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Ottawa mise sur le tourisme autochtone des TNO

Dernière mise à jour : 1 sept. 2022

Selon le ministre fédéral du tourisme, les entreprises touristiques du territoire offrant une « expérience authentique de la culture autochtone » pourraient être au cœur d’une importante croissance de l’industrie touristique à travers le pays.


Thomas Ethier IJL – Réseau.presse – L’Aquilon


Le ministre canadien du Tourisme, Randy Boissonnault, était à Yellowknife le 10 aout, pour y rencontrer les acteurs du secteur touristique des Territoires du Nord-Ouest. Engagé dans l’élaboration d’une nouvelle stratégie fédérale pour la croissance de l’industrie, le ministre entrevoit pour le territoire une place de choix dans le sous-secteur du tourisme autochtone, dont il vante le fort potentiel.


M. Boissonnault s’est rendu aux TNO et au Yukon pour y rencontrer, notamment, des représentants d’entreprises touristiques autochtones. « Si nous voulons faire du Canada la troisième, la deuxième, ou même la première destination mondiale pour le tourisme autochtone, que devons-nous faire ? Quelle sorte d’accompagnement, quelle sorte de stratégie, quelle sorte d’évolution veut-on voir dans le secteur touristique des TNO ? Voilà les questions auxquelles nous tentons de répondre », a-t-il indiqué.

Le ministre fédéral du Tourisme, Randy Boissonnault, était à Yellowknife la semaine dernière pour rencontrer les acteurs du secteur touristique des Territoires du Nord-Ouest.

(Crédit photo : Quinton Graham-Bennet)


Reprise rapide aux TNO

L’ensemble de l’industrie touristique du pays doit toutefois se remettre des coups durs assénés par la pandémie. Selon l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC), la COVID-19 aurait causé une réduction d’environ 70 % des contributions du secteur au PIB national, et une perte de 21 000 emplois.


L’ATAC a récemment dévoilé un Plan de relance visant un retour de l’industrie du tourisme autochtone à ses niveaux de 2019, année durant laquelle le sous-secteur enregistrait 40 000 employés, et une contribution au PIB national de 1,86 milliard $. La stratégie est appuyée par un investissement de 65 millions $ sur trois ans du gouvernement fédéral.


Selon le ministre Boissonnault, l’industrie touristique des Territoires du Nord-Ouest serait l’une des premières au pays à s’être relevée de la pandémie. « Ce qui m’a surpris, c’est que l’industrie touristique des TNO avait retrouvé le même niveau en juin 2022 qu’à pareille date en 2019. Je veux comprendre ce qui s’est produit ici, affirme le ministre. Je crois que le reste du pays peut apprendre de ce qui se fait aux Territoires du Nord-Ouest. »


Le ministre souligne qu’environ 80 pour cent des touristes étrangers qui voyagent au Canada souhaitent vivre une immersion en culture autochtone. « Une grande majorité des visiteurs étrangers cherchent à vivre des expériences autochtones authentiques, et les Territoires du Nord-Ouest sont extrêmement bien en placés pour offrir ce type d’expériences », estime-t-il.

De grandes attentes

Selon la présidente de l’ATAC, Brenda Holder, la pandémie aurait contribué à accroitre la demande pour « des expériences Autochtones authentiques ». « Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à un changement sociétal dans le domaine des voyages. Un changement qui a rapproché les consommateurs des valeurs fondamentales de la culture autochtone », indique-t-elle dans le document.


La Nouvelle-Zélande serait présentement en tête des destinations de tourisme orienté vers les cultures autochtones au monde. Comme le fait valoir le ministre Boissonnault, en 2019, le tourisme autochtone néozélandais enregistrait des retombées de 6 milliards $, en comparaison à près de 1,9 milliard $ au Canada. « Il y a encore beaucoup de travail à faire pour atteindre ce niveau. Pour moi, il n’y a pas de question à se poser : les TNO doivent faire partie de ces efforts », affirme-t-il.


Bien qu’il parle d’un « énorme potentiel », le ministre mentionne également les limites qui se dressent actuellement devant la croissance de l’industrie touristique des TNO. « Nous devons nous pencher sur les questions d’infrastructure, d’accès aux régions, ou encore de capacité locale, poursuit-il. Yellowknife est une ville d’environ 20 000 habitants. Serions-nous en mesure d’accueillir 100 000 touristes ? C’est une question ouverte pour moi, et nous devons travailler avec le territoire, les municipalités et les entrepreneurs. »

Un corridor touristique francophone

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie fédérale pour la croissance du tourisme canadien, Ottawa compterait notamment rehausser l’attrait touristique de certaines villes canadiennes afin d’étendre la présence touristique à travers le pays. « Il est important de ne pas miser uniquement sur Toronto, Vancouver et Montréal, explique le ministre Boissonnault. En bénéficiant davantage de vols directs, par exemple, des villes comme Edmonton ou Calgary deviendraient des points d’accès importants vers les Territoires. »


Le ministère du Tourisme parle également de développer un corridor de tourisme francophone à travers le pays, au-delà du Québec. Ottawa travaillerait de près avec le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE), qui aurait établi un vaste réseau d’entreprises de tourisme francophones en milieu minoritaire.


« On sait aujourd’hui que les touristes de France ou de Belgique, par exemple, veulent visiter le Québec, mais veulent également explorer le reste du pays, indique le ministre. Il s’agit d’élaborer ce corridor touristique qui nous permettra de remplir des autobus de touristes francophones, et de leur offrir des destinations où ils pourront obtenir des services en français et vivre l’expérience du Nord. »


La fermeture prochaine des mines de diamant génère son lot d’incertitude pour l’économie du territoire, aujourd’hui appelée à se diversifier pour pallier le vide. Le secteur touristique, qui représente aujourd’hui environ 2 pour cent du PIB et un millier d’emplois, est cité parmi les secteurs à fort potentiel.


« On a vu la même chose en Atlantique, à Terre-Neuve-et-Labrador, lorsqu’on a fermé la pêche à la morue dans les années 1990, évoque le ministre. Des villages entiers ont dû plancher sur le tourisme pour mettre du pain sur la table et payer leurs hypothèques. Près de trente ans plus tard, des régions complètes en ont fait le premier secteur de leur économie. »

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