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Un budget de bouts de chandelle

Dernière mise à jour : 19 mars 2020

Aux prises avec des revenus stagnants et des besoins grandissants, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest se retrouve sans grande marge de manoeuvre pour accomplir ses priorités de programme.


Dans le discours du budget, prononcé en chambre le 25 février, la ministre des Finances, Caroline Wazonek a annoncé qu'il faudra faire montre de créativité au cours des prochaines années pour doter convenablement les différents postes budgétaires.


En présentant un budget équilibré de 1,9 milliards $, la ministre a du même coup annoncé un examen en profondeur des dépenses gouvernementales pour tâcher de maximiser chaque dollar.

Nous mettrons en place une approche systématique d'évaluation des programmes et services. Tous les ministères seront mis a partie pour mettre en place des mesures d'évaluation de la performance afin de nous assurer que nous dégagions un retour optimal de nos investissements.
-- Caroline Wawzonek, ministre des Finances des TNO

Ce budget, qui anticipe un léger excédent de 200 millions $, ne comprends pas de compressions, mais il ne s'illustre pas non plus par des ré-investissements importants.


La député de Yellowknife Centre, Julie Green, estime que le gouvernement n’avait pas vraiment d’autre choix que de présenter un exercice sans grand éclat.

C'est la réalité. Le surplus sera mince cette année, et il le sera d'autant plus dans les années à venir. Il n'y a tout simplement plus autant d'argent qu'auparavant.
-- Julie Green, députée de Yellowknife Centre

Le député de Tu Nedhé-Wiilideh, Steeve Norn, estime quant à lui que davanatage aurait pu être mis de l'avant pour les petites collectivités.

J’aurais aimé voir plus d’initiatives pour les petites collectivités,plus d’occasion d’emploi, plus d’occasions d’affaires. Je pense que, à cet égard, le gouvernement peut faire plus pour nos petites collectivités.
--Steeve Norn, député de Tu Nedhé-Wiilideh

Relever le plafond d'emprunts

Dans le discours du budget, la ministre des Finances a évoqué la nécessité de négocier avec le gouvernement fédéral une nouvelle hausse du plafond d’emprunts du territoire.


Contrairement aux provinces, les territoires sont limités dans leur capacité d’obtenir du crédit. C’est un règlement fédéral qui détermine le montant maximal que les territoires peuvent emprunter chaque année.


La limite des territoires du Nord-Ouest est présentement fixée à 1,3 milliard $, alors que celle du Yukon est d’à peine 400 000 $.


La députée Julie Green s'oppose à une nouvelle hausse du seuil d'endettement.

Je ne pense pas que [relever le plafond d'emprunts] soit une approche durable. C’est comme augmenter la limite sur sa carte de crédit. Si l’on ne sait pas comment on pourra obtenir les fonds nécessaire pour effectuer ses paiements, pourquoi réclamer une plus grande capacité d’emprunt? C’est la même chose pour le gouvernement territorial.

--- Julie Green, députée de Yellowknife Centre


Le député de Frame Lake, Kevin O'Reilly, estime pour sa part que la solution aux problèmes budgétaires de l'État ténois réside plutôt dans la création de nouveaux revenus de taxation. Il propose une taxe sur les ressources minières.

Il faut taxer la ressource au moment où on l’exploite. On ne doit pas attendre que les corporations choisissent où elles préfèrent déclarer leurs revenus. C'est ridicule de croire qu'on conservera une partie des bénéfices de l’industrie minière dans le Nord de cette façon. Nous avons besoin d’une approche beaucoup plus stable et prévisible, c’est-à-dire en taxant la ressource plutôt que les profits. Nous aurions dû faire cela il y a 20 ans, au début de la mise en production des mines de diamants. Nous aurions un fonds des générations bien mieux garni.
-- Kevin O'Reilly, député de Frame Lake

Pour le gérant de la Banque Royale du Canada àYellowknife Yanik D'Aigle, la décision de hausser le plafond d'emprunts doit être prise prudemment et tenir compte de l'usage qui sera fait du crédit. Selon lui, il n'est pas soutenable d'emprunter pour couvrir des dépenses de fonctionnement, alors que des investissements structuraux seraient plus prudent.


Pour prononcer le discours du budget, la ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest était chaussée d'escarpins élégants recouverts de peau de phoque gris.


Le budget territorial 2020-2021 : survol

  • 1,9 milliards $ de dépenses au total

  • 2,2 milliards $ de revenus

  • 82 % des revenus provient du gouvernement fédéral

  • Près de la moitié des dépenses est partagée entre les ministères de la Santé et des Services sociaux(28 %) et de l’Éducation, de la Culture et de la Formation (18 %)

  • 331 000 $ de revenus anticipés sur les taxes sur le cannabis ; la moitié moins que ce qu’on envisageait avant la légalisation

  • 57 nouveaux postes créés dans la fonction publique

  • 203 millions $ de surplus anticipés cette année; 3 millions $ en 2023-2024

  • Les revenus anticipés de la taxe carbone augmentent de plus du double, passant de 12 millions $ à 29 millions $

  • 10 millions $ de nouveaux investissements en infrastructures


Quelques nouvelles dépenses

  • 4 millions $ pour 72 nouvelles places en soins de longue durée à l’hôpital Stanton

  • 3 millions $ pour le fonctionnement de l’hôpital Stanton

  • 1,5 millions $ pour la santé mentale, le traitement des dépendances et les soins à domicile

  • 660 000 $ pour la réfection de la route Dempster

  • 390 000 $ pour la recherche sur le pergélisol dans le delta du Mackenzie

  • 250 000 $ pour les traversiers de la vallée du Mackenzie

  • 176 000 $ pour le tourisme dans le delta du Mackenzie

  • 150 000 $ pour les pêcheries à Hay River

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