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Seul face à la nature : l’aventure de Calem Watson à travers les TNO

Rencontres sauvages et solidarité humaine; l’histoire d’un aventurier moderne. Reportage.


L’été dernier, un aventurier de 24 ans a traversé les TNO, seul, en canoë. Parti le 18 mai de Fort Smith, Calem Watson a terminé son périple 122 jours plus tard, soit le 16 septembre, à Tuktoyaktuk, dans l’océan Arctique, après 3 000 km et plus de 60 portages.

Il prépare à présent un livre et un film pour raconter son aventure. Dans une entrevue accordée à Médias ténois, l’aventurier fait part des défis qu’il a dû relever au cours de son voyage, notamment des journées de solitude et des rencontres avec des animaux sauvages. 


« Le plus grand défi a surement été de passer tout ce temps seul, car, lorsque nous nous lançons en solo, il y a beaucoup à faire. Et ça peut être un peu plus effrayant. Mais en même temps, le fait d’être en solo est probablement la partie la plus intéressante de tout ça, donc je pense que la solitude est une sorte d’épée à double tranchant », raconte-t-il.

Calem Watson a grandi à Regina, en Saskatchewan, mais, depuis son plus jeune âge, il nourrit une passion pour les activités en plein air, le canoë et la pêche. Il a déjà travaillé comme guide de pêche dans le nord de la Saskatchewan et du Manitoba. Traverser les TNO en canoë était un rêve qui l’habitait depuis un certain temps.



Calem Watson a grandi à Regina, en Saskatchewan, mais, depuis son plus jeune âge, il

nourrit une passion pour les activités en plein air, le canoë et la pêche. (Courtoisie)


Passer des journées entières à ramer, à pêcher et à camper sans autre compagnie que ses pensées et la nature peut susciter des sentiments intenses.

« C’était quelque chose que je voulais vraiment vivre : avoir beaucoup de temps pour l’introspection, la paix et la tranquillité », dit-il. Calem admet avoir eu des moments de solitude profonde lors de son expédition, surtout après avoir passé deux semaines. « Mais c’était aussi appréciable », nuance M. Watson.


Rencontre avec la faune

Parfois, les animaux étaient sa seule compagnie. Il a pu observer plusieurs ours noirs et plusieurs orignaux. Il a été émerveillé par les quatre bœufs musqués qu’il a également rencontrés. « C’était la première fois que je voyais ça », ajoute l’aventurier. Mais la rencontre la plus marquante semble avoir été avec un loup.


« J’étais au Grand lac de l’Ours et il y avait du vent, alors j’attendais que le vent se calme. J’étais assis sur la rive, en train de déjeuner, et j’ai entendu un petit bruissement. J’ai regardé à ma droite et j’ai vu un grand loup blanc à une quinzaine de mètres de moi. Il était accroupi, presque à l’affut, et me regardait droit dans les yeux. Alors je me suis levé, j’ai crié et je me suis élancé vers lui pour essayer de le faire fuir. Et il s’est enfui », raconte l’aventurier. « Si j’avais été dans un groupe, je ne l’aurais pas fait fuir et je le regarderais simplement. Mais comme j’étais seul et que le loup était probablement aussi grand que moi, je me suis dit que le mieux serait de le faire partir », ajoute-t-il.

Ces moments de rencontre avec les animaux sauvages ont été remarquables, mais le canoéiste souligne que les rencontres les plus touchantes ont été précisément celles faites avec les humains.



(Courtoisie)


« Je dirais que les gens ont été le plus grand souvenir de l’expédition, ce qui est assez ironique pour un long voyage en solitaire, dit-il en riant. J’ai rencontré des gens formidables. Dans presque toutes les communautés où je suis passé, j’ai toujours trouvé quelqu’un, ou quelqu’un m’a trouvé, prêt à m’aider dans mon voyage ». 

L’une de ces rencontres est due à un problème de santé qu’il a rencontré à mi-parcours. Pendant le trajet entre le lac Hottah et le Grand lac de l’Ours, il a dû effectuer l’un des plus longs portages de l’expédition, soit une vingtaine de kilomètres. Marchant dans des bottes trempées et trop serrées, il a commencé à perdre la circulation du sang dans ses pieds. À la fin de la journée, il s’est rendu compte qu’il ne sentait plus ses pieds et qu’ils prenaient une couleur étrange. 


« Peu de temps après, je me suis réveillé un matin et j’avais un peu de pus sous les ongles et ils étaient assez douloureux, j’avais donc une infection », constate M. Watson, qui aura vite fait de contacter son père – par téléphone satellite – qui contacte lui-même, à son tour, la collectivité de Délı̨nę. 

Quelques jours plus tard, l’aventurier, loin de tout, a reçu sur son téléphone satellite un message d’un numéro inconnu. « Je reçois un message sur mon Garmin d’un parfait inconnu nommé Bruce Kenny de Délı̨nę. Il me dit simplement : “Hé, nous allons venir vous aider”. »



Calem Watson (à gauche) avec Bruce Kenny, de Délı̨nę, qui a parcouru 300 kilomètres en bateau pour apporter

des médicaments à l’aventurier. (Courtoisie)


Dans les jours qui ont suivi, Bruce Kenny est arrivé par bateau, avec deux autres personnes et des médicaments. « Ils ont parcouru près de 300 kilomètres en bateau pour m’apporter du matériel de premiers secours. Ça m’a réchauffé le cœur de recevoir ce genre d’aide de la part d’un parfait inconnu, affirme Calem Watson. Partout où je suis allé aux TNO, des inconnus m’ont aidé. »

Maintenant, l’aventurier écrit un livre et prépare un film qui racontera toute l’histoire de l’expédition. C’est un type de littérature qu’il apprécie : « Je lis toujours des livres sur d’autres aventures en canoë et j’ai tenu un journal pendant toute la durée de mon voyage. »


Aujourd’hui, avec un peu de recul, lorsqu’il repense à cette expérience, il n’hésite pas à dire quelle a été la plus grande leçon qu’il a tirée de cette aventure : apprécier les gens. 

« Le fait d’être éloigné de mes amis et de ma famille pendant si longtemps me permet de les apprécier d’autant plus et de réaliser l’importance des relations dans la vie et leur importance pour le bonheur », explique-t-il avant de conclure sur une note optimiste pour la suite : « L’incroyable hospitalité des habitants des TNO nous rappelle que, même si notre monde semble fou, il y a plus de bonnes personnes que de mauvaises. »

Dans quelques jours, les 28 et 29 avril, l’explorateur donnera une conférence en ligne qui lui permettra de parler en détail de cette expédition, de partager diverses images et de répondre aux questions du public. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire en suivant le lien prévu à cet effet.

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