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Yellowknife: non au refuge temporaire

Les dernières rencontres du conseil municipal ont mis en lumière certains enjeux rapportés par des résidents et commerçants voisins du centre de jour actuel, liés au climat tendu provoqué par le comportement de certains usagers dans le secteur.


Thomas Ethier — IJL — Territoires


Face à l’opposition de commerçants du centre-ville, le conseil municipal de Yellowknife a rejeté, le 18 aout, la proposition du gouvernement des TNO d’établir un centre de jour temporaire au coin de la 50e Rue et de la 49e Avenue, qui abritait auparavant un centre d’accueil pour jeunes. La mairesse Rebecca Alty a fait une croix sur le lieu proposé, au terme de deux rencontres durant lesquelles la majorité des conseillers ont indiqué qu’ils ne voteraient pas en faveur du projet.

Le site proposé -- et rejeté -- pour l'établissement d'un centre de jour temporaire pour accueillir la population itinérante de Yellowknife abritait auparavant l'organisme Side Door, une maison des jeunes. (Photo: Thomas Ethier)


« Nous ne sommes pas opposés à accueillir un centre de jour temporaire à Yellowknife, mais nous souhaitons que le GTNO explore d’autres options », a résumé la mairesse, Rebecca Alty, en entrevue avec Radio Taïga.

Plan incomplet

Le centre de jour actuel, qui peut normalement accueillir une soixantaine d’usagers quotidiennement, a dû réduire considérablement sa capacité pour respecter les règles d’éloignement physique. À l’approche du temps froid, le ministère de la Santé et des Services sociaux a repéré l’édifice proposé.


« Il manquait des éléments importants au plan proposé. Le centre de jour actuel a subi une évaluation en aout 2019 ; plusieurs recommandations ont été mises de l’avant pour l’améliorer, mais n’ont pas été incluses dans le projet qui nous a été présenté, explique la mairesse. Nous avions donc des préoccupations pour les gens qui auraient fréquenté le refuge, ainsi que pour le voisinage. »


Inquiétudes du voisinage

Consultés au préalable, les commerçants environnants ont exprimé leurs craintes que pareil achalandage ne nuise très sérieusement à leurs activités, déjà affectées par la crise pandémique, ainsi qu’à la vitalité et à la sécurité du secteur. C’est le cas de Sandra Stirling, copropriétaire de la boutique Overlander Sports, qui partage son stationnement avec l’édifice convoité.


Les promesses d’ériger une clôture et d’assurer une patrouille régulière du secteur n’ont pas apaisé ses craintes. « Plusieurs usagers vont flâner dans le secteur, se battre, faire du vandalisme, etc. », craint-elle, soulignant la nécessité d’installer des caméras de surveillance supplémentaires.


De tels désagréments auraient été rapportés dans le voisinage de l’actuel centre de jour. Exprimant une vive opposition, le conseiller Niels Konge a qualifié l’établissement de fiasco. « Certains propriétaires du voisinage ont dépensé des milliers de dollars en caméra de surveillance. Des locataires ont subi des insultes, il y a eu des bagarres, etc. On a fait l’expérience ailleurs et ça n’a pas marché. De mon point de vue, c’est un échec », a-t-il déclaré.


Plusieurs conseillers ont souligné la complexité d’une telle décision. « La plupart des résidents sont d’accord : nous avons besoin de services pour appuyer les personnes itinérantes… Mais où ? Voilà la question. Nous devons tous comprendre que ce sont des enjeux très complexes, et que cette population ne peut être simplement classée dans une case. La plupart des personnes sans-abris ne causent aucun problème et ne sont pas impliqués dans la criminalité », a souligné le conseiller Julian Morse.

Solution à long terme exigée

Ce débat a mis de l’avant la volonté du conseil à ce que le GTNO procède à la construction d’un centre spécialement dédié aux personnes vulnérables à Yellowknife. « Arrêtez de mettre des pansements sur la situation, et investissez dans un établissement conçu spécifiquement pour ces besoins », a résumé la conseillère Stacy Smith.


« Les problèmes vécus par les sans-abris ne sont pas nouveaux, a-t-elle poursuivi. Ils existent depuis que je suis jeune. Ça ne fait qu’empirer. Nous avons besoin de cet établissement. Ça fait plusieurs décennies que l’itinérance représente un enjeu. »


« N’est-il pas temps de penser à un établissement convenable, adéquatement financé, et installé dans un lieu approprié de la ville ?,  a demandé conseiller Robin Williams. La solution ultime, c’est la construction d’un tel établissement. Je n’approuve pas l’installation d’un tel lieu temporaire. »


La mairesse a pour sa part mentionné l’importance de l’insertion au logement. « Les gens ont aussi besoin de logements. [Un projet d’accès au logement] représenterait une vraie solution, au-delà d’un simple abri temporaire. Le gouvernement l’a fait avec le projet de l’ancien Arnica Inn, et nous avons besoin de beaucoup plus de projets du genre », a-t-elle insisté.


D’autres options temporaires

Comme solutions de rechange à un Centre de jour temporaire, le conseiller Konge a suggéré de faire affaire avec une compagnie qui installe des abris temporaires pour l’exploration minière dans l’Arctique. Des sites en périphérie du centre-ville ont été suggérés, tels que l’espace situé à côté du centre sportif Multiplex. Un service de navette pourrait en assurer l’accès.


La municipalité explore également la possibilité d’accueillir davantage d’usagers au centre de jour actuel, grâce à l’imposition du port du masque. Le lieu de l’ancienne concession GM de Yellowknife est également considéré, comme refuge temporaire

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