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Sculpter la mythologie inuite


Une œuvre emblématique de l’artiste David Ruben Piqtoukun de Paulatuk aux Territoires du Nord-Ouest est exposée au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa jusqu’au 29 janvier 2023. Lauréat du prix de la réalisation artistique des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques cette année, le sculpteur, ainsi que sept autres lauréats, est récompensé pour son parcours exceptionnel.


David Ruben Piqtoukun, qui vit aujourd’hui en Ontario, a commencé la sculpture en 1972. Depuis, il ne cesse de donner vie aux mythes inuits en stéatite, en marbre ou en bronze pour ne citer que quelques-uns des matériaux utilisés. L’artiste avoue cependant avoir une préférence pour la stéatite qui est un matériau accessible et le cristal de l’Italie dont la sculpture se rapproche de celle d’un bloc de glace.

Explorant la condition humaine, le travail de David Ruben Piqtoukun traite de la résilience des gens dans les moments difficiles. Dans cette œuvre appelée « Dancing in the moon », l’artiste nous rappelle que tout est possible et exprime l’euphorie qu’on ressent quand on réussit quelque chose d’exceptionnel. (Crédit photo : Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa)


L’importance de la figure chamanique

L’œuvre exposée à Ottawa est une interprétation par l’artiste d’une tradition orale inuvialuite. Évoquant les chamanes qui s’envolent vers la lune, cette sculpture représente une figure féminine qui n’est pas née chamane, n’a pas été initiée à ce rôle, mais s’est entrainée avec ardeur et a persévéré jusqu’à réussir son vol cosmique.


Cette création en bronze avec patine s’intitule « Dancing on the moon » et met en lumière les concepts de voyage spirituel et de créativité.


« Je continuerai toujours à collectionner des histoires et à en apprendre davantage sur le chamanisme et la mythologie inuite. C’est la source de ma motivation et de mes démarches créatives. Mais c’est aussi la source de ma fascination et de mon inspiration », précise-t-il.


Collecter les histoires

L’artiste aime collecter des histoires de l’Arctique afin de les transcrire, à travers le geste du sculpteur, en une œuvre d’art.


« J’ai toujours été fasciné par l’imagination utilisée pour raconter des histoires aux enfants. C’est comme ça que les enfants étaient divertis [dans les collectivités de l’Arctique] et je recueille ces histoires de l’enfance », indique-t-il.


Ces histoires et mythes de l’enfance sont le point de départ du travail de sculpture. Pour David Ruben Piqtoukun, cette mythologie l’aide à développer des images mentales qu’il retranscrit dans ses créations. Le matériau choisi a aussi son importance pour l’artiste, qui dit entretenir un dialogue privilégié avec la matière.


« La narration fait partie de notre culture, elle est transmise de génération en génération, interprétée et réinterprétée. Le rôle de l’artiste est de l’embellir », conclut-il.

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