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Parlement jeunesse 2022 : opinions, débats et cris du cœur

Traitement des dépendances, pénurie de médecins et cannabis étaient à l’ordre du jour de l’Assemblée législative le 12 mai, le temps d’une simulation menée par les 19 députés honoraires de Parlement jeunesse 2022.


Thomas Ethier IJL – Réseau.presse – L’Aquilon


Coby Elanik, membre de Parlement jeunesse TNO 2022, a donné la parole aux jeunes ministres et députés honoraires durant la période des déclarations. (Crédit photo : Thomas Ethier)


Après deux années d’interruption, le programme Parlement jeunesse a rassemblé en mai quelques 19 parlementaires en herbe provenant d’autant de circonscriptions des Territoires du Nord-Ouest. La cohorte, à forte majorité féminine, a notamment adopté deux projets de loi qui seront présentés au GTNO sous forme de recommandations officielles.


Leurs voies s’ajoutent aujourd’hui à celles des députés réguliers de la 19e Assemblée législative. Les membres de Parlement jeunesse 2022 ont d’abord voté en faveur de l’ouverture d’un centre de traitement des dépendances aux Territoires du Nord-Ouest, une recommandation qui sera soumise, hors simulation, au gouvernement.


Les jeunes parlementaires se sont également entendus pour recommander la révision du programme de près et bourse pour les étudiants en enseignement, en infirmerie et en médecine, afin de contrer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans plusieurs collectivités. Un projet de loi pour porter à 25 ans l’âge légal de consommation de cannabis à des fins récréatives a été rejeté.


Des témoignages bien réels

Les membres ont profité de leur temps de parole pour décrier certains enjeux directement observables dans leurs collectivités, voir dans leurs vies personnelles. Aubrey Sluggett, au siège de la circonscription de Yellowknife Sud, a mis en lumière le manque de ressources dans les écoles du territoire durant la pandémie, témoignage à l’appui.


« En tant qu’étudiante vivant avec des difficultés d’apprentissage, je dois constamment rééduquer mes collègues de classe et mes enseignantes à propos de mes besoins », a-t-elle partagé devant l’Assemblée.


Elle confie avoir eu affaire à quatre conseillers ces deux dernières années. « Une relation de confiance solide s’établit puis ils quittent leur poste. Il appartient à l’élève d’éduquer son conseiller par rapport à ses besoins, chaque fois qu’une nouvelle relation d’aide doit être construite. Voilà un stress inutile. »


Représentant Nunakput, Anara King a quant à elle mis l’accent sur la pénurie de personnel de soins de santé dans sa collectivité. « Les optométristes ne viennent dans ma collectivité qu’une fois tous les six mois. Cela prend également quelques jours pour avoir un rendez-vous en centre de soins de santé », rapporte-t-elle.


Mme King déplore aussi l’absence de ressources pour venir en aide aux personnes vivant avec des dépendances, et souvent victimes des pensionnats indiens. « Il y a eu récemment une semaine dédiée à un programme de réconciliation dans ma collectivité, pour les survivants des pensionnats. Au terme de cette semaine, toutes les plaies étaient rouvertes, il n’y a eu aucun suivi après ces séances. Bref, ce fut trois pas en avant pour six pas en arrière », a dénoncé la jeune députée.


Après une introduction en langue Tli?cho, Leah Grosco, députée honoraire de Monfwi, a utilisé son temps de parole pour parler des dépendances aux drogues et à l’alcool dans sa région. Elle suggère aussi d’établir un centre de traitement aux TNO. « Le plus proche est en Alberta, déplore-t-elle, et le voyage peut être difficile ». Elle a souligné l’importance d’offrir des traitements sur les terres, au sein de la culture des patients, pour favoriser la guérison.


La commissaire des Territoires du Nord-Ouest, Margaret Thom, a ouvert la séance. « En tant que femme occupant un rôle de leadeure, je suis spécialement heureuse de voir autant de jeunes femmes dans cette assemblée. J’espère que certaines d’entre vous seront un jour élues par les électeurs de votre circonscription et que le nombre de femmes dans cette chambre et dans nos conseils municipaux va continuer de s’accroitre ».


Parlement jeunesse est un programme éducatif d’une semaine s’adressant aux élèves du secondaire, qui leur permet notamment de développer leur leadeurship, de mieux comprendre les rôles de leurs députés, d’améliorer leurs talents oratoires, d’étudier les préoccupations des collectivités et de rencontrer des jeunes de partout à travers les Territoires du Nord-Ouest.

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