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Changement de direction à l’école Allain St-Cyr : l’ère Mathieu Gagnon

Un regard sur les enjeux et les perspectives du nouveau pilote de l’établissement scolaire francophone à Yellowknife.


Après avoir tenu la barre de la direction d’Allain St-Cyr pendant six ans, Sylvie Larose s’oriente vers de nouveaux horizons professionnels, et Mathieu Gagnon prend les rênes de l’école francophone.


Lors d’un échange avec Médias ténois, M. Gagnon révèle sa passion pour l’éducation, ancrée dans ses racines familiales et son expérience diversifiée. Il affirme que sa formation en psychopédagogie lui permet de saisir pleinement les enjeux de l’inclusion scolaire, un aspect crucial de son rôle actuel. Il met également en avant les défis particuliers liés à la vie et au travail dans le Nord, ainsi que l’importance de maintenir une équipe d’enseignantes et d’enseignants qualifiés.


Son objectif pour l’école est de favoriser une croissance soutenue et de mettre en avant la culture francophone, en s’appuyant sur une collaboration forte avec les parents et la communauté.


Médias ténois : Pourriez-vous décrire votre expérience professionnelle et nous dire en quoi cela vous qualifie pour être un excellent directeur d’école?

Mathieu Gagnon : J’ai toujours été en éducation. Je viens d’une famille d’éducateurs et j’ai toujours travaillé dans les écoles. Et puis, ça fait quinze ans que je suis au TNO. J’ai travaillé à Norman Wells en arrivant et ça fait quatorze ans que je suis à la commission scolaire francophone à Yellowknife.


Je suis un enseignant de formation, ensuite je me suis spécialisé pour devenir orthopédagogue : c’est le travail qui se fait avec les élèves qui auraient des besoins particuliers. J’ai fait ça pendant plusieurs années, et c’est le travail que je fais ici, je m’occupe de coordonner les services d’inclusion scolaire. Et là, bien, voilà, ça fait 20 ans que je suis dans l’enseignement, c’est donc un peu un mouvement naturel pour moi d’accéder à ce poste-là.



L'objectif du nouveau directeur d'Allain St-Cyr est de favoriser une croissance soutenue et de mettre en avant la culture francophone. (Courtoisie)


Mt : Qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre une carrière dans le domaine de l’éducation?

MG : C’est vraiment en moi, profondément ancré dans moi. Comme je l’ai dit, je viens d’une famille d’éducateurs. Donc, chez nous, j’ai toujours été impliqué dans le coaching. J’ai entrainé les jeunes au sport quand j’étais plus jeune. J’ai travaillé dans les écoles, dans les services de garde scolaire. Après, je suis devenu enseignant. C’est naturel pour moi. Ma mère avait un service de garde à la maison. J’ai toujours été dans le milieu de l’éducation. 


Mt : En quoi votre maitrise en psychopédagogie influence-t-elle votre approche en tant que directeur? 

MG : C’est une très bonne question. L’éclairage que ça donne sur ce nouveau poste-là, c’est que j’ai une connaissance approfondie de l’inclusion scolaire. Donc, quand j’ai terminé ma maitrise, j’ai écrit mon mémoire de maitrise.


Cette mémoire de maitrise parlait du développement professionnel des enseignants dans des contextes d’inclusion scolaire. J’ai ainsi creusé la question quand j’ai fait ma maitrise à savoir comment on fait pour devenir d’excellents enseignants. Parce que, maintenant, on est ici au Canada et aux TNO, on est dans un contexte d’inclusion scolaire à 100 %. Notre clientèle est ainsi très variée, puis, moi, j’étais très curieux de savoir comment on fait pour être efficace dans une école inclusive. Et c’est pour ça que j’ai fait ma maitrise sur ce sujet-là.


Et comment ça m’aide? Ça m’aide parce que j’ai cette connaissance approfondie, puis j’ai une expérience aussi approfondie de ce qu’est la difficulté scolaire, de ce que les enfants peuvent vivre lorsqu’ils ont des difficultés à l’école. Je pense que ça va apporter un éclairage différent de quelqu’un qui aurait un parcours, par exemple, plus classique en administration scolaire. Moi, j’arrive avec un bagage vraiment centré sur ça. Ça va surement être un atout pour moi et j’ai hâte de voir comment ça va se traduire dans la réalité. Je vois beaucoup de positif qui s’en vient. Je pense que c’est une bonne chose.


Mt : Quels sont les principaux défis que vous anticipez dans votre nouveau rôle de directeur? 

MG : Ce sont les défis de l’école moderne […], de toutes les écoles canadiennes en 2024. Le grand nombre d’élèves avec des besoins particuliers. Et puis, les défis de l’école canadienne en ce moment et particulièrement d’ici dans le Nord : de garder nos enseignants, de trouver de bons enseignants qualifiés qui veulent travailler avec nous et qui restent avec nous. Je pense que ce sont les défis les plus importants.



Mathieu Gagnon estime l'aide aux élèves avec des besoins particuliers et la rétention de main d'oeuvre comme les défis principaux des écoles modernes, incluant Allain St-Cyr. (Photo : Cristiano Pereira)


Mt : À votre avis, quelle est la raison pour laquelle il est si difficile de garder sa main-d’œuvre, ici, dans le Nord? 

MG : La pénurie d’enseignants, elle se vit partout au Canada en ce moment, pas seulement ici. On sait que vivre en région éloignée, ce n’est pas pour tout le monde. Nous vivons ce que tout le monde vit au Sud, mais c’est amplifié par le fait qu’on est au Nord. Puis ici, la réalité, c’est qu’il y a des pénuries dans tous les domaines d’emploi en ce moment. On vit ce que tout le monde vit, mais en version accentuée, avec les défis du Grand Nord.


Mt : Comment envisagez-vous d’impliquer les parents et la communauté dans la vie scolaire? 

MG : Les parents, pour moi, ça fait partie de l’école. Il y a des élèves parce qu’il y a des parents, donc c’est un partenariat qui est essentiel. J’ai vraiment hâte de travailler avec les parents parce qu’on a tous quelque chose en commun. On a tous le désir de vivre ici et de faire grandir notre communauté francophone. Puis, je suis un membre actif de la communauté depuis près de quinze ans. J’ai une connaissance de la communauté francophone et j’ai l’impression que c’est une des parties du travail pour laquelle j’ai bien hâte de voir cette nouvelle relation s’établir. 


Mt : Quelle importance accordez-vous à la préservation et à la promotion de la langue française dans un contexte majoritairement anglophone? 

MG : C’est une grande importance. C’est pour ça qu’on est là. Et quand je suis arrivé ici, on avait une école qui était plus petite. Et là, notre école grandit d’année en année. Alors, on voit que, le travail qu’on fait porte ses fruits parce que l’école continue de grandir. Puis avec les avancées qu’on a faites, dans les dernières années, au niveau juridique; cette importance de garder notre culture francophone, elle est encore plus importante parce que maintenant, on a des outils pour la rendre vivante et la rendre de plus en plus grande.


Alors, oui, c’est important parce que mes enfants sont des francophones, puis pour nous, la francophonie. Ça fait partie de nous, on veut que ça vive à travers nos enfants et à travers leurs amis, à travers tous les membres de notre communauté.


Mt : Quelle est votre vision pour l’école Allain St-Cyr à court et à long terme?

MG : C’est de continuer de la faire grandir, cette belle école, et de lui donner un peu ma couleur, parce que ce sera moi le directeur. Avec chaque direction, on change de couleur. On peut changer de philosophie un peu aussi, donc j’aurai à y mettre de la mienne; j’ai bien hâte de faire ça. J’ai juste le gout de la voir continuer, de la voir grandir en santé, puis continuer de servir les familles qui viennent vivre ici. Je pense que c’est ça, le plus important, que ça reste en santé, que ça vive longtemps, puis que ça continue de grandir.


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