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Virer à l’Ouest, direction Fort Simpson

"La route est d'abord un mouvement, je dirais plus, une échappée. Son pouvoir est universel et notre cœur nomade le comprend très bien"


L'appel de la route se fait sentir. Attirail paqueté et café avalé, le départ vers l'Ouest est maintenant lancé. Le trajet routier qui nous mènera à Fort Simpson n'a rien d'un labyrinthe; rien de commun à ces road trip qui cumulent les embranchements, les virages, les sorties et les entrées d'autoroutes. Au cours des quelques 630 km à parcourir, seuls deux numéros sont à retenir : 3 et 1. On emprunte la route 3 jusqu'à Fort Providence, suite de quoi on prend la route 1 jusqu'à Fort Simpson.

Tout au long du chemin, la nature sauvage nous rappelle sa présence par des rencontres imprévues. Les bisons, maitres incontestés de ces vastes étendues, ne portent guère attention aux voitures qui circulent et vaguent à leur occupation en toute tranquillité.



Quelques heures plus tard, avec plusieurs forêts derrières, nous arrivons à Fort Providence. Nous découvrons alors une station-service qui est en fait une véritable attraction touristique. Tout s'y trouve... même des burgers de bison !


Nous passons la nuit à Fort Providence, bercés par l'écoulement de la rivière Mackenzie qui passe tout près. Prenant source dans le Grand lac des Esclaves pour ensuite se vider dans la mer de Beaufort, on peut entendre de notre camping le bruit sourd de la masse d'eau en mouvement. Bruit auquel se mêlent ceux de nos infatigables ennemis, les mouches et moustiques.


Le saviez-vous ?

Le pont Deh Cho, tout juste à côté de Fort Providence, est le premier pont traversant la rivière Mackenzie. Il fut inauguré en 2012.


De retour sur la route, un spectacle s'offre bientôt à nous : les chutes Sambaa Deh de la rivière Trout. Une fois de plus, nous constatons toute la puissance de l'eau infatigable qui trace sa route dans la pierre fragile et sculpte des paysages époustouflants.


Si l'arrivée à Fort Simpson est maintenant de plus en plus imminente, une dernière épreuve doit encore être franchie : la rivière Liard. À défaut de posséder une automobile amphibie, nous profitons des services du traversier qui fait l'aller-retour par-delà la rivière. Ici, simplicité et efficacité sont les mots d'ordre. Sans véritable quai., le bateau accoste sur une simple montée de terre...et hop ! En deux mouvements, nous sommes dans le bateau et franchissons la rivière Liard !


Le saviez-vous ?

La rivière Liard, longue de 1 215 km, traverse le Yukon,la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest.


Après quelques 10 heures de route, nous arrivons pour de bon à Fort Simpson. Le petit hameau de quelque 1 200 habitants, situé au confluent de la rivière Mackenzie et de la rivière Liard, nous ouvre ses portes. À notre arrivée au camping, un gigantesque tipi en bois de 55 pieds de haut, le plus haut au monde, se dresse devant nous.


Le saviez-vous ?

En septembre 1987, le pape Jean-Paul II se rend à Fort Simpson. Après une première visite au Canada en 1984, il foule de nouveau le sol canadien 3 ans plus tardpour rencontrer spécialement la population de Fort Simpson.


Chaque année, Fort Simpson est l’hôte du festival Open Sky, un évènement artistique réunissant artisans et artistes qui respirent la créativité et donnent un nouveau souffle aux traditions. Nous profitons de l'occasion pour les rencontrer.


Manier le cuir


Depuis maintenant 10 ans, Akira Currier, manipule le cuir avec finesse et précision. Habile de ses mains, ce résident de Fort Simpson a toujours apprécié la confection d’objets de toutes sortes. « En arrivant dans le Nord, il m’a été impossible de trimbaler mes instruments d’ébénisterie avec moi. La confection de cuir a donc été le passe-temps que j’ai pu apporter avec moi, ici [à Fort Simpson] », raconte-t-il.



Heureux de transmettre sa passion à autrui, il était présent au festival pour y donner un atelier de fabrication de porte-clés en cuir. Fil, aiguilles, perceurs et morceau de cuir en main, les intéressés avaient l’occasion de fabriquer leur propre porte-clé en quelques heures seulement.


Grâce aux judicieux conseils de M. Currier, le simple morceau de cuir anodin devenait ainsi une jolie création artisanale que chacun conservait jalousement.


Tricoter l' « intricotable »


Cathie Harper tricote les branches de saule comme d'autres tricotent la laine, le coton ou encore la soie. Munie de ses mains robustes et aguerries, elle entremêle les branches qui formeront en peu de temps un panier ou des corbeilles de toutes sortes. Une manière de faire rustique et traditionnelle où s'ouvre un monde de possibilités qui ne se limite pas aux paniers. Pour preuve, la principale intéressée a déjà confectionné un berceau pour bambin à partir de ses branches !



Difficile, ce tricot rustique ? « On n'a pas besoin d'être très expérimenté pour réaliser ce passe-temps. Il vous faut surtout des mains fortes et être capable de répéter les mêmes gestes à plusieurs reprises », explique-t-elle.



Donner vie aux couleurs


Pour James Wedzin, la peinture est beaucoup plus qu'un passe-temps, c'est un élément essentiel de sa vie. Depuis qu’il est tout jeune, il peint des scènes qui, espère-t-il, portent en elles la culture de sa communauté autochtone. Animaux sauvages, aurores boréales, abris forestiers et boisés peuplent ses multiples toiles.

« Au départ, j’étais davantage centré sur le bleu et le noir parce que je ne savais pas comment manipuler toutes les couleurs […]. D’où je viens, l’hiver s’échelonne sur neuf mois. Alors le bleu et le noir ont été les premières couleurs auxquelles je me suis habitué, les premières couleurs que j’ai pu comprendre », raconte-t-il. De fait, plusieurs toiles tout de bleu et de noir sont disposées près de lui. On peut alors y voir des formes noires, animales ou autres, se détachant du fond bleu.




« Au fils du temps, j’ai diversifié mes sujets de peinture et les couleurs. Les gens me demandaient de peindre telle ou telle autre chose, et donc je me suis amélioré de cette façon », raconte le peintre autodidacte.


Après une journée en visite à Fort Simpson, nous quittons le petit havre et faisons demi-tour vers Yellowknife le lendemain. Alors que l'épopée est officiellement terminée, un dernier spectacle, animalier cette fois, s'offre à nous sur la route du retour…



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