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Les employés de la Ville entrent en grève

Dernière mise à jour : 16 févr. 2023

Tant la Ville de Yellowknife que le Syndicat demandent à l’autre partie de faire les premiers pas vers la reprise des négociations.


Quelque 200 employés de la Ville de Yellowknife sont en grève depuis mercredi, tout en subissant un lockout, faute d’une entente pour renouveler leur convention collective. Durant la journée, des employés faisaient le piquet devant l’hôtel de ville dans une ambiance bon enfant, malgré un ressenti de -30, et invitaient les automobilistes à klaxonner pour les soutenir. La dernière ronde de négociations entre le Syndicat des travailleurs du Nord, qui les représente, et la Ville, ces lundi et mardi 6 et 7 février, a échoué. De nombreux services pour les citoyens sont ainsi touchés.


Le Syndicat des travailleurs du Nord avait envoyé, le 5 février, un avis à la Ville informant que les employés, sans convention collective depuis le 31 décembre 2021, débuteraient la grève ce mercredi 8 février. La municipalité avait répliqué qu’elle imposerait alors un lockout. Lundi, tant la présidente du Syndicat, Gayla Thunstrom, que la directrice municipale, Sheila Bassi-Kellett, avaient indiqué à Médias ténois négocier de bonne foi et avoir confiance qu’une entente serait trouvée avant mardi, minuit.


Mais le Syndicat a quitté la table de négociations vers 11 h du matin, mardi. « Nous n’avons même pas pu leur montrer notre contreproposition, affirme Sheila Bassi-Kellett, lors d’un appel téléphonique mercredi. Notre équipe et le médiateur sont restés sur place jusqu’à 18 h au cas où il y aurait eu un changement. Malheureusement, personne n’est revenu. »


La présidente du Syndicat, Gayla Thunstrom, écrit plutôt, dans un courriel, qu’ils ont été « forcés de quitter la table, car l’employeur n’était pas prêt à discuter d’un salaire équitable » et qu’« ils n’avaient pas d’autre choix », précisant que « lignes de communication sont, comme elles l’ont toujours été, ouvertes ». Ce à quoi la directrice municipale réagit en disant que le Syndicat « crée un récit qui n’est pas factuel ».


« Je suis très triste que les choses en soient arrivées là », continue Sheila Bassi-Kellett. Elle ajoute « ne pas aimer voir le personnel piqueter à -30 dehors » et que son administration est « prête à retourner à la table ».


La Villa a choisi de décréter un lockout, car « il y avait trop d’incertitudes créées par l’annonce de la grève », dit Sheila Bassi-Kellett. « Est-ce que ça aurait été une grève générale ou tournante ? On ne peut pas faire fonctionner nos installations et offrir nos programmes sans savoir si le personnel sera là ou non, explique-t-elle. On a fait ce choix pour la sécurité et la quiétude de nos résidents, de même que pour la sécurité de notre personnel. »


La Ville a ainsi mis les travailleurs en lockout à 5 h mercredi, après le début de la grève à minuit.


La liste des installations fermées ou des services municipaux interrompus jusqu’à nouvel ordre est longue et disponible sur le site internet de la Ville (en anglais). La piscine, le complexe sportif, l’aréna, la bibliothèque et l’installation de traitement des déchets solides, entre autres, sont fermés. Le ramassage des déchets passe à un horaire hebdomadaire, les bacs à compost ne sont plus collectés et les stations de recyclage ne sont plus disponibles. Toutes les activités non essentielles de déneigement et de déglaçage sont suspendues, de même que l’entretien des patinoires ou des sentiers pédestres.

(Crédit photo : Cristiano Pereira)


Litige : la rémunération

La rémunération est au cœur du litige. L’offre de la Ville de décembre comprenait, entre autres, une augmentation de 2 % du salaire, rétroactive au 1er janvier 2022, et une autre de 2 % pour 2023. Sheila Bassi-Kellett a refusé de dire si l’offre salariale a été bonifiée lors de la dernière ronde, se contentant de répondre que « si on négocie de bonne foi, on ne retourne pas à la table avec la même offre ».


Dans tous les cas, l’augmentation demeure insuffisante compte tenu de l’inflation et du cout de la vie à Yellowknife, selon le Syndicat, qui demande des salaires « équitables », martèle sa présidente, Gayla Thunstrom. « Les négociations portent sur des salaires équitables, nous avons toujours été prêts à en discuter et nous avons invité cette discussion tout au long des négociations. » Elle refuse de dévoiler leurs demandes pour ne pas « compromettre les négociations ».


La Ville doit pourtant « trouver un équilibre entre rémunérer les employés respectueusement et balancer le budget tout en évitant d’augmenter les taxes des résidents », dit Sheila Bassi-Kellett. Car l’argent, rappelle-t-elle, vient des contribuables.


Augmenter les salaires selon l’inflation n’est pas une stratégie gagnante, calcule d’ailleurs la directrice municipale. « Nous avons comparé le cout de la vie établi par le Bureau des statistiques pour Yellowknife avec les augmentations négociées pour les employés de la Ville pour les 20 dernières années. Depuis 2002, le cout de la vie a augmenté de 37 % et les augmentations négociées de 57 %. Si l’inflation avait été choisie, ils seraient en retard. »


Gayla Thunstrom affirme que les employés seront « en grève générale aussi longtemps qu’il le faudra. » L’exécutif du Syndicat des travailleurs du Nord a voté en faveur, mardi, de l’affectation de 250 000 $ à la section locale qui représente les membres en grève afin de les soutenir.


La première ronde des négociations a eu lieu en mai 2022, puis en juillet et en novembre. Un médiateur du gouvernement fédéral a été nommé en décembre et facilite le processus depuis.

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