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Budget d’infrastructures 2023-2024 : moins élevé, plus réaliste

Ces neuf dernières années, le GTNO n’aurait dépensé que 40 à 45 % des montants prévus à ses budgets annuels d’immobilisation. La ministre Wawzonek propose cette année de réduire cette disparité, avec un budget « réaliste ».


Thomas Ethier – IJL Réseau.Presse – L’Aquilon


Les budgets annuels d’infrastructures des TNO seraient historiquement trop ambitieux pour les capacités réelles de son secteur de la construction à livrer la marchandise. C’est en regard de ce constat que la ministre des Finances, Caroline Wawzonek, a présenté le 18 octobre un budget d’immobilisations 2023-2024 de 328 millions $, conçu sous une nouvelle formule dite « réaliste ».


« Nous reconnaissons qu’il y a des problèmes avec les prévisions incluses aux budgets des années précédentes », a déclaré la ministre en chambre, au moment de présenter le document. Plus modeste que ses prédécesseurs, le budget proposé est, en bref, délesté des grands projets qui, selon toute vraisemblance, ne pourront pas aller de l’avant dans la prochaine année.

Caroline Wawzonek, ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest. (Crédit photo : Thomas Ethier)


Des enjeux de planification

L’approche préconisée propose de tenir compte des capacités réelles du secteur de la construction des TNO, qui aurait subi les couts durs de la pandémie. Le ministère a ainsi procédé à une révision des couts et échéanciers associés aux grands projets annoncés au cours des dernières années. « Les projets ne disparaissent pas, a-t-elle assuré. Si on les avait inclus dans ce budget de cette année, cela n’aurait rien accéléré ».


On apprend ainsi que la construction d’un établissement de soins de longue durée à Hay River devrait être terminée entre 2027 et 2028. Le projet d’Inuvik a, pour sa part, été limité à l’étape de planification pour la prochaine année.


Les travaux d’évaluation environnementale et de planification de la route du Mackenzie ont pour leur part été repoussés de deux ans, vers 2025-2026. L’évaluation environnementale entourant le projet de corridor d’accès de la province géologique des Esclaves est repoussée de quatre ans, vers 2027-2028.


La ministre assure que cette nouvelle approche budgétaire n’affectera en rien le financement annuel des plus petits projets, typiquement réalisés dans les collectivités et municipalités par des entreprises locales.


Selon ce qu’a expliqué Mme Wawzonek, les budgets d’immobilisation annuels des dernières années « génèrent des attentes irréalistes chez les résidents et les collectivités, n’encouragent pas une bonne planification des projets, et impose un plan d’emprunt et d’endettement inutilement imposant. »


« Lorsqu’on planifie davantage que ce que nous sommes capables d’accomplir, honnêtement, à mes yeux, nous ne faisons pas une très bonne planification », a affirmé la ministre aux médias, dans le cadre d’une présentation technique précédant le dépôt du document à l’Assemblée législative. « En définissant mieux ce que nous sommes en mesure d’accomplir, nous démontrons aux investisseurs où iront leurs fonds, et sommes en mesure de leur fournir des échéanciers réalistes. »


Des préoccupations auraient été soulevées par le gouvernement fédéral au cours des dernières années, à propos des fonds accordés au GTNO. Le financement de projets est généralement soumis à des échéances qui, étant donné les délais dans la mise en branle des travaux budgétés, n’auraient pas été respectées.

Changement de cap

Il y a un an, l’Assemblée législative adoptait un budget d’immobilisation de 502 millions $, soit le plus élevé de l’histoire des TNO. « À la sortie de COVID, nous avions le sentiment, sur plusieurs fronts, que plus il y en a, mieux c’est, a résumé la ministre. Or, je ne sais pas si “plus” veut nécessairement dire “mieux” ».


« Quand on regarde le nombre de projets qui ont dû être reportés au prochain budget, et les commentaires du gouvernement fédéral qui se demande pourquoi nous reportons ces projets et pourquoi nous ne dépensons qu’une partie des fonds qu’on nous a accordés, nous sommes préoccupés, souligne-t-elle. Nous sommes responsables d’une somme d’argent considérable, nous devons réaliser des projets et produire des résultats ».


Cette approche révisée inclut un plafond de financement de 260 millions $ pour les dépenses d’immobilisation ministérielles, et ce, à partir de 2023-2024. Ce plafond ne sera toutefois pas imposé à la Société d’habitation des TNO ni dans le cadre des contributions d’infrastructure aux gouvernements des collectivités.


Au moment d’écrire ces lignes, le Budget d’immobilisation 2023-2024 du GTNO devait encore être adopté à l’Assemblée législative. Les députés doivent passer au vote d’ici la fin de la session d’automne.


Des 328 millions $ prévus pour les projets de construction de la prochaine année, 195 millions $ seront consacrés au ministère de l’Infrastructure du territoire. Le fonds d’infrastructure annuel proposé aux municipalités s’élève à 29 millions $.


Parmi les dépenses suggérées, un montant de 35,5 millions $ serait accordé à la Société d’habitation des TNO, 35,9 millions seraient consacrés au ministère de la Santé et des Services sociaux, et 29 millions $ iraient au ministère des Affaires municipales et communautaires.


Les budgets d’immobilisation adoptés à l’Assemblée législative durant les sessions d’automne n’incluent que les montants voués aux projets de construction, incluant les infrastructures, le logement, etc. Le budget territorial annuel, qui englobe l’ensemble des dépenses du gouvernement, est adopté au printemps.

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