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Entretien avec R.J. Simpson : l’inclusion et la crise du logement au cœur de sa politique


À peine 24 heures après son élection au poste de premier ministre, R.J. Simpson a ouvert ses portes aux médias. Chaque média a eu l’occasion d’une courte entrevue en tête-à-tête avec le nouveau chef du gouvernement.


Lors de son entretien avec Médias ténois, R.J. Simpson a partagé sa vision des compétences et des connaissances qu’il a acquises tout au long de son parcours politique. Il a mis l’accent sur des enjeux cruciaux tels que la collaboration avec les gouvernements autochtones, la lutte contre la crise du logement, la préparation aux situations d’urgence, et la promotion de l’intégration des nouveaux arrivants. Entretien.




Médias ténois : À la lumière de votre parcours en tant que député et ministre, quelles compétences et connaissances pensez-vous avoir développé qui feront de vous un bon premier ministre?


R.J. Simpson : En tant que député pendant quatre ans, j’ai eu une bonne vue d’ensemble du gouvernement, de ses services et de la façon dont il interagit avec ses habitants. Ensuite, en tant que ministre, j’ai pu voir le gouvernement de l’intérieur, comment les décisions sont prises et comment apporter des changements.


Nous avions un certain nombre de grandes initiatives et je les ai suivies du début à la fin. J’ai bien compris comment faire avancer les choses, ce que le gouvernement peut réaliser, ce qui pourrait être trop difficile à réaliser pour le gouvernement. J’ai vu les relations entre les députés et le cabinet et la façon dont elles fonctionnent, ainsi que les relations entre notre gouvernement et les gouvernements indigènes. Ce sont des choses dont j’ai vraiment tiré des leçons et dont je veux faire profiter ce gouvernement.



Dans votre allocution d’hier, vous avez mis en avant l’impératif de renforcer la coopération avec les gouvernements autochtones. Pourriez-vous nous préciser votre point de vue sur l’importance de cette collaboration?


Je pense qu’elle doit être la pierre angulaire de ce gouvernement. Lors de la dernière assemblée, nous avons créé le Conseil des leadeurs des TNO, une table à laquelle tous les gouvernements autochtones des TNO peuvent siéger. Nous nous réunissons plusieurs fois par an. On discute des enjeux, il y a même des groupes de travail qui sont créés et qui se penchent par la suite sur les questions.


Cette assemblée a adopté la loi de mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, et nous allons maintenant aller de l’avant, en élaborant un plan d’action avec les gouvernements autochtones pour atteindre les objectifs fixés. Travailler avec les gouvernements autochtones n’est donc pas quelque chose que nous devrions simplement faire. 

C’est quelque chose que nous allons faire. L’avenir est un territoire à gouvernements multiples. Il y aura des gouvernements autochtones autonomes, il y aura le GTNO et nous devons tous travailler ensemble.




Chaque média a eu l’occasion d’une courte entrevue en tête-à-tête avec le nouveau chef du gouvernement

(Photo : Cristiano Pereira)


La problématique de l’insuffisance de logements est un enjeu majeur aux Territoires du Nord-Ouest. Pourriez-vous nous présenter votre approche pour rendre la vie plus abordable pour les habitants de cette région?


Le logement est l’un des principaux enjeux dans le territoire et dans l’ensemble du Canada. Je ne suis pas un expert en matière de logement, et c’est pourquoi il nous faut travailler tous ensemble. Je dois donc travailler avec les autres membres de l’Assemblée, avec les gouvernements autochtones et avec les municipalités pour vraiment s’attaquer à ce problème.

Il y a des choses que nous pouvons faire avec les municipalités. Elles ont leurs propres stratégies en matière de logement. Nous devons donc déterminer comment les aider au mieux à libérer des terrains, à encourager le développement, nous devons travailler avec les gouvernements autochtones, de sorte que nous puissions ensemble attirer davantage d’investissements dans le logement. Et nous devons en faire une priorité. On ne peut pas se contenter de parler de logement. Il nous faut réellement y consacrer nos efforts.



Vous venez de Hay River, où les résidents connaissent bien les évacuations et les situations d’urgence. Quelles mesures comptez-vous prendre pour mieux préparer les situations d’urgence, voire pour réduire la fréquence des évacuations?


Oui, cela va être l’une des priorités du prochain gouvernement. Et bien sûr, les priorités seront fixées par l’Assemblée, les 19 membres. Mais il est clair, au vu des dernières années, que le gouvernement doit veiller à ce que les habitants soient en sécurité et qu’ils se sentent en sécurité. Si un gouvernement ne fait rien d’autre, il doit s’assurer que ses résidents sont en sécurité. Il nous faut donc confier à une tierce partie le soin d’effectuer un rapport, ce à quoi nous nous sommes engagés, et nous devons mettre en œuvre les mesures qui en découleront.


Et vous savez, le public l’exige à juste titre. Nous devons donc nous assurer que ce rapport est approfondi et que le public peut l’examiner et dire, oui, je vois que le gouvernement a pris cela au sérieux, qu’il a écouté nos préoccupations et qu’il va apporter des changements. Et quels sont ces changements? Nous devons examiner ce rapport. Nous devons consulter des experts pour le savoir. Mais compte tenu du nombre de situations d’urgence auxquelles même ma communauté a été confrontée, nous n’avons aucune excuse pour ne pas être préparés à la prochaine. C’est certain.



Quelles sont vos stratégies pour améliorer le système de santé?


C’est une grande question, elle est vaste, compliquée, tentaculaire. Nous avons de nombreux postes. L’une des choses que nous devons faire est donc d’examiner les services que nous fournissons et de nous assurer que nous renforçons les services de base. Nous ne pouvons pas essayer d’en faire trop. Nous avons beaucoup de postes vacants dans le système de santé. Nous devons donc examiner tous les programmes, déterminer ceux qui fonctionnent et, s’ils ne fonctionnent pas, réorienter les ressources là où elles sont nécessaires.



(Photo : Cristiano Pereira)


Dans votre perspective, quel sera le défi le plus important à affronter au cours des années à venir?


C’est une question intéressante. Je pense que nous avons beaucoup de défis à relever sur le territoire, comme tous les gouvernements d’ailleurs. Les gens disent que nous avons connu des situations sans précédent. Il y a toujours des situations sans précédent. Mais certains des problèmes les plus importants auxquels nous sommes confrontés sont liés au changement climatique, qui a exacerbé bon nombre de ces situations d’urgence. Nous voyons donc davantage de situations d’urgence.


Il nous faut vraiment faire face à cette situation. Le Canada tout entier est confronté à une crise du logement, nous devons donc nous en occuper. Tout le Canada est confronté à des difficultés de recrutement et de rétention des professionnels de la santé, et nous devons y remédier. Voilà donc le genre de questions qui vont vraiment au cœur de ce que le gouvernement devrait faire. Il s’agit de fournir les services de base et un environnement sûr et sécurisé. Des choses comme le logement, les soins de santé, la préparation aux situations d’urgence.



Est-ce que vous préconisez une augmentation des échanges avec Ottawa pour aborder plus fréquemment les besoins spécifiques des Territoires du Nord-Ouest?


Oui, nous devons parler plus souvent à Ottawa, mais nous devons le faire différemment. Ces dernières années, de nombreux gouvernements autochtones nous ont fait part de leur souhait d’accompagner les Territoires du Nord-Ouest à Ottawa en tant que partenaires. Je pense que c’est la voie à suivre. Nous devons donc mettre en place des systèmes qui nous permettent d’aller à Ottawa avec les gouvernements autochtones et de ramener des ressources et de l’argent.



De quelle manière ferez-vous en sorte que les Territoires du Nord-Ouest restent un endroit accueillant et inclusif pour les nouveaux arrivants et les immigrants?


C’est une question intéressante. L’une des choses que nous devons faire, c’est veiller à ce que les personnes qui veulent venir dans le territoire disposent d’un logement adéquat. Je sais que c’est difficile. Et nous entendons dire que, partout au Canada, les nouveaux arrivants ont du mal à trouver un logement, à se le payer. Nous devons donc, comme je l’ai dit plus tôt, travailler avec nos municipalités et avec les gouvernements autochtones pour faire en sorte que cela se produise. Et c’est l’une des principales choses que nous devons faire.


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