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L’aube du modernisme dans la musique classique 6


Après onze ans de travail en tant que chef de pupitre des violons pour l’orchestre du Théâtre provisoire de Prague, Antonin Dvorak termine son contrat à la fin de la session d’automne de 1873 pour se consacrer à l’écriture de ses compositions et les présenter dans d’autres pays européens. Pendant cette période, il compose environ trente œuvres, dont les partitions sont bien connues.


Parmi ses œuvres majeures composées entre 1870 et 1873 se trouve son premier opéra, Alfred. Cet opéra épique, dont le livret est écrit par le dramaturge allemand Theodor Körner, raconte un épisode historique et romantique de la lutte entre le roi anglais Alfred et le prince danois Harald, ainsi que leur amour pour Alvine. Une autre de ses œuvres est la cantate Hymne aux héritiers de la Montagne blanche, qui reprend le poème écrit par le poète tchèque Vítězslav Hálek sur la bataille de la Montagne blanche, où les Tchèques deviennent soumis à l’Empire autrichien. Cette cantate exprime leur souffrance, leurs revendications et leur succès à reprendre en main leur vie culturelle.


En automne 1873, Dvorak termine son contrat avec le Théâtre provisoire pour se consacrer à l’écriture de ses compositions musicales tout en prenant soin de sa famille. Il épouse alors Anna Čermáková, sœur de Josefina Čermáková – dont il avait été amoureux auparavant et qui avait été sa muse pour la composition de son œuvre. Le cyprès. En 1873, Anna devient son épouse et sa muse. Ensemble, ils auront onze enfants, dont deux décèderont durant leur enfance. C’est dans le deuil de la mort de sa fille nouveau-née, Josefa, que Dvorak compose l’une de ses œuvres les plus importantes parmi les 141 qu’il écrit entre 1873 et 1893 : Stabat Mater.


Stabat Mater est une œuvre musicale où Dvorak allie la tradition de la musique classique à la musique religieuse du missel catholique et aux philosophies d’action du romantisme. Les strophes originales du poème sont attribuées au moine franciscain Jacopone da Todi, qui a composé des tercets au treizième siècle, évoquant la souffrance de Marie, mère de Jésus, lors de sa passion et crucifixion.


Ces strophes sont intégrées comme séquences, poèmes chantés dans les liturgies chrétiennes, et sont chantées dans les traditions mondiales catholiques à différents moments de la journée de la Semaine sainte. Plusieurs grands compositeurs ont écrit de la musique pour accompagner le chant de ces séquences. Parmi ces compositeur, on retrouve Josquin des Prés, Palestrina, Vivaldi, Haydn, et d’autres. Dvorak compose son œuvre en différentes étapes. La première version en 1876 est composée uniquement pour des voix et un piano. Ce n’est qu’en 1877 qu’il introduit son orchestration, et en 1880, elle rayonne dans le monde entier, d’abord au Théâtre provisoire de Prague, puis en 1884 au Royal Albert Hall de Londres.

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