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Une artiste inuvialuk des TNO présente ses créations en France

Dernière mise à jour : 30 nov. 2023

Un centre de commémoration des anciens combattants en France accueille une exposition de coquelicots spécialement créés par des artistes autochtones canadiens. Inuk, artiste des TNO, fait partie de ce projet.

Nelly Guidici – IJL

Réseau.Presse – L’Aquilon – Arctique


Le Centre Juno Beach (CJB), qui est un centre culturel et un lieu de mémoire implanté en Normandie, s’attèle aux dernières touches de l’exposition permanente Visages du Canada d’aujourd’hui qui sera présentée au public dès février 2024. Une cérémonie d'inauguration officielle aura lieu dans la semaine du 6 juin 2024 afin de célébrer le 80e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie.

Dans le cadre de cette exposition, qui mettra notamment en lumière 3 000 coquelicots flottants suspendus devant des baies vitrées donnant sur la plage Juno, les créations de trois artistes des Premières Nations, Métis et Inuits feront partie de l’installation artistique.


Inuk, artiste multidisciplinaire Inuvialuk née à Fort Simpson, mais résidant aujourd’hui à Yellowknife, a créé des coquelicots en peau de phoque teintée en rouge. Cette artiste de renommée internationale qui a déjà exposé ses œuvres aux États-Unis, au Japon, en Suède ou encore en Afrique du Sud, a créé une série de trois coquelicots qu’elle dédie aux vétérans inuits et autochtones ainsi qu’à leurs familles.

L’artiste, qui se dit honorée de participer à ce projet, considère également que sa pratique artistique rentre dans le cadre plus large du processus de réconciliation.

« J'ai accepté de faire partie de cette exposition afin de participer à la réconciliation et d'occuper un espace afin de représenter les Inuvialuits et les Inuits qui ont servi et servent notre pays», explique-t-elle lors d’une entrevue

L’économie fondamentale du phoque

Inuk utilise autant que possible des fourrures et des peaux d’animaux de l’Arctique récoltés de façon durable et respectueuse. Elle tanne de façon traditionnelle la peau d’orignal, de caribou, de renard arctique, de phoque. Elle travaille également avec de la peau de poisson qu'elle a appris elle-même à tanner. Le choix de la peau de phoque que l’artiste a utilisé pour créer la série de coquelicots n’est pas anodin. Par un choix scrupuleux des matériaux, Inuk fait un travail de plaidoyer.

« Plaider pour l’utilisation durable de la fourrure et du cuir en Arctique signifie que nous n’avons plus honte de qui nous sommes ni de notre mode de vie. La viande nous nourrit, la peau nous habille, mais aujourd’hui au 21e siècle, nous pouvons également utiliser des pièces plus petites pour nos bijoux et c'est une partie importante de cette revendication. L’utilisation du phoque est tellement importante pour notre peuple que l’Union européenne ne comprend pas complètement les impacts terribles que cette interdiction a eus sur nos communautés, notre économie et notre mode de vie,» pense-t-elle.

L'Union européenne a interdit le commerce de produits dérivés du phoque en 2009 comme les manteaux ou les sacs, pour des raisons liées au bienêtre animal. Cette interdiction avait été contestée par le Canada et la Norvège.

En juin 2014, l’Organisation mondiale du Commerce a confirmé la légalité de cette interdiction. Cependant, le Conseil de l’Union européenne a notamment stipulé que « les produits dérivés du phoque provenant de la chasse pratiquée par les communautés inuites ou d'autres communautés indigènes doivent satisfaire à trois conditions qui prennent en compte la tradition, la subsistance et le bienêtre animal.»

Ces dispositions excluent de fait le but commercial de la chasse au phoque.

Inuk estime que les personnes qui achètent et portent des créations inuites incluant des produits du phoque sont des alliés nécessaires à cette cause pour laquelle elle est engagée depuis de très nombreuses années.

Un lieu de mémoire pour les Canadiens


Le Centre Juno Beach a été fondé en 2003 et commémore l’ensemble des Canadiens qui ont pris part à la victoire des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Le CJB rend notamment hommage aux quelque 45 000 Canadiens qui ont péri pendant la guerre, dont 5 500 au cours de la bataille de Normandie et 381 le jour J. Depuis son ouverture, le centre a accueilli plus d’un million de visiteurs et a été désigné comme un site d’importance historique nationale pour le Canada. L’Association du Centre Juno Beach, un organisme de bienfaisance établi à Burlington, en Ontario, en est propriétaire et exploite le CJB depuis son ouverture.


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