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Steve Hill découvre le Nord

Le musicien québécois s’est produit sur six scènes aux Territoires du Nord-Ouest.

Pendant dix jours, Steve Hill a voyagé sous différentes latitudes des Territoires du Nord-Ouest, se produisant sur six scènes : à Norman Wells, à Inuvik, à Yellowknife, à Fort Simpson et à Hay River.


C’était sa première expérience aux TNO. Le musicien attendait depuis longtemps cette occasion d’allumer le micro devant un public du Nord. Cette tournée était prévue pour 2020 « mais avec la covid, on a changé de dates trois fois », raconte-t-il.


Au cours des dernières années, l’artiste québécois s’est imposé comme l’un des musiciens les plus présents du blues rock canadien. Sa carrière a démarré en douceur, il y a de cela 30 ans. C’est il y a dix ans qu’il a eu l’idée de miser sur le format homme-orchestre.


« C’est arrivé par hasard », dit-il, à côté de l’emblématique ours polaire dans le hall de l’hôtel Explorer à Yellowknife. Le saut dans sa carrière a eu lieu en 2012, lorsqu’il a sorti l’album Solo Recordings volume 1. « Ça a vendu plus que tout ce que j’avais fait avant et tout d’un coup je suis devenu un one-man band », raconte-t-il.


L’une des techniques les plus originales du musicien consiste à utiliser la tête de guitare comme élément capable de produire des percussions. (Crédit photo : Cristiano Pereira)


Le format solitaire est un défi : il déploie des manœuvres pour jouer et remplir tous les sons que l’on attend d’un groupe de base (guitare, percussions, basse). « Il n’y a pas beaucoup de monde qui le fait, mais j’ai beaucoup de plaisir à le faire. »


La recherche de solutions créatives est quelque chose qui le stimule. Steve assure que, « quand on pense à une idée, à faire quelque chose, il y a toujours une façon de le faire ». C’est pourquoi il n’était pas intimidé par la solitude : « J’ai trouvé une façon de modifier ma guitare pour que j’entende la basse en même temps, donc je ne joue pas que de la guitare, je fais aussi les lignes de basse. »


L’une de ses techniques les plus originales consiste à utiliser la tête de guitare comme élément capable de produire des percussions. Il a un bâton attaché au bout de la guitare, avec lequel il frappe les cymbales. « Je n’ai jamais vu ça avant, je pense que j’ai inventé ça », commente-t-il entre deux rires. Il suffit par la suite d’« être debout sur deux pédales qu’actionnent progressivement les basses et les percussions », détaille le musicien.


Steve croit que tout cela fait que sa musique « sonne comme un trio assez rudimentaire ». « C’est assez intéressant de continuer tout le temps à raffiner mon affaire », poursuit-il.


Ce n’est pas facile de dire comment nait une composition. Le musicien de Trois-Rivières admet que, « des fois, c’est à force de jouer ». D’autres fois, ce sont des sons qui surgissent dans la tête, « ou un rythme de guitare qui sort et je tape sur mon téléphone et un an plus tard je check et je me dis que ça marche bien ».


Il explique que c’est presque un mystère pour déterminer d’où vient « l’inspiration première ». « Ce n’est jamais pareil, ajoute-t-il, mais honnêtement les meilleures chansons viennent un peu de ça : il faut beaucoup de travail après. »


Steve Hill prépare maintenant la sortie de son nouveau disque, Dear Illusion. Son 12e album sort le 11 novembre et est disponible en précommande sur son site. Une partie des chansons est inspirée de ses expériences personnelles, notamment dans une relation qui ne s’est pas bien terminée. Le musicien admet que le fait qu’il ait eu le cœur brisé a peut-être servi de carburant créatif. Ce sont des compositions écrites « avec les émotions à fleur de peau, et donc ça fait sortir des affaires que je ne sortirais pas nécessairement ».


La tristesse peut être une inspiration pour le créateur et l’histoire de l’art en est pleine d’exemples. « Quand ça va super bien tu n’as pas vraiment envie de créer, et c’est vrai que souvent [avoir le cœur brisé] ça peut provoquer des chansons », confie l’artiste.


Il est de plus en plus difficile de vendre des disques. Le paradigme de la consommation de musique a beaucoup changé ces dernières années et il existe une tendance croissante à écouter de la musique grâce aux services de diffusion en continu tels que Spotify. « Pour le consommateur, c’est très pratique, mais pour l’artiste, c’est déloyal : les rémunérations sont ridicules », analyse l’homme-orchestre.


Il tente alors de mieux expliquer la situation : « Les gens ne savent pas à quel point les artistes ne sont pas [assez] payés. Je ne peux pas produire un nouvel album avec ce que le streaming me donne : un million de streaming, ça donne à la compagnie de disques 3000 $. Après ça, l’artiste va faire de l’argent avec ce que la compagnie lui rembourse, donc l’artiste va faire 10 ou 15 % de ça. Pour un million de streaming, l’artiste va peut-être faire 300 ou 400 piastres. » Steve Hill poursuit : « Moi, je suis ma compagnie de disques et je suis mon producteur, mais quand je fais un album ça me coute 30, 40 ou 50 000 dollars. Je n’ai jamais assez de streaming pour payer ça. Donc ça devient de plus en plus difficile. »


Steve Hill identifie l’un des responsables du nouveau paradigme. « Le propriétaire de Spotify est multimillionnaire et il est plus riche que n’importe quel musicien ou artiste de l’histoire de la musique. Il est plus riche que Paul McCartney ». L’artiste poursuit : « Il faudrait qu’il se mette à rémunérer mieux les artistes. Le problème, c’est que les majors se font aussi de l’argent avec ça ». De ces mots, il en résultat que « c’est l’artiste qui est baisé encore ».


Et il ne reste plus qu’une solution logique pour Steve Hill : « C’est sur la route que je gagne ma vie. »

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