UBU ROI_

Embarque vite : le véhicule du collectivisme est parké en double!

Utiliser ce merveilleux outil qu’est Radio Taïga pour faire du théâtre radiophonique éclaté, fou : au départ, c’est un désir qu’Étienne Moiroux et moi partagions, pour nous rendre ensuite compte que cette forme d’art en séduisait bien d’autres.

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Présumant honteusement que vos capacités d’écoute étaient limitées, chers auditeurs, nous avons cherché dans les textes très courts de Jean Tardieu la matière première de nos rêves... jusqu’à ce qu’une idée de Batiste Foisy nous entraîne dans d’ultimes et pathologiques retranchements de la mégalomanie avec l’adaptation de l’Ubu Roi (1896) d’Alfred Jarry.

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Par-delà les parallèles que d’aucuns esprits sapients ont tracé entre Trump et Ubu, la pertinence du texte de Jarry tient aussi dans le foisonnement de ses personnages, qui a permis à nombre de Yellowknifiens de participer au processus créatif, avec un enthousiasme qui avait un je-ne-sais-quoi d’infantile et qui faisait grand plaisir à voir.

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Si le personnage principal de la pièce est un nombril abyssal sur deux pattes, l’entourer a toutefois été quelque chose de très collectif. Et d’international. Le fin observateur n’aura pas trop de ses deux mains et de ses trois oreilles pour identifier les accents qui, de Marseille, du Congo, du Manitoba ou de Verdun, font de cette version subarctique du chef-d’oeuvre de l’inventeur de la pataphysique la plus accentuée qui soit.

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Denis Lord est journaliste pour L'Aquilon et pour Radio Taïga. Il apprécie notamment les mots, la culture, la bande-dessinée et le théâtre.