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Les sports arctiques et les jeux dénés sont au cœur des Jeux d’hiver de l’Arctique

Dernière mise à jour : 14 mars


La 52e édition des Jeux d’hiver de l’Arctique se tient actuellement en Alaska, dans la vallée Matanuska-Sustina. Plus de 2000 athlètes venant de régions arctiques circumpolaires compétitionnent dans 20 sports, dont les sports arctiques et les jeux dénés.


Nelly Guidici 


Les sports arctiques

Les sports arctiques sont les épreuves emblématiques des Jeux d’hiver de l’Arctique. Ces épreuves sont ancrées dans la culture inuite et les habiletés nécessaires sont directement inspirées de la vie en Arctique et de la chasse au phoque en particulier. Les sports arctiques ont été intégrés officiellement aux Jeux d’hiver de l’Arctique en 1974, soit quatre après la création des Jeux. 


Onze épreuves composent la catégorie des sports arctiques : le saut groupé, le coup de pied simple, le coup de pied double, l’avion, le saut des jointures, la savate alaskaine, l’attrapé d’une main, la traction de la nuque, le bras de fer, le saut en traineau, le triple saut.


Il y a trois épreuves de coup de pied distinctes. Le coup de pied simple consiste à sauter à partir des deux pieds pour botter la cible (une petite boule en peau de phoque) avec le même pied que celui qui retombe en premier sur le sol, et sans perdre l’équilibre.


Le coup de pied double consiste, lui aussi, à sauter à partir des deux pieds. Il s’agit plutôt de botter la cible avec les deux pieds, et de retomber sur les deux pieds sans perdre l’équilibre.


Enfin, pour la savate alaskaine, assis sur le plancher en tenant avec une main le pied opposé, les athlètes doivent soulever leur corps de façon à s’appuyer avec le bras tout en bottant la cible avec l’autre pied, lorsqu’ils retombent au sol, ils ne sont soutenus que par la jambe utilisée pour le coup de pied et la main qui la tenait.


Selon Meika McDonald, athlète originaire de Fort Smith qui a participé à dix éditions des Jeux entre 1988 et 2006, « pour qu’une tentative soit jugée réussie, il suffit de faire preuve d’équilibre. »



Meika McDonald, originaire de Fort Smith,

a établit le record féminin junior de la savate alaskaine

en touchant la cible à une hauteur de 1,80 m en 1990.

(Photo : Arctic Winter Games International Committee)


En 1990, alors âgée de seize ans, Meika McDonald établit le record féminin junior de la savate alaskaine en touchant la cible à une hauteur de 1,80 m. Ayant remporté 34 médailles au cours de sa carrière, elle est depuis 2007 membre du comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique.


L’épreuve du saut des jointures est issue de la chasse au phoque et de l’habileté du chasseur à imiter la démarche du phoque afin de s’en approcher. Pour Gaël Marchand, directeur général du Cercle des sports autochtones du Yukon, plusieurs épreuves nécessitent des habiletés fondamentales lors de la chasse au phoque.


« Une partie des épreuves des sports arctiques sont liées directement à la chasse au phoque, mais aussi aux déplacements pour la chasse. Les épreuves de coups de pied sont censées être des signaux pour avertir sur de longues distances s’il y a du gibier ou pas. » 


Les sports arctiques ont aussi une grande importance pour la cohésion sociale. Ce sont des épreuves physiques et parfois drôles qui nourrissent le lien social au sein des familles et des groupes. Dans un environnement difficile, les familles devaient rester soudées et faire preuve d’entraide, explique M. Marchand. La patience, la solidarité intergénérationnelle, la générosité et la modestie sont les valeurs que les sports arctiques véhiculent. 


« Pendant les épreuves, les athlètes apprennent les uns des autres, ils s’entraident et se corrigent, s’encouragent mutuellement. La solidarité entre eux est visible, mais aussi entre les entraineurs qui conseillent des athlètes qui ne sont pas dans leurs équipes et les juges qui sont aussi des entraineurs, » fait remarquer Gaël Marchand.  


Les jeux dénés

Les jeux dénés incluent cinq épreuves différentes qui se jouent seul.e.s ou en équipe : la traction du doigt, les jeux de mains (jeu d’équipe), le serpent des neiges, la traction au bâton et la poussée du poteau (jeu d’équipe).


Ces épreuves ont été intégrées officiellement dans les jeux d’hiver de l’Arctique en 1990. Ces jeux qui sont des activités physiques traditionnelles des Dénés, sont bien plus qu’un simple sport et font partie intégrante de la culture.


Par exemple, l’épreuve du serpent des neiges est une référence directe à la chasse au caribou. Pour l’entraineur Peter Daniels, originaire de Fort Smith, cette épreuve fait partie de l’entrainement des chasseurs. 


« On lançait un serpent à neige (un bâton aiguisé) de façon à ce qu’il pénètre dans le ventre du caribou dormant. On ne visait pas à tuer l’animal et c’était d’ailleurs le résultat lorsque le lancer était assez bon. Le lancer avait du moins pour résultat de blesser le caribou et de laisser des traces de sang afin de permettre aux chasseurs de suivre l’animal dans l’espoir de le chasser enfin. Le reste du groupe, c’est-à-dire les femmes, les enfants et les ainés, rattrapait les chasseurs pour monter un camp et organiser un grand festin, » raconte-t-il.


Le serpent à neige représente pour le peuple déné une façon importante de célébrer sa culture tout en inculquant à la jeunesse l’importance de préserver la tradition et de vivre de la terre.


De la même façon que dans les sports arctiques, les Jeux dénés ont un objectif collectif de maintenir les traditions de partage et d’aider les autres athlètes à obtenir les meilleurs résultats possibles, estime M. Daniels. 


L’évolution des jeux
Au fil du temps, les Jeux d’hiver de l’Arctique ont évolué de manière à mieux refléter les habitants de la région circumpolaire. Plus qu’une simple compétition sportive, les Jeux d’hiver de l’Arctique représentent un festival sportif et social qui rassemble les communautés circumpolaires arctiques à l’occasion d’une célébration de la fierté, du savoir et des cultures de l’Arctique.


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