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Mine de Nechalacho : quelle destination pour les terres rares?

Transformer et vendre les terres rares de Nechalacho en Amérique du Nord est l’option la plus logique, affirme Geordie Mark, le président-directeur général de la compagnie qui la possède, Vital Metals.


La mine, non encore opérationnelle, a fait l’objet de controverses depuis l’achat d’actions de Vital par la firme chinoise Shenghe Resources et que Vital s’est engagée à lui vendre le minerai (néodyme, praséodyme) accumulé jusqu’à maintenant. Ce minerai devait précédemment être traité dans une infrastructure de Saskatoon, mais sa propriétaire, Vital Metals Canada, a fait faillite en septembre 2023, avant que celle-ci ne soit terminée.


Minéraux critiques

Les terres rares font partie des minéraux critiques et stratégiques et la quasi-hégémonie de la Chine dans ce créneau est perçue comme un péril.

« Si les Chinois augment leur contrôle de Vital metals, a écrit l’ancien député Roy Erasmus dans le Yellowknifer, ils pourraient simplement faire fermer Nechalacho. »

« Cette action a renforci la domination déjà globale de la Chine dans l’approvisionnement en terres rares […] et placé un autre ralentisseur dans les capacités embryonnaires de transformation du Canada », a pour sa part commenté le conseiller stratégique en développement durable nordique, Stephen Van Dine, sur le site Internet de l’Institut McDonald-Laurier.


Une transformation en Amérique?

Le président-directeur général de Vital Metals, Geordie Mark, souligne que l’entente avec Shenghe Resources porte uniquement sur le minerai extrait jusqu’à présent et ne comporte pas d’option pour un approvisionnement futur. Sans éliminer la possibilité de raffiner et de vendre en Chine les terres de Nechalacho lorsque la mine sera en exploitation, il répète qu’une chaine d’approvisionnement nord-américaine est plus logique.

« Trois usines de séparation sont en développement aux États-Unis, rapporte M. Mark, une en Californie et deux au Texas. On parle aussi d’un autre projet en Louisiane. C’est très intéressant, ce sont de bons plans pour supporter la production et la séparation en Amérique du Nord. […] Il y a beaucoup de demandes ici. Dans une perspective holistique, c’est logique. »



(Courtoisie Vital Metals)


Agenda

Le président-directeur général de la minière australienne affirme que celle-ci possède aux TNO un actif de classe mondiale et veut prendre le temps nécessaire pour déterminer où sera traité son produit. « Nous devrions avoir une étude exploratoire à la fin de l’année qui nous permette d’envisager des scénarios de production et de développement cohérents économiquement et avec la volonté de nos parties prenantes », anticipe-t-il.

Le bureau du ministre des Affaires du Nord et ministre responsable de PrairiesCan et de CanNor, Dan Vandal, annonçait le 14 mars un financement de 6 M$ pour une installation de traitement des terres rares en Saskatchewan.

« C’est conçu pour de la monazite, un minerai phosphaté, différent des nôtres, observe Geordie Mark. Ils ont besoin d’installations industrielles différentes. […] Ce n’est pas approprié pour nous. »


Implication gouvernementale

« Le projet Nechalacho est dans une position difficile, commente Stephen Van Dine. Je crois que c’est dans l’intérêt du Canada et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de faire ce qui est possible pour s’assurer que la matière minée au Canada soit disponible pour les marchés nord-américains. La question est de savoir comment les gouvernements peuvent aider à compenser le cout du transport à des infrastructures de transformation en Amérique du Nord. Idéalement, davantage de ces infrastructures seraient construites au Canada. Des compagnies comme Vital ne devraient pas avoir à attendre qu’elles soient plus rapprochées. »


 L’appui fédéral à la chaine de minéraux critiques évolue positivement, selon le directeur de la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, Tom Hoefer, citant la subvention de 714 500 $ à Fortune Minerals, qui s’en servira pour accroitre sa production à sa future mine Nico (cobalt, bismuth, etc.) et à sa raffinerie en Alberta.

« Il y a un fort intérêt à créer une chaine d’approvisionnement au Canada, note Tom Hoefer. Le défi est de mettre ça en pratique. En même temps, nous constatons un déficit de financement pour les étapes préliminaires comme l’exploration primaire ou avancée et lke développement de projet. »


À venir

La logistique du transport des échantillonnages des terres rares de Nechalacho vers la Chine n’est pas déterminée pour l’instant, pas plus que le début des expéditions.

Idem pour l’entrée en exploitation de la mine.

« Ça va prendre encore plusieurs années », dit simplement Geordie Mark. « Nous voulons adopter des critères similaires aux mines de diamants, qui ont été en opération pour un très long temps. Nous sommes encore à caractériser le site. C’est tellement gros. Et il faut évaluer les exigences techniques. »

Le site de Nechalacho contient aussi du lithium, qui fera l’objet de forages et d’évaluation en 2024.

Une mise à jour des ressources minérales sera publiée plus tard cette année.








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