Éducation et candidate aux élections territoriales dans la circonscription de Range Lake, Caroline Cochrane, suggère de sonder les francophones sur la question et s’engage à représenter la volonté de la communauté.


C’est la réponse qu’a fournie Mme Cochrane à une question portant sur l’enjeu des admissions scolaires qui figurait dans un questionnaire envoyé par les médias francophones à tous les candidats aux élections législatives territoriales.


À la question « À votre avis, à qui devrait incomber la responsabilité de déterminer qui est admissible à l’éducation en français langue première et pourquoi? », celle qui sollicite un second mandat dans la circonscription de Range Lake répond :


« Le problème, c’est que tout enfant admis dans une école de français langue première devient automatiquement un ayant-droit, tout comme l’ensemble de sa famille par la suite. Et comment dire “non” à un enfant, une fois qu’on commence à dire “oui” aux non ayants-droit? En tant que femme métisse dont la famille a de la difficulté à regagner sa langue, je ne crois pas que cette décision devrait seulement relever du ministère ou de la commission scolaire. Un sondage devrait être mené au début de la 19e Assemblée et, une fois que la communauté francophone aura eu l’occasion de s’exprimer, le ministre devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour respecter les souhaits de la population. »
Caroline Cochrane, Range Lake

L’approche conciliante la candidate Cochrane détone avec celle, butée, de la ministre. En tant que ministre, Caroline Cochrane avait appliqué de façon stricte la directive adoptée en 2016 qui énonce les critères pour l’admission à l’école francophone d’élèves qui ne sont pas explicitement visés par les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés sur l’instruction dans la langue de la minorité (dits « non ayants-droits »). Cette directive accorde à la ministre le fin mot des admissions.


Plus tôt cette année, cet entêtement lui avait été reproché par la Cour suprême des TNO dans un jugement sur une requête en révision d’un refus d’admission. La décision de la Cour a été portée en appel par le gouvernement des TNO en juillet.


Le ministre sortant de la Justice, Louis Sebert, candidat à la réélection dans le comté de Thebacha, a, lui aussi répondu au questionnaire des médias francophone. La réponse laconique du candidat à la question des admissions scolaires demeure semblable à celle défendue par son ministère pour appuyer la requête en appel.


« Les tribunaux devront probablement apporter des éclaircissements à cette question. »
Louis Sebert, Thebacha

Une politique qui déplait


La branche d’olivier tendue par la ministre tranche néanmoins avec le sentiment général des autres candidats des circonscriptions de Yellowknife qui condamnent en bloc la façon dont le ministère a appliqué la directive sur les admissions scolaires.


L’adversaire de Mme Cochrane dans le comté de Range Lake, Hughie Graham, croit que la Commission scolaire francophone des TNO devrait être libre de déterminer elle-même quels élèves elle admet.


« La CSFTNO a démontré dans le passé qu’elle fait preuve de diligence, je crois qu’elle devrait elle-même décider qui peut fréquenter une école de français langue première. Lorsque nécessaire, la CSFTNO devrait pouvoir demander des directives au ministre de l’Éducation. »
Hughie Graham, Range Lake

Le député sortant de Yellowknife North, Cory Vanthuyne, estime pour sa part que si plus de marge de manœuvre doit être accordée à la CSFTNO, ilimporte de s'assurer que les écoles de langue françaises conservent leur caractère distinctif.


« La ministre de l'Éducation doit veiller à ce qu'il y ait un nombre suffisant d'élèves de français langue première inscrits dans les écoles de français langue première et à ce que la langue enseignée et parlée dans ces écoles soit véritablement le français. [...] J’aimerais voir le GTNO et le CSFTNO s'unir et entamer une importante discussion sur le transfert de responsabilités supplémentaires à la commission scolaire.  »
Cory Vanthuyne, Yellowknife North

Son adversaire Rylund Johnson affirme quant à lui que la contestation judiciaire est une avenue caduque.


« La directive actuelle n’est pas seulement une cause perdue d’avance devant les tribunaux, mais aussi une ingérence inutile de la part de la ministre de l’Éducation. »
Rylund Johnson, Yellowknife North

L’autre candidate de la circonscription, Jan Valillee, prend la défense de l’autonomie des commissions scolaires.


« Le gouvernement territorial ne devrait pas s’occuper des détails du fonctionnement des conseils scolaires. Il devrait plutôt établir des normes de fonctionnement et s’assurer que les commissions scolaires fonctionnent conformément aux exigences nationales. »
Jan Valillee

Dans Kam Lake, le député sortant, Kieron Testart, s’engage à abolir la directive ministérielle sur les admissions scolaires.


« Je crois que la directive ministérielle sur l'inscription des élèves francophones devrait être abolie et que les admissions devraient être la responsabilité exclusive de la CSFTNO. [...] Il n’y a aucune raison de maintenir ce niveau de contrôle sur l’inscription des francophones et le message envoyé par le GTNO est que les francophones ne sont pas les bienvenus dans la communauté. »
Kieron Testart, Kam Lake

Sa rivale, Cherish Winsor, suggère plutôt de réviser la directive afin que l’admission des non ayants-droits soit régie par un comité où siègeraient des représentants de la CSFTNO, de la communauté franco-ténoise et du gouvernement.


Dans Great Slave Lake, les deux candidats, Patrick Scott et Katrina Nokleby s’entendent pour dire que la commission scolaire devrait pouvoir décider qui elle admet dans ses écoles. Scott suggère que l’enjeu revêt aussi un aspect économique puisque les admissions influencent les budgets respectifs des commissions scolaires. Nokleby rejette l’idée que l’éducation en français coute plus cher à l’État en rappelant que le gouvernement bénéficie d’un financement fédéral pour l’éducation dans la langue de la minorité.


Les députés sortants de Yellowknife Centre et de Frame Lake, Julie Green et Kevin O’Reilly, prennent aussi le parti de la commission scolaire et suggèrent tous les deux de s’inspirer du modèle du Yukon, où l’admission des non ayants-droits est régie par un comité aviseur.


« La CSFTNO est la mieux placée pour connaître les besoins et la capacité de ses élèves et de ses écoles à répondre à leurs besoins éducatifs. L’assimilation demeure très élevée et constitue en fait la plus grande menace à la perte de la langue française dans les Territoires du Nord-Ouest. D’ailleurs, de nombreux enfants ayants-droit ne maîtrisent pas la langue. »
Kevin O’Reilly

Arlene Haché, qui tente à nouveau sa chance dans Yellowknife Centre, dénonce le gaspillage de fonds publics que constitue l’acharnement judiciaire du gouvernement. Son rivale, Thom Jarvis est du même avis.


« Mes enfants sont des ayants-droit qui n’ont pas eu l’occasion de fréquenter une école de français langue première à Yellowknife, parce qu’elle n’existait pas. Je ferai pression pour que les commissions scolaires et le gouvernement territorial cessent de gaspiller nos ressources éducatives dans les poursuites judiciaires. »
Arlene Haché, Yellowknife Centre

« Les tribunaux de première instance se sont prononcés contre le gouvernement, un gouvernement qui dépense des sommes largement supérieures en procédures judiciaires à celles qu’il en couterait de placer les enfants dans l’école de leur choix. »
Thom Jarvis, Yellowknife Centre

Pour Caroline Wawzonek qui se présente dans la circonscription de Yellowknife South, un réajustement de la directive et de son application est de mise.

« Je crois qu’un groupe de travail devrait pouvoir déterminer les meilleures pratiques et élaborer un plan d’admission avant l’année scolaire 2020-2021. »
Caroline Wawzonek, Yellowknife South

« Un enjeu de Yellowknife »


Aucun candidat des deux circonscriptions de Hay River, où se trouve une école de langue française, n’a répondu au questionnaire des médias francophones.


Dans les collectivités où il n’y a pas d’école de langue française, l’enjeu soulève moins les passions. Le candidat dans la circonscription de Thebacha Don Jaque admet ne pas être très au courant de la question.


« Il s’agit d’abord et avant tout d’un enjeu pour Yellowknife qui n’affecte pas directement la circonscription de Thebacha, quoique je comprends qu’il revêt des implications plus larges qui concernent l’ensemble des TNO. »
Don Jaque

Don Jaque se dit prêt à rencontrer les leadeurs franco-ténois pour se familiariser avec le dossier.


Denise Yuhas y voit un dialogue de sourds.


« Il devrait s’agir d’un processus de collaboration et non de confrontation, comme c’est le cas actuellement.»
Denise Yuhas, Thebacha

Le député sortant de Nahendeh, Shane Thompson, prône quant à lui l’autonomie de la commission scolaire.


« Je crois que les parents et la commission scolaire devraient être autorisés à prendre cette décision. Il s’agit de l’éducation des élèves et de la capacité de la commission scolaire d’accueillir l’élève à l’école. »
Shane Thompson, Nahendeh

Les réponses des candidats seront publiées dans leur entièreté dans l’édition du 27 septembre de L’Aquilon.

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