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Un Budget 2022-2023 sans tape-à-l’œil

Dernière mise à jour : 24 févr. 2022

Pas de coupe budgétaire, ni d’augmentation de taxe ou d’investissements majeurs n’apparaissent dans le Budget 2022-2023, qui engage le GTNO dans la voie de la stabilité à moyen terme.


Les Territoires du Nord-Ouest se trouveraient aujourd’hui en meilleure posture économique qu’en 2021. La ministre des Finances des TNO a déposé ce mardi 22 février un Budget 2022-2023 marqué par des revenus estimés à 2,1 milliards et un surplus, jugé substantiel, de 131 millions $. Aucun « tape-à-l’œil » ne vient agrémenter le document, comme la résumé la ministre des Finances, Caroline Wawzonek, en présentant un budget axé sur la stabilité


Ce nouveau budget propose d’augmenter les dépenses de 43 millions par rapport à 2021. Un montant de 86 millions sera consacré à l’amélioration des programmes, et 9 millions $ seront consacrés à l’atteinte des objectifs fixés par la 19e Assemblée législative, un exercice retardé par la pandémie.


« L’objectif n’est pas de faire les gros titres des prochains jours, ou même dans le cadre de ce gouvernement. L’objectif est d’influencer l’orientation des TNO pour les cinq, voire les dix prochaines années », a résumé Mme Wawzonek aux membres de l’Assemblée.


Surplus et endettement en hausse

Selon les estimations, les revenus augmenteront de 2,3 % par rapport à l’an dernier, grâce notamment par une hausse des transferts du gouvernement fédéral. Les surplus budgétaires s’annoncent substantiels pour les cinq prochaines années, selon les prévisions avancées. Ces montants serviront en grande partie à financer les grands projets d’infrastructures prévus pour les prochaines années.


Ces projets d’infrastructure contribueront également à accroitre la dette des TNO, présentement estimée à 1, 675 milliards $, et appelée à augmenter au cours des prochaines années. La limite d’emprunt du gouvernement fédéral est fixée à 1,8 milliards. Selon la ministre, malgré cette augmentation à moyen terme, la dette des Territoires du Nord-Ouest demeure gérable.


En novembre 2021, l’Assemblée a adopté le budget d’infrastructures le plus élevé de son histoire, qui s’élève environ 500 millions $, dans le but d’appuyer la croissance économique des TNO. Environ 25 pour cent de ce montant sera puisé dans le surplus budgétaire, et 25 % seront issus d’emprunts au gouvernement fédéral.


Alors que l’économie s’apprête à reprendre son cours, en quoi aura-t-elle été affectée par la pandémie? « Nous sommes encore en crise, a prévenu la ministre, dans le cadre du huis clos budgétaire précédent la présentation officielle du budget. Plusieurs petites industries ont encore besoin de soutien ».


Or, la pandémie ne saurait à elle seule expliquer la posture économique actuelle. Comme l’a rappelé Mme Wawzonek, les mines de diamant du territoire vont fermer d’ici 2030. « Ces trois mines ont été le moteur de notre croissance économique au cours des trois dernières années », a-t-elle souligné.


Stratégie : mieux dépenser

Après deux ans de brouillard pandémique, le GTNO entend aussi reprendre la poursuite des objectifs fixés en début de mandat, et continuer de s’attaquer aux enjeux qui affectent la population. La ministre a souligné à quelques reprises que la qualité des services ne dépend pas nécessairement de nouvel argent, et a fait valoir l’importance de l’exercice de renouveau gouvernemental en cours, qui consiste à évaluer et à restructurer les couts au sein des ministères.


Parmi les faits saillants du Budget, les dépenses en Santé et en Services sociaux s’élèvent à 595 millions $, soit environ 23 millions de plus que dans le budget 2021-2022. Le ministère de la Santé et des Services sociaux s’apprête toutefois à dissoudre le Secrétariat de coordination pour la COVID-19 qui, à l’heure actuelle, est budgétée à un peu moins de 12 millions $. Des précisions devraient être apportées au budget d’ici la fin de l’année fiscale.


Comme autres montants accordés à la santé et au bienêtre, 7,1 millions couvriront notamment les déplacements pour raisons médicales et la réforme des soins de santé. Le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation profite dans ce budget d’un budget de 358 millions, soit une hausse de 10 millions par rapport à 2021.


Il est à noter que 322 000 $ supplémentaires seront dirigés vers le financement de la prestation de services gouvernementaux en français.


Un manque de « tape à l’œil »?


Aux yeux du député de Yellowknife Nord, Rylund Johnson, l’enjeu de crise du logement serait hautement négligé dans ce dernier budget. Le député estime que 20 millions de plus devraient être alloués à la Société d’habitation des TNO. « Vous savez ce qui pourrait régler [la crise du logement]? Une annonce tape-à-l’œil dans le budget, a-t-il affirmé, reprenant ainsi l’expression employée par la ministre. Il n’y a pas d’autres solutions qui permettent de faire apparaitre dues maisons, que de l’argent. »


M. Johnson suggère notamment de réaliser des économies en imposant un gel des embauches à la fonction publique — à l’exception du secteur de la santé et des sévices sociaux. « Préfère-t-on avoir un directeur financier, ou six logements de plus? », a-t-il illustré. M.Johnson suggère également de décentraliser les activités du GTNO en dehors de la capitale, ou encore de fusionner certains ministères.


La députée de Monfwi, Jane Weyallon Armstrong, a quant à elle profité de la séance pour déplorer le sous-financement des municipalités dans les budgets gouvernementaux. La collectivité de Behchokǫ̀ aurait selon elle un manque à gagner de 2 millions $ depuis sept ans. « Comment le [GTNO] s’attend à ce que nos collectivités se développent, fonctionnent et parviennent à maintenir tous les services nécessaires alors qu’elles font face à des pénuries chroniques? »


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