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Mine Giant : un assainissement long et coûteux

Le plan de travail de l’assainissement du site de la mine s’étend jusqu’en 2038. Les 237 000 tonnes de trioxyde de diarsenic continueront sous la terre, gelée et surveillée en permanence. « Les Canadiens peuvent dormir tranquilles », assure le directeur de projet.


Le projet d’assainissement de la mine Giant sera plus dispendieux et plus long que prévu initialement. Le plan de travail a été prolongé de sept ans et s’étend jusqu’en 2038. Le coût de l’ensemble de l’opération augmente également, mais le montant n’a pas encore été annoncé.


Quelques 365 conteneurs remplis de débris provenant de l’ancien complexe du four de grillage qui a été démoli en 2014. (Crédit photo : Cristiano Pereira)


Ce nombre devrait être connu dans quelques semaines, après l’approbation du Conseil de Trésor le 27 octobre. En 2014, le budget annoncé prévoyait un coût de 934?millions $.


Lors d’une rencontre avec les journalistes la semaine dernière, la directrice adjointe du projet d’assainissement de la mine Giant, Natalie Plato, a expliqué que les changements sont dus à plusieurs facteurs, dont une étude des répercussions environnementales.


Selon un document distribué aux journalistes, le nouveau calendrier « offre la meilleure option pour déterminer la séquence des lots des travaux et, plus important encore, pour maximiser les avantages socioéconomiques locaux ».


L’énorme quantité de trioxyde de diarsenic est entreposée dans des chambres et dans des galeries souterraines. (Crédit photo : Cristiano Pereira)

Refroidir le sol

La mine d’or Giant, active de 1948 à 2004 dans les limites de la municipalité de Yellowknife, a relâché dans l’environnement des milliers de tonnes de poussières de trioxyde de diarsenic, un sous-produit toxique du grillage du minerai d’arsénopyrite pour extraire l’or. De ce qui reste sur le site, on compte 237 000 tonnes de poussière de trioxyde de diarsenic, mais aussi 13,5 millions de tonnes de résidus contaminés.


L’énorme quantité de trioxyde de diarsenic est entreposée dans des chambres et dans des galeries souterraines, ce qui nécessite une gestion à long terme. Le diarsenic ne peut pas être transféré à un autre endroit – il doit y rester et, surtout, être bien protégé pour ne pas s’échapper et contaminer encore plus l’environnement.


« Le trioxyde d’arsenic va rester en place et on va refroidir le sol et le retenir, de sorte que l’eau ne puisse jamais l’atteindre ou le mobiliser. Il sera donc surveillé afin qu’il ne présente que peu ou pas de risque pour le public », a expliqué Brad Thompson, le directeur de projet.


Les travaux d’entretien, de maintenance et de stabilisation du site ont lieu présentement. Cela comprend la démolition de plusieurs structures qui présentent des risques pour la sécurité des travailleurs.


L’équipe commence aussi le travail visant la stabilisation souterraine pour réduire le risque d’affaissement de la surface, causé par des vides souterrains. Plusieurs galeries et tunnels seront remplis de ciment. Toutes les ouvertures menant sous terre seront couvertes ou fermées pour empêcher le public d’y accéder.

85 bâtiments et 365 conteneurs

Le site de la mine Giant s’étend sur 900 hectares et il y a beaucoup à faire : près de 85 bâtiments et 25 dépôts en tas vont être désaffectés, démolis ou enlevés.

La construction de la nouvelle station de traitement de l’eau est une des priorités et va commencer au printemps 2023, avec pour objectif d’être opérationnelle en 2025.


Le ruisseau Baker va rester à son emplacement, mais quelques sections seront alignées, et des sédiments contaminés seront retirés.


Lors de la visite des journalistes sur le site, l’une des images les plus impressionnantes a été la vue d’une vaste zone où se trouvent 365 conteneurs. Ils sont tous remplis de débris provenant de l’ancien complexe du four de grillage, qui a été démoli en 2014. « Tout cela sera enterré et congelé comme le reste du triioxyde d’arsenic », a garanti Natalie Plato, en faisant un geste du bras montrant le site.


De son côté, Brad Thompson ajoute que les débris auront « au moins cinq mètres de remblai, afin que nous puissions avoir cette sorte de coque gelée au-dessus ». En plus de cela, des matériaux isolants seront ajoutés afin de garder l’endroit au frais. Les responsables ont expliqué que seuls les débris seront stockés sous terre, et pas les 365 conteneurs. La destination des conteneurs n’est pas encore connue.


Natalie Plato, la directrice adjointe du projet d’assainissement de la mine Giant, et Brad Thompson, directeur de projet. (Crédit photo : Cristiano Pereira)


Le gel des chambres et des chantiers remblayés sera possible grâce à la construction de quatre plateformes de congélation. Presque 900 thermosiphons seront installés pour congeler le sous-sol en permanence. La zone gelée créée autour de ces endroits sera maintenue à une température d’au moins -5 °C.


Brad Thompson garantit que le réchauffement climatique ne met pas l’opération en danger. « Cette solution gardera l’endroit congelé, soutient M. Thompson. Il est important de se rappeler que le trioxyde d’arsenic n’est pas près de la surface, il se trouve entre 50 et 200 pieds sous le sol et [est] entouré de rochers, il y a donc un peu ce que nous appelons l’inertie thermique, et il faut beaucoup d’efforts pour le réchauffer. »


Le directeur de projet a souligné que cette solution « est conçu pour être une solution permanente reconnaissant que le conseil d’administration de la mine Giant reçoit également un financement pour rechercher des solutions parallèles, et que, si un moment donné, dans le futur, d’ici en 20, 50 ou 100 ans, il existe une meilleure technologie qui permet une solution encore plus permanente, on pourra dégeler le sol et le trioxyde de diarsenic sera exactement dans le même état qu’actuellement afin que nous puissions mettre en œuvre cette nouvelle solution ».


Le responsable a également garanti que tout cela est la solution la plus sécuritaire. « Ça va être surveillé en permanence, alors, oui, les Canadiens peuvent dormir tranquilles. »

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