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  • Les Jeux d’hiver de l’Arctique s’engagent dans la réconciliation

    Le 13 mars dernier, trois jours après la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de l’Arctique dans la vallée Mat-Su en Alaska, le Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique (Arctic Winter Game International Committee – AWGIC) a fait une annonce importante et significative. Alors que les prochains Jeux auront lieu à Whitehorse au Yukon en 2026, le comité a annoncé s’engager à respecter l’appel à l’action no 91 du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. L’appel à l’action no 91 invite les responsables et les pays hôtes d’évènements sportifs internationaux à veiller à ce que les protocoles territoriaux des peuples autochtones soient respectés, ainsi qu’à ce que les collectivités autochtones locales participent à tous les aspects de la planification et de la participation à de tels évènements. Cette décision a été prise avant la tenue des Jeux d’hiver de l’Arctique 2024 à Mat-Su, et souligne la volonté de l’AWIG de promouvoir la réconciliation, la compréhension et le respect au sein de l’organisation des Jeux d’hiver de l’Arctique dans le futur. « Les Jeux d’hiver de l’Arctique ont toujours eu pour but de rassembler les communautés par le biais du sport et des échanges culturels, a déclaré John Flynn, ancien président de l’AWIG. Nous reconnaissons le riche héritage culturel et les contributions des peuples autochtones aux Jeux et au nord circumpolaire dans son ensemble. Il est impératif que nous intégrions les principes de réconciliation dans tous les aspects de notre planification afin de garantir que les Jeux continuent à servir de plateforme pour l’unité et la compréhension, » poursuit-il. Le Comité international des Jeux d'hiver de l’Arctique a intégré l'appel a l'action 91 du rapport final de la Commission de la Vérité et la Réconciliation. (Photo : Nelly Guidici) Dans cette optique, « les perspectives, les connaissances et les pratiques autochtones seront intégrées dans la planification et l’exécution des futurs évènements des Jeux d’hiver de l’Arctique. » La Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique 2026 est en train d’élaborer un plan d’ensemble de l’évènement. Dans le cadre de ce processus, elle a déjà entamé un dialogue constructif avec divers gouvernements et organisations des Premières Nations, telles que le Conseil des Premières Nations du Yukon, la Première Nation de Kwanlin Dün et le gouvernement du Conseil des Ta'an Kwäch’än. « [Nous nous] engageons à faire en sorte que les perspectives, les voix et le riche patrimoine culturel des autochtones soient non seulement reconnus, mais aussi activement intégrés à chaque étape de la planification et de l’exécution, depuis la phase actuelle de planification jusqu’à l’apogée des Jeux, » explique Elizabeth Priest, coordinatrice intérimaire du marketing et de la communication au sein de l’AWIG. La ville de Whitehorse est située sur les territoires traditionnels du Conseil des Ta'an Kwäch'än et de la Première Nation de Kwanlin Dün.

  • Neuf cinéastes de l’Arctique circumpolaire documentent le réchauffement climatique

    Le Fonds du film autochtone de l’Arctique (Arctic Indigenous Film Fund — AIFF) et Téléfilm Canada ont annoncé la sélection de neuf cinéastes autochtones de l’Arctique pour participer à la deuxième ronde du programme de formation en cinéma. Quatre femmes cinéastes du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest font partie de cette nouvelle cohorte. Ce programme appelé Witness a pour objectif de mettre en lumière les perspectives des communautés arctiques afin de créer des courts-métrages percutants sur les effets des changements climatiques.Le programme pilote comptait cinq cinéastes en 2023, l’année de sa création. Pour cette deuxième édition, six projets menés par neuf cinéastes, en début ou milieu de carrières et venant de l’Alaska, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Groenland, de la Norvège et de la Suède bénéficieront d’un programme de mentorat. Des ateliers sur la cinématographie et l’activisme climatique, encadrés par deux cinéastes autochtones canadiens renommés ainsi que de bourses de formation pour les aider à produire leurs films sont également prévus. « Le programme Witness est dédié au soutien de la production cinématographique autochtone, à l’encouragement des jeunes à s’engager dans l’industrie des médias à partir de leurs propres communautés, et à la promotion de la collaboration entre les peuples autochtones du monde entier. Avec le soutien de Téléfilm Canada, notre partenaire actuel, le programme pilote a connu un succès l’année dernière, » explique la coordinatrice du programme Witness, Amee Le. Carmen Kuptana, de Tuktoyaktuk, travaille actuellement sur un court-métrage qui documentera l'érosion côtière dans sa communauté et les nombreux impacts sur la santé mentale. (Courtoisie) Le tournage des documentaires est prévu au printemps et à l’été 2024. Ashley Qilavaq-Savard et Jennifer Kilabuk d’Iqaluit ainsi que Eriel Lugt et Carmen Kuptana de Tuktoyaktuk font partie de cette cohorte et sont les quatre représentantes des communautés inuites du Canada cette année. L’activisme de génération en génération Ashley Qilavaq-Savard et Jennifer Kilabuk sont sœurs et l’activisme climatique est une histoire de famille. Leur documentaire appelé « Activisme climatique intergénérationnel » revient sur le parcours de leur grand-père aujourd’hui décédé qui, au début des années 2000, a parlé des changements qui se produisaient sur le territoire. « Il faisait de l’activisme sur le changement climatique et il partageait ses préoccupations sur les choses qu’il voyait. Nous voulions en quelque sorte fusionner notre travail ensemble et l’honorer de cette façon, » indique Jennifer Kilabuk qui siège aujourd’hui au comité consultatif des jeunes sur le changement climatique du Nunavut. L’activisme climatique peut prendre plusieurs formes et ce sont les variétés des voix et des actions autochtones en Arctique que les deux sœurs souhaitent aussi mettre de l’avant. Alors que l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du monde, il est urgent pour Jennifer Kilabuk que les communautés inuites qui subissent ces effets du réchauffement, alors même qu’elles n’en sont pas responsables, partagent leurs points de vue avec le reste du monde. C’est la justice climatique qui entre en jeu selon elle. « Ce sujet est très important pour moi pour des raisons de justice climatique. Nous, dans le Nord, subissons beaucoup d’impacts du changement climatique qui ont des répercussions sur notre vie quotidienne et nos moyens de subsistance, et ce, de nombreuses façons différentes. (Il y a des) impacts sur nos infrastructures et nos services, des impacts sur notre culture, sur notre santé y compris notre santé mentale, sur la sécurité alimentaire et sur l’accès au territoire, » pense-t-elle. Jennifer Kilabuk et Ashley Qilavaq-Savard sont originaires d’Iqaluit. Leur documentaire appelé "Activisme climatique intergénérationnel" explore les multiples voies de l'activisme climatique chez les Inuits. (Courtoisie) Pour Carmen Kuptana dont le documentaire porte sur l’érosion côtière dans la communauté de Tuktoyaktuk, le réchauffement climatique a aussi de nombreux impacts sur la santé mentale des habitants. « Nous voulons montrer comment le changement climatique provoque l’érosion côtière, mais aussi comment il a un impact sur la santé mentale et sur notre culture. C’est vraiment injuste parce qu’il y a tellement de pollution dans le monde et c’est comme si nous recevions une gifle pour quelque chose dont nous ne sommes pas responsables, » dénonce-t-elle. Les gardiens du territoire L’activisme climatique et la surveillance du territoire sont des valeurs ancrées profondément dans la culture inuite d’après Jennifer Kilabuk. La relation étroite et le savoir acquis de génération en génération font aujourd’hui des Inuits, les gardiens du territoire aux premières loges pour parler du réchauffement climatique en Arctique. « L’activisme climatique est ancré dans nos valeurs inuites. Depuis des temps immémoriaux, nous (sommes les gardiens du) territoire. Nos ancêtres, nos grands-pères étaient des activistes climatiques, ils ont géré le territoire et en ont pris soin comme ils l’entendaient, comme les peuples autochtones le font depuis la nuit des temps. Ce que nous essayons de montrer, c’est qu’en renforçant notre relation avec la terre et notre culture, nous faisons de l’activisme climatique. En gérant notre terre, en renforçant notre relation avec la terre, nous remplissons notre mission de gérance. » Le peuple inuit a toujours su s’adapter et faire preuve de résilience, rappelle Carmen Kuptana. « Mon peuple s’adapte au territoire, nous ne le changeons pas pour notre bien et c’est ce que mon père m’a toujours dit, il faut s’adapter au changement et s’y habituer parce que notre peuple était déjà un peuple de voyageurs, car nous suivions la migration des animaux. » Des projections en avant-première en Finlande L’ensemble des courts-métrages allant de trois à cinq minutes sera présenté en avant-première au Festival du film autochtone Skábmagovat qui aura lieu à Inari, en Finlande, en janvier 2025. Un calendrier de projection au Canada n’a pour le moment pas été dévoilé.

  • Marie-Luna Langlois : une étoile montante de Yellowknife

    À quinze ans, l’adolescente représente la capitale ténoise et inspire les jeunes filles à poursuivre leurs rêves. Elle se rendra à Toronto en juillet pour représenter les Territoires du Nord-Ouest  en tant que Miss Teenage Yellowknife au concours Miss Teenage Canada. La jeune fille de quinze ans a des racines colombiennes, mais a grandi au Québec. Il y a deux ans, elle décide de venir chez sa tante dans la capitale ténoise pour apprendre l’anglais. « Et je suis tombée amoureuse de Yellowknife », confie-t-elle à Médias ténois. « J’ai adoré comment les gens de la communauté, même si elle est petite, sont toujours prêts à aider. Puis, ici j’en ai appris beaucoup plus sur d’autres cultures et ça m’a vraiment passionnée », raconte-t-elle. Marie-Luna est heureuse de cette occasion de représenter sa communauté et veut encourager d’autres jeunes filles à poursuivre leurs rêves. « Je me suis dit que si je représente Yellowknife, comme une communauté plus petite, je peux montrer aux autres jeunes filles qu’elles peuvent faire de grandes choses, elles peuvent essayer des choses nouvelles », affirme Marie-Luna. Un défi hors du commun L’idée de participer au concours lui est venue il y a quelques mois. Elle explique s’être donné le défi de faire quelque chose « hors du commun ». C’est le soir du Nouvel An qu’elle décide de se lancer et, avec l’accord de sa mère, d’envoyer sa candidature. Quelques jours plus tard, elle passe un entretien avec les organisateurs du concours Miss Teenage Canada, géré par Pageant Group Canada. « J’imagine qu’ils ont aimé ce que je voulais démontrer, que je voulais ouvrir des portes pour d’autres jeunes filles ici et que je voulais vraiment représenter le territoire et son multiculturalisme, dit la jeune fille. Pour moi, ça a été moins difficile que dans d’autres provinces, comme l’Alberta ou la Colombie-Britannique, car ils doivent faire un concours entre plusieurs jeunes filles. » (Courtoisie Marie-Luna Langlois) Marie-Luna avoue n’avoir jamais été très bonne en maquillage, mais qu’elle a quand même essayé de se lancer dans cette aventure. « En Colombie ou partout en Amérique du Sud, d’où ma mère vient, il y a les Miss Teenage […] C’est très populaire, c’est un grand truc, une grande représentation. Ils sont fiers quand quelqu’un y participe. Je me suis dit peut-être je vais essayer ça » détaille celle qui convoite la place de Miss Teenage Canada. Elle parle également de son amour pour l’École Sir John Franklin, son implication dans des clubs tels que le club de débat, et la façon dont son école l’a aidée à s’épanouir tant sur le plan scolaire que social. Celle qui détient désormais le titre de Miss Teenage Yellowknife possède cependant d’autres passions. Elle fait ainsi part de ses passions pour le journalisme, pour la photographie et pour le soccer, et évoque son engagement dans la couverture médiatique des évènements sportifs de son école. Elle conclut en encourageant toutes les jeunes filles à poursuivre leurs aspirations et à ne jamais abandonner leurs rêves, peu importe leur origine ou les défis rencontrés. « Toutes les filles peuvent faire ça. Je vais là surtout pour représenter qu’il n’y a rien d’impossible. Même si tu viens d’un endroit plus petit et que tu crois que tu as moins d’opportunités, tu peux quand même le faire. Il faut juste parfois que tu travailles plus fort pour avoir ce que tu veux », conclut l’adolescente. Assise à ses côtés, sa maman, Haudry Escandon, exprime sa fierté devant le parcours de Luna : « C’est une fierté de voir ma fille avancer, de la voir comme une petite chenille qui commence à grandir. Elle va devenir un papillon et commencer à prendre son envol. » Les propos de Mme Luna ont été révisés à des fins de clarté ou de concision.

  • Évaluation après action : la gestion de l’évacuation de Yellowknife sous la loupe

    Les résidents expriment leurs inquiétudes et proposent des améliorations pour les futures situations d’urgence. La Ville de Yellowknife cherche à recueillir les réactions de ses habitants sur la gestion de l’évacuation de l’été 2023. À cet effet, elle a engagé une société d’audit, KPMG, pour réaliser une évaluation après action afin d’identifier les meilleures pratiques démontrées par la réponse de la Ville à la saison des feux de forêt de 2023, ainsi que les domaines susceptibles d’être améliorés. Les résidents sont invités à fournir des commentaires en ligne par le biais d’un sondage ouvert jusqu’au 12 avril 2024, sur la page PlaceSpeak de la Ville. La semaine dernière, le 27 mars, une séance publique a été organisée au Multiplex de Yellowknife pour permettre aux habitants de se prononcer sur la gestion de l’évacuation par la Ville. Plusieurs dizaines de résidents se sont présentés au Multiplex. Un micro a été installé au centre de la salle et, pendant deux heures, une trentaine de personnes se sont levées pour prendre la parole. La plupart des interventions étaient critiques à l’égard des actions de la Ville et du gouvernement territorial, l’aspect le plus cité étant le manque de communication avec les résidents les jours de l’évacuation. Médias ténois a assisté à la séance publique, mais nous ne pouvons pas nommer les personnes qui ont pris la parole. La plupart des interventions étaient critiques à l’égard des actions de la Ville et du gouvernement territorial, l’aspect le plus cité étant le manque de communication avec les résidents les jours de l’évacuation. (Photo : Cristiano Pereira) « Je ne vous crois pas » L’absence de plans clairs, de stratégies de communication et de transparence, notamment en ce qui concerne les procédures d’évacuation et les directives de mise à l’abri, a suscité des inquiétudes. La nécessité d’élaborer des plans de gestion des urgences plus détaillés afin d’instaurer la confiance au sein de la communauté a été soulignée à plusieurs reprises au cours des discours. « Personne ne semblait savoir ce qu’il fallait faire et à quel moment. Au cours de la saison à venir, que se passera-t-il lorsque l’ordre d’évacuation sera émis? Je me risquerais à dire que 80 % de la population dira simplement : “Je ne vous crois pas” », a affirmé l’un des premiers participants. Les intervenants ont exprimé leur frustration face à la perception d’incompétence et au manque de coordination entre les autorités, soulignant l’importance de tirer les leçons des expériences passées et d’intégrer les retours d’expérience dans les futurs efforts de préparation. « On nous a dit à plusieurs reprises que Yellowknife n’allait jamais être évacuée. L’incendie à l’extérieur de la ville a brulé pendant un mois avant de commencer à menacer la ville. Et soudain, à 19 heures le mercredi soir, on nous a dit que tout le monde devait quitter la ville tout de suite ou au plus tard vendredi. Il n’y avait pas de plan d’évacuation, c’est clair. On s’attendait à ce qu’il n’y ait jamais d’évacuation et c’était le plan sur lequel tout le monde travaillait », a commenté un habitant. Des points positifs Les intervenants ont exprimé leur déception quant à la gestion de la situation par les gouvernements locaux et territoriaux. Plusieurs ont critiqué ce qu’ils considèrent comme un manque de stratégie et de planification. « Je voulais juste savoir si la ville voulait que je fasse quelque chose et si elle allait le faire. Pour moi, c’était l’essentiel. Malheureusement, la communication concernant l’évacuation, je déteste le dire, mais c’était presque comme un sketch d’un film des Monty Python où tout va bien, tout va bien, et puis soudain “Oh, fuyez, fuyez, fuyez”. Il n’y a pas eu de transition. C’était un virage immédiat. Et ils s’attendaient à ce que les gens soient capables d’y répondre. Je n’ai jamais rien vu de la part de la Ville. Ils n’arrêtaient pas de dire qu’ils avaient un plan, mais, quand nous avons demandé à voir le plan, nous n’avons rien eu d’autre que des affirmations disant qu’ils suivaient le plan », souligne un des participants. Il a cependant souligné que l’évacuation avait tout de même des points positifs : « Je dois dire que dans le cadre de l’évacuation, le ravitaillement en carburant et la réponse de High Level ont été excellents. » Les conversations ont abordé les expériences de diverses communautés, notamment les questions liées aux sans-abris, aux communautés autochtones et aux difficultés rencontrées par les groupes vulnérables lors des incendies de forêt. Des suggestions ont été faites pour améliorer la collaboration et la responsabilité dans la gestion des situations d’urgence, en mettant l’accent sur les besoins des populations défavorisées et en renforçant les approches inclusives et culturellement sensibles de la gestion des situations d’urgence. « Je n’ai jamais rien vu de la part de la Ville. Ils n’arrêtaient pas de dire qu’ils avaient un plan, mais, quand nous avons demandé à voir le plan, nous n’avons rien eu d’autre que des affirmations disant qu’ils suivaient le plan », affirme un des résidents ayant pris part à l'audience publique. (Photo Cristiano Pereira) Inquiétudes Le discours a souligné la nécessité de respecter, de comprendre et de soutenir les communautés autochtones et les autres groupes touchés de manière disproportionnée par les crises, en insistant sur l’importance d’une prise de décision inclusive dans la réponse aux situations d’urgence. Les appels à l’action comprennent la révision des stratégies d’évacuation, un meilleur soutien aux groupes vulnérables et l’adoption d’une approche plus empathique et collaborative. D’autres ont exprimé leur profonde inquiétude concernant l’été à venir et ont souligné que toute cette discussion est tardive et aurait dû avoir lieu il y a plusieurs mois. La session a coïncidé avec le premier jour où l’on a commencé à voir de l’eau liquide dans les rues de Yellowknife, premier signe de la fonte des neiges. « Quelqu’un a-t-il vu ce qui se passe à l’extérieur? », a demandé un homme à toute la salle. « C’est la même chose que l’année dernière. Je suis ici depuis 60 ans et nous allons revivre la même situation que l’année dernière », a-t-il prévenu, inquiet. « Nous sommes ici ce soir pour discuter des erreurs que nous avons commises l’année dernière, mais nous aurions dû le faire il y a des mois », a-t-il poursuivi, sous les applaudissements de la salle. L’homme a exprimé son inquiétude pour « le premier idiot qui va jeter une cigarette par la fenêtre » au cours d’un été qui s’annonce « sans eau ». L’applaudissement le plus fort de la soirée a eu lieu lorsque l’un des orateurs a salué le rôle et la contribution de « tous les membres du staff et les bénévoles qui sont restés, ainsi qu’à la province de l’Alberta pour toute son aide ». « Je dirais également qu’à la toute fin, je ne pense pas que nous devrions être tristes que la ville n’ait pas brulé. Beaucoup de gens sont restés sur place et se sont démenés pour que cela n’arrive pas. Mais je n’ai pas l’impression que cela faisait partie du plan », a-t-il conclu. Note de la rédaction Bien qu’il s’agit d’une audience publique, compte tenu de la nature sensible du sujet et du charactère privé des opinions partagées par les différentes sources, Médias ténois a consenti à les garder anonymes, à leur demande.

  • À l’aide de la 10

    Un projet de recherche pour améliorer la route entre Inuvik et Tuktoyaktuk, construite sur du pergélisol instable, reçoit une aide financière de Sentinelle Nord. « La recherche s’appliquera de façon générale aux routes construites sur pergélisol, mais encore plus à la route Inuvik-Tutktoyatuk [la 10], parce que ce qu’on fait et qu’on développe est basé sur ce laboratoire », explique le chercheur principal du projet, le professeur adjoint Jean-Pascal Bilodeau, du département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval (Québec). Certains tronçons de la 10, tout comme d’autres routes nordiques, se dégradent très rapidement, observe M. Bilodeau. « Les infrastructures de transport sur pergélisol sont construites dans la perspective que le substrat et la fondation soient gelés en permanence, au moins jusqu’au niveau du remblai granulaire, détaille-t-il. Jean-Pascal Bilodeau, titulaire de la Chaire de recherche en partenariat Sentinelle Nord sur les infrastructures nordiques. (Courtoisie) Mais pour nombre de raisons, notamment les changements climatiques, et le secteur où on travaille, le remblai est plus mince, alors il y a des dégels annuels qui sont beaucoup plus profonds. C’est un problème pour le comportement des routes. Nous n’avons pas beaucoup d’outils très avancés pour faire de la conception de routes en milieu nordique pour ce contexte. » Vers la modélisation L’appui financier de Sentinelle Nord, un réseau de chercheurs de l’Université Laval, est modeste (25 000 $), mais, allié à d’autres financements, il permettra de finaliser la banque de données du projet, qui comprend entre autres des données sur la température et sur le comportement mécanique du remblai. Des activités de laboratoire et de modélisation permettront de valoriser des résultats préalablement obtenus sur le terrain pour soutenir le développement d’outils d’ingénierie. Une station expérimentale a déjà été mise en place en 2019. Le projet, un partenariat avec l’Université du Manitoba et l’Université technique du Danemark, devrait être terminé en 2025. La route Inuvik-Tuktoyaktuk, bâtie sur du pergélisol, est l'objet de nombreuses études. (Photo : Jean-Pascal Bilodeau) Quelque quatorze propositions ont été retenues dans le cadre du Fonds d’accélération de la recherche de Sentinelle Nord. Plusieurs d’entre eux se développent à l’échelle de l’Arctique canadien. Un autre projet spécifique aux TNO, commencé voilà cinq ans, associe plusieurs universités canadiennes dans l’Analyse automatisée des éléments traces essentiels à la vie le long du continuum terre-mer. Cette recherche sur la biogéochimie arctique se déploie du delta du Mackenzie jusqu’au nord de l’ile d’Ellesmere.

  • Émission des gaz à effets de serre : réduire davantage

    Alors que la taxe carbone fait l’objet d’un débat, la réduction de l’émission des gaz à effets de serre est une des idées consensuelles qui se dégage des consultations sur l’avenir climatique et énergétique des TNO. C’est du moins l’analyse du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO), qui rendait public le 28 mars dernier, Notre avenir énergétique et climatique dans un monde en transformation, un document synthèse sur les commentaires recueillis à ce propos entre juin et octobre 2023. Le GTNO a reçu 152 pages de commentaires représentant seize soumissions écrites et 2 500 visiteurs du portail d’échanges avec le public. Un livret illustré par l’auteure de bande dessinée Alison McCreesh a également été produit à partir des rencontres publiques ayant eu lieu du 5 au 7 juillet 2023, qui ont regroupé 148 participants. Atelier sur l’énergie et les changements climatiques tenu à l’été 2023. (Courtoisie) Les cibles « Les participants ont généralement exprimé l’opinion que le GTNO doit en faire beaucoup plus pour résoudre les problématiques d’énergie et de changements climatiques en établissant des cibles plus ambitieuses », peut-on lire dans le document-synthèse. Les objectifs actuels ont été exprimés dans la Stratégie énergétique 2030, rendue publique en 2018. On y visait une réduction moyenne de 25 % des émissions de GES attribuables à la production d’électricité dans les collectivités alimentées au diésel, de 10 % par habitant des émissions attribuables au transport par rapport au niveau de 2016. En 2021, le transport produisait environ 63 % des émissions totales des TNO. Autres cibles : 40 % d’énergie renouvelable pour le chauffage des locaux et l’augmentation de 15 % de l’efficacité énergétique de l’ensemble des bâtiments. L’électricité en relief Le GTNO relève d’autres points de vue fréquemment exprimés parmi les gens, organismes et gouvernements consultés. La révision de leurs rôles et responsabilités pour, par exemple, fixer les cibles de réduction des émissions. La nécessité d’identifier et de mettre en pratique la combinaison optimale entre la transition énergétique et l’économie et la création d’emplois a aussi été mise de l’avant. Le rôle essentiel du secteur de l’électricité a fait l’objet d’abondants commentaires avec, notamment, la révision et le de développement de politiques favorisant la production d’électricité propre et indépendante ainsi que le programme de facturation nette. « La Régie des entreprises de service public des TNO les entreprises du secteur de l’électricité, le GTNO et les gouvernements et les organisations autochtones intéressés doivent collaborer pour élaborer des outils de planification, de règlementation et d’orientation appropriés afin de permettre la transition du réseau électrique des TNO au cours des décennies à venir », résume le GTNO. L’année 2035 et au-delà Le GTNO utilisera les commentaires compilés pour orienter son examen de la Stratégie énergétique 2030 et du Cadre stratégique sur le changement climatique des TNO pour 2030, qui ont été rendus publics en 2018. GTNO s’est engagé à procéder à un examen complet de la stratégie et du cadre après cinq ans.

  • L'Édito de la rédaction : neuf mois d’attente

    Plusieurs mois après les feux de forêt, le gouvernement réussit enfin à recourir aux services d’une société d’audit, KPMG, pour ne pas la citer. L’objectif? Analyser la réponse de la Ville lors des feux de forêt de 2023 : bonnes pratiques, pratiques jugées moins bonnes, et identifier les domaines susceptibles d’être améliorés. C’est ce qu’une bonne partie de la population espérait...il y a de cela plusieurs mois. La saison des feux de forêt et les évacuations de 2023 ont été l’objet d’une temporalité assez particulière pour la population : des mois sans rien savoir, quelques incidents tragiques qui auraient vite fait de nous mettre la puce à l’oreille (confère les débâcles et feux à Hay River et à Entreprise notamment), quelques jours de communications du gouvernement territorial stipulant que tout allait bien puis, du jour au lendemain, l’évacuation de quelque 19 000 personnes. S’en suivent trois semaines d’exile. Promenade de santé – payée – pour l’un ou l’une, période de stress intense pour l’autre. Une réentrée en ville étalée sur plusieurs jours. Près de neuf mois d’attente, de confusion et de revendications quant à la gestion de la crise et, maintenant, une dizaine de jours à peine pour remplir un questionnaire. Tout cela a pris tellement de temps à se mettre en place pour ultimement être expédié si rapidement. Alors que la température remonte et que le printemps arrive avec l’écho futur d’un été menaçant, l’inquiétude des résidentes et résidents du Nord pourra-t-elle être apaisée de quelque façon dans les résultats de cet audit?

  • L’aube du modernisme dans la musique classique 9

    Cinq des six poèmes symphoniques composés par Antonin Dvořák représentent des contes traditionnels bohémiens, écrits en tchèque par des poètes bohémiens. Ils ont été composés en 1896 lorsque le compositeur est retourné au Royaume de Bohème après avoir terminé son travail en tant que directeur du Conservatoire de musique de New York. Il s’est installé près de Prague et y est resté jusqu’à la fin de ses jours en 1904. À son arrivée à Prague, il est devenu directeur du Conservatoire de musique de Prague et a participé activement à des groupes intellectuels qui se réunissaient pour partager leurs réalisations dans le but de renforcer la langue et d’autres aspects culturels bohémiens. Parmi ces groupes figurait l’école littéraire Majovci, regroupant des écrivains écrivant en tchèque et utilisant des structures sémantiques et philosophiques similaires à celles employées par Lord Byron, Johann Wolfgang von Goethe et Alexander Pouchkine, des piliers littéraires du Romantisme. Parmi ces écrivains se trouvaient Adolf Heyduk, qui a inspiré Dvořák dans ses chansons gitanes en 1880, Karel Jaromír Erben, auteur du poème « Vodník » qui a inspiré la symphonie « Vodník » de Dvořák en 1896, et Jaroslav Kvapil, qui a écrit le livret de l’un des plus beaux opéras de Dvořák, « Rusalka », une œuvre majeure composée en 1900. Le nom « Rusalka » dans les traditions slaves est associé aux « roussalki », des personnages féminins des « Vodník ». Ces êtres mythologiques sont similaires aux naïades de la Grèce antique, aux nymphes de la Rome antique et aux ondines de la tradition alsacienne. Dans l’opéra de Dvořák, « Rusalka » habite dans un château au fond d’un lac glacé pendant l’hiver et se manifeste sur les rives pendant le reste de l’année. Le personnage central, Rusalka, tombe amoureux d’un prince qui chasse près du lac. Malgré l’opposition de son père, elle implore l’aide de la lune pour toucher le cœur du prince et demande à la sorcière Jezibaba de la transformer en humaine pour pouvoir l’aimer.

  • La Cour suprême statue dans une affaire opposant la Première Nation Vuntut Gwitchin à l’une de ses membres.

    Nelly Guidici Dans l’affaire Dickson contre la Première Nation Vuntut Gwitchin (PNVG), la Cour suprême a donné raison à la PNVG le 28 mars 2024. Elle confirme ainsi la validité de l’obligation qu’impose une première nation à ses dirigeants de vivre sur son territoire traditionnel. Cindy Dickson est membre de la PNVG, mais vit à Whitehorse et est contrainte d’y demeurer pour des raisons personnelles. Elle souhaitait se porter candidate au poste de conseillère au sein de cette Première Nation et affirmait que l’obligation de résidence était discriminatoire à son égard en tant que personne qui ne réside pas sur les terres désignées. La Première Nation Vuntut Gwitchin est la communauté la plus septentrionale du territoire du Yukon. (Photo : Nelly Guidici) Elle a contesté l’obligation de résidence devant la Cour suprême du Yukon, faisant valoir que cette obligation violait le droit à l’égalité que lui garantit le paragraphe 15 de la Charte canadienne des droits et libertés, mais la Cour suprême ne lui a pas donné raison et a rejeté son appel. La Première Nation Vuntut Gwitchin est la communauté, sans accès routier, la plus septentrionale du territoire du Yukon et se trouve à près de 800 kilomètres au nord de la capitale Whitehorse.

  • Le Musée historique de Yellowknife : un voyage à travers le temps dans la capitale ténoise

    De l’aube géologique à l’ère contemporaine, un nouvel espace dédié à l’histoire de la ville ouvre ses portes. Texte et photos par Cristiano Pereira Reportage audio par Daniel Birru Un nouveau musée a vu le jour dans la capitale ténoise : le Musée historique de Yellowknife a ouvert ses portes avec une collection qui vise à montrer et à expliquer au public la longue histoire de la région, des plus anciennes roches jusqu’à aujourd’hui. Le mardi 26 mars, jour d’ouverture, Walt Humphries (premier président de la Société historique de Yellowknife et l’un de ses membres fondateurs) semblait satisfait. « C’est vraiment bien de pouvoir enfin inaugurer et faire vivre ce musée, car nous l’avons conçu pour que les gens puissent le voir », a-t-il déclaré à Médias ténois. La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, en compagnie de Walt Humphries, à gauche, pour l'ouverture officielle du Musée historique de Yellowknife. (Photo: Cristiano Pereira) Résultat d’un projet de longue haleine – 22 ans pour être précis – le musée n’ouvre ses portes que maintenant, car une série d’épisodes ont retardé le processus tout au long de sa création : il y a d’abord eu une évaluation environnementale qui a limité l’accès au bâtiment et empêché toute intervention; puis il y a eu la pandémie – et enfin, l’été dernier, alors que l’on préparait la dernière ligne droite avant l’ouverture, c’est l’évacuation qui a fini par bloquer l’avancement des travaux. « L’attente a été terriblement longue », commente M. Humphries en haussant les épaules. Le musée expose une remarquable collection d’objets et de spécimens géologiques liés à l’exploitation minière et à l’histoire de Yellowknife, que les habitants et les visiteurs pourront désormais découvrir dans ce nouvel espace. « Nous avons reçu des dons et la plupart de nos membres sont des collectionneurs. Je suis un prospecteur et je suis toujours en train de collecter des objets. Quand je vais dans un ancien camp de brousse et que je vois des choses qui trainent par terre, si elles ont l’air bonnes, je les ramasse et je les garde parce que je sais qu’elles finiront par être détruites », raconte-t-il. Maintenant que tout est réuni dans un même espace, il espère que le public pourra se faire une idée de l’histoire de la capitale ténoise. « On essaie de montrer l’histoire de Yellowknife depuis sa fondation, et avant même sa fondation, et lorsque les Dénés vivaient ici, et lorsque Yellowknife est devenue une ville – tout ça jusqu’à aujourd’hui », a résumé M. Humphreys. Le but, poursuit-il, c’est de « donner vie à l’histoire ». « Nous sommes concentrés sur l’histoire de Yellowknife et sur la culture, l’histoire autochtone, la géologie et l’histoire minière de Yellowknife. Cet espace est donc très intéressant », ajoute la gestionnaire du musée, Grace Guy. La responsable du nouvel espace a souligné que tous les efforts ont été motivés par un sens profond de la rigueur et du souci de montrer les gens et les cultures d’une manière qui soit exacte et fidèle à la vérité historique. « La Première nation des Dénés Yellowknives et l’Alliance des Métis du Nord-Ouest se sont donc réunies à plusieurs reprises avec nous au fil des ans pour examiner les pièces et s’assurer que la formulation était correcte », assure Mme Guy. La cérémonie d’ouverture a réuni des représentants des gouvernements fédéral, territorial et municipal. Michael McLeod, député fédéral des Territoires du Nord-Ouest, a rappelé qu’Ottawa « a contribué plus de 1,2 million de dollars à cette importante initiative et n’est qu’un partenaire parmi les nombreux membres de la communauté et les multiples niveaux de gouvernement qui ont soutenu ce projet et sont conscients de l’immense valeur de sa réalisation à Yellowknife et dans la région du Nord-Ouest ». Plusieurs tableaux et figurines sont désormais exposés au Musée historique, et les passants peuvent les contempler. (Photo : Cristiano Pereira) Le travail dévoué et passionné de la Société historique de Yellowknife au fil des années a été loué par la ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Caitlin Cleveland. « Vos efforts inlassables pour préserver le patrimoine de Yellowknife aideront les gens à comprendre la riche histoire de notre communauté et son parcours minier, tout en contribuant de manière significative à notre potentiel économique et touristique », a déclaré madame Cleveland. « Des sites comme celui-ci nous permettent d’enseigner à nos jeunes et à nos enfants l’histoire de l’exploitation minière, de préserver certaines de ces traditions culturelles, de développer une jeunesse forte et saine, de tirer les leçons du passé et de continuer à raconter ces histoires et de montrer l’impact de l’exploitation minière non seulement sur notre économie, mais aussi sur nos communautés, et ce que cela signifie pour l’avenir », a-t-elle ajouté. La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, a également salué les efforts de tous les bénévoles et donateurs qui ont contribué au fil des ans à faire de l’ouverture du musée une réalité. Dans son discours, madame Alty s’est montrée optimiste quant à l’impact futur du musée sur la préservation du patrimoine, l’accueil des touristes et la fierté de la communauté. « Je vois là une opportunité d’apporter de nouveaux souvenirs à notre génération future, aux touristes et aux résidents », a déclaré Mme Alty. « Les gens voyagent à Yellowknife pour les aurores boréales, mais ils viennent aussi pour l’histoire, et donc ils peuvent maintenant venir aussi ici à ce musée », a conclu la mairesse. Le musée est situé sur l’ancien site de la mine Giant, non loin du lieu de mise à l’eau des bateaux. L’espace sera ouvert du mardi au samedi, de 10 h 30 à 17 h 30, et l’entrée se fera sur donation.

  • Le théâtre en français est de retour à Yellowknife

    La compagnie Théâtre du 62e parallèle présente « Il était une fois, et alors? », une pièce pour un public averti. Texte par Cristiano Pereira Reportage audio par Daniel Birru Le théâtre en français fait son retour à Yellowknife cette fin de semaine : le vendredi 29 mars et le samedi 30 mars, la compagnie Théâtre du 62e parallèle va présenter la pièce « Il était une fois, et alors? », un texte original de Bruno Tanguy avec la mise en scène d’Annie Larochelle et de Julie Plourde. Le spectacle commence à 19 h 30 et il y a encore quelques billets disponibles pour les deux représentations. La pièce de théâtre Il était une fois, et alors? est présentée les 29 et 30 mars à la Northern Arts and Cultural Centre de Yellowknife. De gauche à droite: Jessica Fortin (Blanche Neige),  Laurence Bonin (Clochette), et Anna Leung (Cendrillon), en répétition. (Photo : Cristiano Pereira) La pièce est le résultat de six mois de travail de la compagnie et présente une troupe composée entièrement de membres de la communauté franco-ténoise : Jessica Fortin (Blanche Neige), Anna Leung (Cendrillon), Geneviève Charron (Peau d’Âne), Valérie Garçon (Belle), Marjolaine Chevet (La Méchante Reine), Laurence Bonin (Clochette), Xavier Dencausse (Miroir) et Stéphane Poulin (Grincheux). Un choix fantastique En conversation avec Médias ténois, Annie Larochelle a parlé du choix du texte de Bruno Tanguy. La responsable de la mise en scène a expliqué qu’après avoir exploré différents styles de pièces les années précédentes, ils ont décidé de prendre un nouveau chemin et de s’aventurer dans le fantastique en revisitant les contes de princesses et de princes de notre enfance. « On a choisi ce texte-là parce qu’on voulait aller ailleurs », dit Annie, en indiquant qu’ils ont choisi de s’engager dans une voie « plus fantastique ». « On parle des contes d’autrefois, avec les princesses et les princes de quand on était jeunes, avec lesquels on a grandi. Eh bien, on se demande : Ils sont devenus quoi, aujourd’hui? », continue Mme Larochelle. La pièce n’a pas vraiment de « message » ou de « morale » à offrir – l’intention est purement et simplement de divertir et, surtout, de stimuler l’imagination sur le devenir de ces personnages féériques. Toutefois, il est important de noter que, malgré cette imagerie, il ne s’agit pas d’une pièce destinée aux enfants. « C’est une pièce pour un public averti, avec des sujets qui sont plus tabous, qui sont un peu plus adultes », explique Annie Larochelle. La metteuse en scène, Annie Larochelle, se dit fière d'enfin pouvoir présenter cette œuvre, après avoir eu à faire face à de nombreux défis. (Photo : Cristiano Pereira) Les acteurs ont passé les six derniers mois en répétition, trois fois par semaine. Maintenant, assis au NACC pendant que les acteurs répètent sur scène, la responsable de la pièce semble ravie du travail et de la qualité de la prestation. « On dit souvent amateur, mais je peux vous dire que ce n’est pas du théâtre amateur. On est semi-professionnel, vraiment, et on a la crème d’artistes ici sur scène. » Le processus de préparation de la pièce a été marqué par des défis, notamment la reprise des activités après une année difficile due aux évacuations liées aux feux de forêt. Malgré les difficultés initiales, l’équipe a réussi à retrouver son rythme. Les costumes ont été un aspect simple à gérer grâce à la facilité de les trouver en ligne et de les adapter aux besoins de la pièce. La compagnie Théâtre du 62e parallèle est un projet de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY). Annie Larochelle commente que l’organisme a joué un rôle essentiel dans le soutien de la pièce, offrant des subventions, de l’aide pour la publicité et des collaborations précieuses.

  • Deux jeunes activistes du Nord obtiennent une prestigieuse bourse 

    Deux étudiantes du Nunavut et des TNO figurent parmi les 36 lauréats du prix Loran. Katie Yu, d’Iqaluit et Kira Young, originaire de Yellowknife font partie de la nouvelle cohorte d’étudiants. Cette année plus de 5 000 dossiers ont été reçus par la Fondation des Boursiers Loran dont 60 ont été sélectionnés pour les entretiens de sélection nationale qui se sont tenus du 23 au 25 février 2024 à Toronto. Kira Young et Katie Yu sont les représentantes des Territoires du Nord-Ouest et ont passé avec succès les divers entretiens menés à Toronto. Katie Yu est enchantée d’avoir été sélectionnée : « Je suis très enthousiaste à l’idée d’être une boursière Loran et très honorée aussi. » Pour Kira Young, ces entretiens en personne ont permis à l’ensemble des 60 finalistes de se rencontrer et de créer des liens d’amitié. Keegan Newnham-Boyd, de Whitehorse, figurait parmi les 60 finalistes présents à Toronto. Cette cohorte est composée de jeunes « qui témoignent le mieux d’une grande force de caractère, d’un engagement à servir et d’un potentiel de leadeurship, » a indiqué la Fondation des Boursiers Loran dans un communiqué de presse. Chacun de ces 36 étudiants sélectionnés va bénéficier d’une bourse, incluant un soutien financier complet (avec une allocation annuelle et une exonération des frais de scolarité), un programme d’enrichissement en leadeurship comprenant divers stages d’été, un mentorat individuel, ainsi que des retraites et forums annuels. Les finalistes qui n’ont pas été sélectionnés sont éligibles pour une bourse de finaliste ponctuelle de 6 000 $, valable dans toutes les universités canadiennes. Des bourses ponctuelles de 2 000 $ seront aussi distribuées. La Fondation des Boursiers Loran prévoit investir près de 4 millions $ pour soutenir 160 étudiants à travers le Canada cette année. Des jeunes pour lutter contre les changements climatiques Kira Young et Katie Yu sont toutes deux activistes et ont mené plusieurs actions significatives pour alerter les Canadiens des effets dramatiques du réchauffement climatique dans le Nord. Katie, qui est aussi Commandant de l’escadron des cadets de l’air d’Iqaluit, a relancé le club environnemental de son école. En tant que membre du comité consultatif des jeunes du Nunavut sur les changements climatiques, elle a réalisé – au cours d’une conversation avec Kira Young qu’elle a rencontré à Toronto – à quel point il était aujourd’hui commun pour les jeunes des territoires de s’impliquer dans la défense du climat. Kira Young est originaire de Yellowknife et activiste pour le climat. Elle fait partie des 36 étudiants sélectionnés par la Fondation des Boursiers Loran. (Courtoisie) Kira Young a vécu, comme l’ensemble des résidents de Yellowknife, la période d’évacuation avec sa famille. Seule sa mère, qui est travailleuse essentielle en tant que médecin, est restée sur place. Le point de vue des habitants des territoires est très important selon elle et mérite d’être entendu à un niveau national. « Je pense qu’en tant qu’habitants du Nord, nous avons une perspective unique à apporter aux discussions sur le changement climatique, au discours sur l’action climatique, parce que nous le vivons à un rythme tellement plus rapide et tellement plus distinct et dévastateur que dans beaucoup d’autres parties du monde. » Kira a écrit plusieurs articles et fait des présentations sur les incendies de forêt et leurs répercussions dans les TNO. Elle a également effectué un stage dans une grande organisation axée sur le climat, où elle a rédigé des articles éducatifs sur les écosystèmes nordiques. Dans son école, elle a introduit la course de 24 heures, un évènement mondial organisé par les étudiants qui permet de collecter des fonds pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Elle est cofondatrice du club de course de son école et coresponsable du club de débat. Kira a également travaillé comme guide de canoë sur des rivières nordiques éloignées pendant l’été. Un soutien qui fait la différence Les diverses formes de soutien offert par la Fondation des Boursiers Loran vont permettre à Kira Young de poursuivre ses actions pour le climat. « En tant que jeune, il peut être intimidant de s’engager dans le domaine de la justice climatique et de la défense du climat sans le soutien d’un diplôme universitaire, par exemple. Mais ce que j’ai appris grâce à cette expérience, c’est qu’il y a beaucoup de façons différentes d’avoir un impact, en particulier dans le domaine du changement climatique et de la défense du climat. Et l’une des choses les plus importantes que nous puissions faire pour avoir un impact est de raconter nos histoires, de parler et de communiquer sur la façon dont le changement climatique nous affecte et sur les raisons pour lesquelles il est important de s’y attaquer, » explique-t-elle. Katie Yu essaie d’impliquer d’autres jeunes dans l’action climatique par le biais du club environnemental de son école. (Courtoisie) La Bourse Loran a été conçue pour accompagner les jeunes dans leur parcours de leadeurship et Katie Yu apprécie particulièrement cet aspect. « Je pense que les jeunes ont beaucoup de connaissances et d’expériences à partager et j’aime beaucoup la façon dont la bourse Loran nous donne les moyens de continuer à faire ce que nous faisons et nous fournit beaucoup de soutien et de réseaux. Je suis très enthousiaste à l’idée d’être une boursière et j’encourage certainement d’autres étudiants du Nord à poser leur candidature à l’avenir, » conclue-t-elle.

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